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Cotton Industry

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Submitted By lqdimauro
Words 17010
Pages 69
TABLE DES MATIERES
Avant-propos 5
Introduction 6
Méthode de recherche 7
Lexique : 9
Coton : Production et commercialisation suivant les règles du développement durable 11
Qu’est ce que le développement durable ? 11
Production du coton 13
Commercialisation du coton 17
Evolution du Marché 20
Vue d’ensemble sur l’industrie du coton en inde avec une analyse PESTEL(G) 24
Politique 24
Environnement et écologie 27
Socioculturel 30
Technologique 34
Economie 37
Législatif 39
Géographie 42
Etude de cas: Les acteurs de demain 46
Un producteur : Agrocel 46
Un Marchand et une entreprise transformatrice: Galiakotwala 48
Une agence de certification : Control Union 49
Un fournisseur de produits finis : Esteam apparel 50
Recommandations 54
Communication 54
Partenariats 55
Gestion de la fertilité 55
Education 56
Prix 56
CONCLUSION 57
Bibliographie: 58
Annexes 61

Avant-propos

Ce mémoire est le résultat d’un stage de 6 mois effectué en Inde au sein de l’entreprise Esteam. Implantée sur le marché du coton écoresponsable et éthique depuis 1991, je suis fière d’avoir pu travailler en tant que merchandiseur au sein de cette entreprise. Elle m’aura permis de réaliser et quantifier l’importance et l’impact que peut avoir la récolte de cette première fibre naturelle largement surproduite et très consommatrice d’eau et utilisatrice de pesticides -avec plus de 10% de l’utilisation mondiale[1]. Parce qu’il est de nos jours primordial de penser à une culture bio et éthique afin de préserver notre planète et ses habitants, j’ai décidé de rédiger ce mémoire sur ce sujet.

Je crois sincèrement qu’aujourd’hui les pays en voie de développement comme l’Inde qui sont des acteurs majeurs dans l’industrie du coton, peuvent faire la différence sur notre consommation de demain et je pense que mon analyse pourra donner des outils nécessaires à Esteam pour pouvoir accroitre ses proportions de produits écoresponsables dans le futur. C’est toujours une compagnie jeune et en constant développement.

Introduction

Le coton est l’une des rares plantes qui est cultivée dans le monde depuis plus de 8000 ans. Il est difficile d’établir sur une date car suivant les sources, l’origine de cette plante varie de près de 6000 ans. D’après Textiles, Fiber to Fabric de Bernard P. Corbman, des traces archéologiques ont été trouvées indiquant que cette fibre du genre des Gossypium a été utilisée afin de transporter, d’habiller ou de réchauffer l’être humain au Mexique 3500ans av. J.-C, au Pérou 2500 ans av. J.-C, dans la vallée de l’Indus 2100ans av. J.-C et aux États-Unis 500ans av. J.-C. Parce qu’il est doux, résistant, confortable, durable, polyvalent, facile à entretenir et qu’il a une bonne rétention des couleurs, le coton comme nous le souligne Erik Orsenna dans Voyage aux pays du coton, est aujourd’hui utilisé dans plus de 40% de la production mondiale de textile et 60% en Inde. Mais les 800kg produits chaque seconde dans le monde ne sont pas uniquement réservés à l’industrie textile. En effet, cette fibre possède bien d’autres vertus qui font d’elle une matière première majeure pour la conception de compresses médicales (coton hydrophobe), de disques démaquillants (coton hydrophile), de papier, de billets de banque, de mèches de bougie, d’isolation phonique de véhicules, mais encore grâce à son riche apport en stérol et en oméga-6, les graines de coton sont transformées en huile qui est ensuite utilisée dans des produits tels que le dentifrice, les produits cosmétiques et dans diverses aliments-sous le nom d’huile végétale-. L’objectif de ce mémoire est donc d’identifier les éléments majeurs de la production et du commerce, en Inde, de cette plante aux milles usages. Ma recherche est divisée en trois catégories incluant : une analyse de l’industrie du coton suivant les règles du développement durable, une vue d’ensemble de cette industrie en Inde avec une analyse PESTEL et une analyse de principaux acteurs que j’ai pu étudier. Je terminerai ce mémoire par des recommandations basées sur les tendances futures et les améliorations possibles afin de préserver au mieux notre planète et ses habitants.

Méthode de recherche

Cette étude en Inde permet de mieux comprendre comment fonctionne l’industrie cotonnière et donc de pouvoir donner de précieux conseils à Esteam et aux acteurs de cette industrie afin de promouvoir davantage son impact environnemental et donc d’influencer le comportement des clients et donc des consommateurs finaux.

Le mode d’étude

Lors de mon arrivée en Inde au sein d’Esteam mon maitre de stage m’a partagé toutes ses connaissances et a suscité mon intérêt sur le coton. Tout au long de mes recherches j’ai pris contact avec des acteurs majeurs de l’industrie cotonnière incluant Mr Chhatrola responsable de l’organisation Agrocel en charge d’aider au développement de 2000 fermiers Fairtrade et 900 biologiques dans l’état de Kutch et Surendranagar Gujarat au Nord-Ouest de l’Inde. Cette rencontre m’aura permis de récolter des données primordiales ainsi que de comprendre tout le processus d’une organisation telle que Agrocel, de la distribution de graines à la collecte des récoltes. J’ai également eu l’opportunité de faire la visite du port de Kandla, qui est l’un des ports majeurs d’Inde en matière d’importation et d’exportation de matières premières. Je n’ai malheureusement pas pu réunir d’informations chiffrées puisque protégées mais j’ai toutefois découvert l’évolution des techniques informatiques et mécaniques relatives au transport de coton ainsi que la routine des transporteurs routiers et marins. Enfin lors de mon stage j’ai dû effectuer quelques allers retours à Miraj au sud de l’état de Maharastra afin de rencontrer certains fournisseurs de tissus -biologiques ou non- mais également de superviser trois audits dans notre usine. Durant l’un de ces voyages j’ai donc demandé à visiter les usines d’égrenage, de filage, de tissage et de teinture. Ces visites m’ont permis de rencontrer d’autres fournisseurs qui ont pu partager leurs opinions sur les tendances passées et futures, m’aidant donc à consolider mon sujet. J’ai de plus contacté quelques associations cotonnières par email afin de connaitre leurs avis sur le marché et les tendances à venir, j’ai eu la chance de dialoguer avec Mme Nagarajan en charge du développement de modèles économiques innovants pour l’agriculture organique avec l’association Organic Exchange. Pour finir j’ai eu l’immense honneur de rencontrer et d’interviewer Mr. Sheth, le président de l’Association Cotonnière Indienne et Mr. Teichert directeur général du groupe de certifications et d’inspections Control Union Inde. Ces entretiens ont permis de rassembler des avis différents sur la situation actuelle et future du coton conventionnel et biologique. Afin de regrouper les données chiffrées, les rapports de l’Association Cotonnière Indienne, du Gouvernement et de l’International Cotton Advisory Committee (ICAC) ont été les supports principaux de cette base de données. En outre, vous pourrez découvrir les résultats de l'étude menée en relation avec les acteurs clés de l'industrie cotonnière. Cette analyse vise à passer d'une vue d'ensemble de l'Inde à une analyse plus approfondie, à l'intérieur du processus de production. La dernière partie sera axée sur les recommandations que nous pouvons donner à l’issue de cette étude.

Lexique :

Chaine de valeur : La chaine de valeur se défini comme étant la chaine réunissant tous les acteurs impliqués de près ou de loin, dans la production, la transformation, l’achat ou la vente de coton ou produits à base de coton.

Coton-Graine : Le coton-graine est le coton récolté par les producteurs. Il est envoyé aux usines d’égrainages afin de séparer les fibres et les graines.

Coton Conventionnel/Global : Le coton conventionnel est le coton qui est produit en utilisant des produits chimiques ou de synthèse pour le traitement des graines et la protection de la culture. Afin de fertiliser le sol, des engrais minéraux sont utilisés lors de la production. Le coton conventionnel indien est généralement issu de graines Bt puisque ces dernières sont distribuées dans plus de 95% des récoltes.

Coton Bt : Le coton Bt est le coton génétiquement modifié résistant à certains insectes ravageurs. Le gène de la bactérie Bacillus thuringiensis, qui code pour une protéine insecticide, a été rattaché au génome du coton afin de lui permettre de secréter une substance tuant certains parasites de la famille des Lépidoptères. Aujourd’hui une nouvelle espèce de coton Bt a été mise sur le marché, cette dernière en plus d’être résistante à certains ravageurs, est résistante à certains herbicides.

Coton Équitable/Fairtrade : Le coton Équitable est par définition un coton cultivé dans les règles du Commerce Équitable. Cette notion inclue donc un respect et une protection des travailleurs, des enfants et des femmes en offrant de meilleures conditions de travail et en garantissant les droits des producteurs marginalisés. Cette culture inclue également un respect de l’environnement afin de protéger les agriculteurs.

Coton Biologique/Organique : Le coton biologique est un coton cultivé de manière naturelle sans OGM, produit chimique ou de synthèse. La culture de ce dernier rentre dans une perspective de développement de la biodiversité et le respect de l’environnement.

Coton durable/Écoresponsable : Le coton durable ou écoresponsable est défini dans cette analyse comme étant un coton répondant aux critères écologiques, environnementaux et sociaux d’un développement durable. Il englobe donc le coton biologique et équitable

Culture Transgénique/GM : La culture transgénique est une culture dont l'ensemble des espèces récoltées (ici le coton) a un matériel génétique (génome) qui a été modifié par l’homme afin d’être plus résistantes ou productives dans l’environnement dans lequel elles évoluent. Les graines sont donc des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).

Intrant : Les intrants sont l'ensemble des produits qui sont rajoutés aux cultures afin d'améliorer leur rendement. On les retrouve sous la forme d’engrais, fertilisants, insecticides, herbicides ou fongicides et sont généralement chimiques.

Balle de coton : La balle de coton est la forme sous laquelle le coton, après égrainage, est stocké, exporté ou transporté. En moyenne une balle de coton pèse 170kg.

PESTEL : L’Analyse « PESTEL » est un instrument utilisé pour établir la situation Politique, Environnementale, Socioculturelle, Technologique, Économique et Législative dans lequel évolue une industrie, une entreprise ou un produit.

Coton : Production et commercialisation suivant les règles du développement durable

Qu’est-ce que le développement durable ?

« C'est un type de développement qui prévoit des améliorations réelles de la qualité de la vie des hommes et en même temps conserve la vitalité et la diversité de la terre. Le but est un développement qui soit durable. À ce jour, cette notion paraît utopique, et pourtant elle est réalisable. De plus en plus nombreux sont ceux qui sont convaincus que c'est notre seule option rationnelle. »
- Stratégie mondiale de la conservation, (UICN, PNUE et WWF, 1980) L'idée de développement durable est donc apparue dans les années 80. Déjà assez pessimistes sur l'avenir et le comportement de certaines industries, les Nations Unies en 1982 ont établi une charte afin de protéger la nature. J'ai choisi de me baser sur la définition donnée par le gouvernement québécois qui pour moi est un symbole de respect de la nature et des êtres vivants:

"Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Le développement durable s’appuie sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementales, sociales et économiques des activités de développement."

D’après cette définition il y a donc 3 critères à prendre en compte afin de suivre les règles d’un développement complètement durable ; l’environnement, l’économie et le social. La position actuelle de ces 3 critères est décrite dans l’analyse PESTEL qui suit dans la deuxième partie (à partir de la page 27). Il est important ici d’exposer comment ils peuvent être managés sur les champs de cotons afin de rentrer dans les critères d’un développement durable. Pour s’aligner parfaitement sur la définition du développement durable, la culture de coton doit être respectueuse des droits de l’homme et de l’environnement mais aussi permettre aux agriculteurs de bénéficier de terres fertiles leurs offrant l’opportunité de pouvoir récolter d’autres semences, d’avoir des rendements nécessaires pour subvenir à leurs besoins et pour pouvoir développer leur culture et avoir accès à un marché généralisé. Plus globalement, la culture « durable » doit rentrer dans un contexte mondial afin de favoriser dans le long terme la gestion des ressources propres –eau, air, terre- et de limiter le réchauffement climatique. Pour convaincre les agriculteurs de se tourner vers une agriculture durable, il faut dans un premier temps investir dans l’éducation puis leur apporter des avantages qu’ils ne trouveront pas dans la culture conventionnelle. Ses avantages incluent par exemple, la garantie d’achat, l’implication de certificats et la relation à long terme entre le producteur et la chaine de valeur tout entière. Pour finir, il faut à une terre traitée par des produits de synthèse environ 3 ans d’accommodation pour que le sol rejette complètement les produits chimiques et devienne parfaitement perméable, rentable et fertile, il est donc primordial que des associations ou que le gouvernement soutiennent ces agriculteurs par un préfinancement. Afin de comprendre au mieux comment le coton peut être produit et commercialisé dans les règles du développement durable, il faut diviser en deux parties ces deux stades qui entrent dans deux processus complètement différents.

Production du coton

[pic]
Image 1- Les cycles de développement du coton, photo prise dans l’état de gujarat dans une ferme biologique Aujourd’hui, l’Inde produit à 99% du coton conventionnel, c’est à dire que la plante lors de sa croissance a été traitée avec des produits chimiques, tels que des insecticides, herbicides ou fertilisants. De plus, pour 95% de ce coton conventionnel, les graines de cotonnier sont génétiquement modifiées. La production de coton biologique a été standardisée dans 6 pays à l’heure actuelle sous différents noms: au Canada sous le Régime Biologique Canadien –COR-, aux États-Unis sous le Programme Biologique National –NOP-USDA-, en Europe sous le EEC 834/2007, au Japon sous le JAS, en Australie sous le Biologique Certifié Australien –ACO- et enfin en Inde sous le Programme National de Production Biologique –NPOP-. Une fibre biologique, coton ou autre, doit être produite suivant les critères requis par chaque pays pour être certifiée. Les systèmes en place incluent dans un premier temps de tenir un « livre » de suivi des achats des graines avec les quantités reçues, les variétés et la date de mise en terre. Il est essentiel de garder un échantillon de chaque variété de graines et stocker les graines dans un endroit sans produit chimique ou OGM. Concernant la plantation, l’agriculteur doit tout d’abord établir une zone “tampon” de 3 mètres entre la culture de coton et la bordure du champ afin de planter une autre récolte dans cette zone. Cette autre plantation permet la sauvegarde de la biodiversité et de l’écosystème, la possibilité pour le fermier de planter une culture vivrière pour subvenir à ses besoins et enfin de créer un insecticide naturel. Durant la culture, le fermier doit reporter toutes ses actions telles que la diffusion d’insecticides biologiques ou d’herbicides naturels. Enfin, lors de la récolte, le producteur doit stocker son coton dans une pièce à part afin d’éviter toute « contamination ». Tout comme pour les autres étapes, il doit également remplir un livre de compte incluant la quantité récoltée et vendue de coton biologique. Si l’utilisation des insecticides et herbicides sur la fibre du coton conventionnel n’est pas aussi nocive pour notre santé que l’est celle utilisée sur les cultures vivrières, elle a toutefois un impact important sur l’environnement. De plus, les graines de coton –représentant 30% de la capsule qui est donc le fruit du cotonnier- sont utilisées par la plupart des ménages mondiaux sous forme d’huiles « végétales ». Même si aucune recherche n’a encore été faite à ce sujet, il est évident que cette huile ne peut être bonne pour notre santé si produite à base d’ingrédients génétiquement modifiés ou saturés en produits chimiques. L’Inde étant le deuxième producteur mondial de coton conventionnel, il est primordial que la connaissance de l’écosystème et la conscience du respect de ce dernier soient parfaitement inculquées à tous les agriculteurs. Il faut que la production de coton soit basée sur le système de rotation de cultures, avec l’utilisation d’intrants biologiques et naturels. Afin de limiter l’empreinte carbone il est vivement conseillé d’utiliser le bétail comme « véhicule » de substitution pour les tracteurs, ce dernier offrant en plus un parfait fertilisant et une source de calcium –lait- pour les agriculteurs. L’agriculture durable étant très peu mécanisée, elle requiert une main d’œuvre plus nombreuse que l’agriculture classique pour planter, labourer et récolter. Ce surplus de main d’œuvre offre des opportunités d’emploi mais est également un plus pour l’environnement puisque n’utilise pas de carburant. De plus, les associations en charge des producteurs de coton organique ont mis en place des groupes de fermiers et de travailleurs afin de connaitre leurs besoins, leurs suggestions et leurs opinions. Ces groupes ont permis d’améliorer les infrastructures en place, les relations entre producteurs et acteurs de la chaine de valeur mais également les systèmes de management grâce aux partages d’expériences de chacun. Enfin, il est montré qu’un groupe de producteurs motivés peut permettre de développer des projets qui seul ne sont pas faisables. J’ai vu, lors de ma visite dans le village de Bhutakiya dans l’état de Gujarat, une association de fermiers installer ensemble des éclairages alimentés par l’énergie solaire sur le bord de routes stratégiques afin de favoriser l’accès aux champs pour les travailleurs de nuit.

Better Cotton Initiative (voir annexe II)

La BCI a été créée en 2005 afin de répondre aux besoins de la planète et de ses habitants. La BCI est basée sur une approche collaborative, réunissant un large éventail d’acteurs dans l’industrie agricole et textile. L’idée est de réunir des représentants importants de la chaine de valeur du coton afin d’initier un changement mondial sur le marché de masse. Elle vise donc à promouvoir la limitation des impacts environnementaux et sociaux de la culture du coton dans le monde pour le rendre plus durable. Parce qu’environ 80% des structures impliquées dans la production de coton sont de petites exploitations, il est important d’agir aujourd’hui de manière locale pour pouvoir atteindre le niveau global. Les partenaires de la BCI visent pour 2015 de travailler avec 1 million d’agriculteurs afin de produire 1 million de tonnes de coton BCI. L’objectif de 2020 est de n’utiliser que des produits répondant aux normes écoresponsables, la production biologique étant encore trop faible pour répondre à une telle demande, la BCI a établi des critères moins stricts pouvant être mis en place dès aujourd’hui. C’est pourquoi, tous les agriculteurs, dont les agriculteurs cultivant des graines GM (Bt), sont concernés par le projet. Le projet de la BCI est «technologiquement neutre» à l'égard de coton GM. L'accent est mis sur la communication afin de permettre aux agriculteurs de faire leurs propres choix grâce aux technologies disponibles. Il est également important de leur apprendre comment utiliser ces technologies de manière appropriée et responsable.

Commerce Équitable

Il est inévitable de parler du Commerce Équitable puisqu’au centre même de sa définition il est question de développement durable. De plus, l’industrie du coton n’a vu la certification Fairtrade apparaitre qu’en 2004, c’est donc encore un marché en pleine expansion.
La définition du Commerce Équitable a été donnée par un groupe constitué de quatre associations représentant le mouvement Commerce Équitable. Ce groupe a pour appellation F.I.N.E. Il est composé des Organisations de Labelling Fairtrade, de l’Association Européenne Fairtrade, de l’Association Internationale de Commerce Équitable et du réseau des Artisans du Monde. Le F.I.N.E dialoguant en anglais, la définition de Fairtrade a été donnée dans cette langue ; en voici donc la traduction :

« Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète.
Les organisations du commerce équitable, soutenues par les consommateurs, s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel. »

8 principes de bases ont été énoncés afin de cadrer de manière globale les commerces voulant être équitables : • Rémunérer avec un salaire équitable dans un contexte local • Tenir des comptes complètement publics • Offrir des opportunités d’avances de salaire aux employés • Fournir des opportunités d’emplois à tout le monde et particulièrement aux plus démunie • Être engagé dans des pratiques environnementales durables • Construire des partenariats commerciaux à long terme • Fournir les conditions de travail sécuritaires et saines dans un contexte local • Procurer une assistance financière et technique aux producteurs aussi souvent que possible La culture du coton Fairtrade se doit de répondre à ces critères si les fermiers veulent obtenir les certifications appropriées. La culture Fairtrade bien que soucieuse de l’environnement, interdisant l’utilisation de graines OGM, promouvant le management du recyclage, des déchets et la limitation de l’utilisation des produits chimiques, n’est toutefois pas par défaut biologique. En effet, le commerce équitable se focalise en premier temps sur la santé physique, financière et l’éducation des individus. Certains agriculteurs n’ont pas les ressources nécessaires pour pouvoir devenir producteurs de cotons organiques et il est donc difficile de déterminer si une culture sous la certification Fairtrade rentre dans toutes les règles du développement durable.

Certaines Limites

La plupart des agriculteurs de coton en Inde vivent avec moins de 2 dollars par jour. Le coton étant un bien dont le prix est volatile –Annexe V-, il est difficile pour eux de visualiser le bienfait d’une culture différente de la leur avec la certitude que les rendements seront inferieurs pour, au moins, trois ans. De plus, d’avantage de fermiers se tournent vers la culture cotonnière qui, malgré son instabilité, est toutefois bien plus facile d’entretien et résistante que le blé ou le riz. Le marché concurrentiel augmente donc d’année en année et les prix risquent donc de chuter avec. De ce point de vue, l’industrie biologique semble toujours être un marché de niche offrant des prix intéressants aux producteurs. Toutefois, l’éducation à fournir aux populations locales demande un investissement sur plusieurs décennies et la vérification des techniques mises en place est tout aussi compliquée. Il est donc difficile aujourd’hui d’offrir un avenir très optimiste à la culture complètement biologique même s’il est certain que des mesures vont être mises en place pour permettre de développer une agriculture plus responsable écologiquement et socialement parlant.

Une autre limite à la production de coton biologique, est l’utilisation des graines. En effet, si la BCI autorise les graines GM, ce n’est pas le cas du coton biologique, or ces graines sont distribuées dans plus de 95% des fermes et promettent une meilleure productivité. Il y a donc un débat aujourd’hui sur l’utilisation et le développement des graines GM pour l’agriculture biologique. Afin d’augmenter les productions et donc de convaincre un plus grand nombre d’agriculteurs de modifier leurs habitudes, cette solution semble être la seule. Toutefois, il est primordial que les recherches soient basées sur une production à long terme, écologique et pouvant bénéficier aux agriculteurs et aux sols sur lesquels ils produisent.

Commercialisation du coton

Transport

Cette donnée rentre en conflit avec les critères économiques et environnementaux. En effet, l’offre et la demande rendent aujourd’hui possible d’importer du coton à fibres longues de Sydney -Australie vers Mumbai -Inde. Jusque-là rien de problématique, sauf qu’il s’avère que l’Inde produit déjà des fibres longues et que si l’état du Gujarat, par exemple, souhaite transporter ces fibres jusque Mumbai –environ 800km-, la facture se trouvera être plus chère. Ce n’est malheureusement pas un problème nouveau, la mondialisation casse les prix et consomme beaucoup de carburant inutilement. Il est important que les gouvernements en place songent à taxer d’une manière globale les voyages de longues distances afin de favoriser la nationalisation. Ces mesures permettraient de protéger les producteurs qui pâtissent des prix trop bas et la planète qui commence à montrer des signes de faiblesse évidents.

Communication

La promotion du coton biologique à un niveau macro est aujourd’hui essentielle car ce dernier est pour le moment toujours au stade de marché de niche importé principalement par l’Europe. Le coton biologique bien que produit à plus de 50% par l’Inde, n’est quasiment pas utilisé par le pays. La communication doit se faire à travers les acteurs majeurs du secteur lors de réunions nationales ou internationales, de voyages scolaires ou en salles de cours pour sensibiliser les nouvelles générations, mais aussi par le gouvernement lors du choix des lois et des nouvelles politiques de développement.

Labels et certifications

La certification est un outil nécessaire pour permettre aux consommateurs d’identifier la qualité, la provenance et l’authenticité du produit qu’ils vont acheter. Les appellations « biologique » et « commerce équitable » font partie des appellations contrôlées et sont vérifiées par les institutions et organismes responsables. Les consommateurs finaux sont de plus en plus conscients de l’importance et des bienfaits des produits biologiques et Fairtrade pour leur santé mais également pour la planète et ses fermiers. La demande pour de tels produits augmente donc considérablement d’année en année et le coton biologique-équitable fait partie de cette évolution depuis 2004.

Biologique

Le terme « biologique » répond à des critères légèrement différents d’un pays à l’autre. L’Inde s’est depuis 2006 alignée sur les critères définis par l’Union Européenne et a été certifiée par l’United States Department of Agriculture, lui permettant d’exporter son coton biologique et ses produits finis –sous l’appellation « Made from certified organic cotton »- sans problème de qualité. Les logos ou labels « biologique » sont régis par des critères spécifiques, ils signalent que le producteur ainsi que toute la chaine de production, ont été accrédités par les agences d’accréditations. Un produit biologique doit respecter certaines règles afin d’obtenir le label. Dans un premier temps, la description du produit doit être extrêmement explicite et détaillée. Dans un second temps, le pourcentage de produits non-biologiques détenus dans le produit final va déterminer l’appellation du label ; si ce pourcentage est compris entre 5 et 30%, le label stipulera « fait à partir d’ingrédients/produits biologiques » et non pas « Biologique », si ce pourcentage est au-delà de 30% l’appellation biologique ne pourra apparaitre sur le produit. Enfin, la désignation OGM ne doit apparaitre nulle part même en tant que « Sans OGM » afin d’éviter tout risque d’usure de l’étiquette faisant disparaitre le « sans ».

Commerce Équitable

Développée en 2005, l’idée du coton issue du « Commerce Équitable » est aujourd’hui bien intégrée dans la chaine de certification des produits Fairtrade par le FLO (Fairtradre Labelling Organizations) basé en Allemagne. Maintenant lorsque nous voyons le logo Fairtrade sur un vêtement en coton, cela signifie que la matière première utilisée a été récoltée dans les règles du Commerce Équitable dans une chaine de valeur où le coton est suivi de sa récolte à sa transformation finale. Tous les acteurs de la chaine de valeur se doivent d’être certifiés FLO s’ils veulent pouvoir coudre ce label sur le produit final.

International Standardized Organizations

Le monde des acheteurs est de plus en plus sensible aux certifications ISO, surtout après l’effondrement de l’immeuble de 8 étages au Bengladesh causant la mort de 1129 ouvriers de l’industrie textile fin avril 2013. En effet, cet accident a permis de dévoiler la vérité sur les conditions de travail et de sécurité des travailleurs bulgares exécutant des taches à des rythmes infernaux pour des marques occidentales de prêt-à-porter. Ain de ne pas noircir leur image auprès des medias et donc des consommateurs, ces marques occidentales veulent à présent se procurer leurs produits par des fournisseurs leur assurant une certaine sûreté. Cette recherche de certification rigoureuse des fournisseurs permet de rentrer dans une approche plus durable et respectueuse des travailleurs et de l’environnement.

Implication des designers de demain

En 2009, le Comité International du Coton (CCI) a décidé de créer un concours réunissant les meilleurs designers des écoles de mode indiennes. Ayant pour particularité de n’utiliser que du coton lors de la création des vêtements, ce concours permet de sensibiliser les designers de demain sur l’utilisation du coton afin de remplacer les matières synthétiques entrant de plus en plus sur le marché. C’est aujourd’hui l’un des concours les plus cotés en Inde en matière de mode.

Certaines Limites

Les labels sont les seules preuves d'une réelle qualité dans la grande majorité des cas. Il est évident que, comme dans toute industrie, il y a certaines mesures corruptives présentes qui bénéficient à certains producteurs. En effet en moyenne le coton certifié biologique ou Fairtrade est 35% plus onéreux que le coton conventionnel, de ce fait, si un producteur non-organique arrive à manipuler les organisations en place et faire penser qu'il est en réalité organique ou équitable, sa marge de profit sera bien supérieure. Malheureusement ce genre de pratiques existe sur le marché et il est très difficile de les quantifier- le coton organique et le coton conventionnel ayant une qualité similaire et les tests sur les graines GM étant extrêmement couteux. De plus, les marchés européens partenaires du BCI par exemple, sont pour la plupart des entités qui pensent en premier temps au profit. Ces partenaires ne visitent que très rarement l’Inde et d’autant plus rarement les producteurs de coton –qui doivent être les premiers bénéficiaires de telles associations.

Outre la corruption des labels, un problème de fond est toujours très présent dans les comportements des consommateurs et des acheteurs : le prix. En effet, le coton organique –étant toujours une denrée rare- se trouve être à un prix plus élevé que le coton conventionnel. La communication sur les bienfaits d’une telle culture est encore mal gérée et la majorité des individus regarde le prix des produits avant de connaitre la réelle qualité de ces derniers. Au sujet des produits du commerce équitable, beaucoup de compagnies basent leur politique marketing sur cette ligne, augmentant considérablement le prix des produits. Tandis que certaines compagnies ayant déjà payé le premium de 5cts par produit aux producteurs, préfèrent vendre leurs articles au même prix que les ordinaires, afin de promouvoir le Commerce Équitable. Cette disparité entraine une confusion chez les consommateurs finaux et peut mettre en danger le Commerce Équitable qui pour certains sonne comme un phénomène de mode.

Évolution du Marché

Changements climatiques

Dans un premier temps, le climat mondial se réchauffe d’année en année. Dans le cas de l’Inde, les experts météorologiques prévoient une baisse des précipitations dans les états du Nord-est, de l’Est, de Karala et de Gujarat et une augmentation de ces dernières dans l’Ouest, le Nord-Ouest et l’état d’Andhra Pradesh. Dans sa globalité, l’Inde verra ses températures augmenter de 4 degrés Celsius et la durée de sa période de mousson diminuer d’une semaine d’ici 2050. Le manque d’eau va donc devenir un problème majeur et il faut songer maintenant à adopter des mesures drastiques afin de sauvegarder cette ressource. Si les tests ont montré que le coton se développe bien dans une atmosphère avec un niveau en dioxyde de carbone élevé et des températures de 40 degrés, il n‘est toutefois pas possible pour le sol de rester fertile –particulièrement avec l’absence d’eau.

Changements de comportements[pic]

Image 2- Partenaires de la BCI Depuis 2005, les marchés de niches ont vu le jour dans les pays du Grand Ouest –Europe et USA- avec l’apparition des produits textiles issus du Commerce Équitable. Une autre tendance qui peut être observée dans toute l'Europe est l'intérêt accru des institutions publiques, des chaînes hôtelières, des entreprises nationales, des compagnies privées telles que les services postaux ou les sociétés ferroviaires, le groupe Inditex ou encore le groupe Accord, à utiliser du coton biologique et équitable comme élément clé de leurs politiques de marchés publics. Ces nouvelles tendances ont déjà grandi de manière significative et vont pour la plupart faire partie de la production et la consommation courante de demain. En effet, les groupes partenaires (Image 2) de la BCI (Better Cotton Initiative) par exemple, ont prévu pour 2020 d’avoir 100% de leurs produits en coton écoresponsable. Ces avancées devraient permettre, en théorie, l’amélioration de la fertilité des sols et l'amélioration de la capacité de rétention d'eau du sol indien. Elles devraient également favoriser l’approvisionnement d’aliments plus sains et des meilleures conditions de vie aux agriculteurs et à leurs familles, le tout dans une optique économique à long terme et une amélioration des rendements au fil des ans avec une disparition progressive des dettes des fermiers. Concernant les producteurs de coton issus du commerce équitable, il est notable que chaque année, de plus en plus d’inscriptions sont faites afin de jouir du label de Fairtrade. Aujourd’hui plus de 500 000 individus, dans le monde, bénéficient du statut d’ « équitable ». Ce chiffre est relativement faible mais les consommateurs prennent de plus en plus conscience de l’importance de telles actions, il est donc prévisible que cette proportion augmente considérablement dans les années à venir.

Changement de matériaux

D’après l’International Cotton Advisory Committee (ICAC), la consommation des fibres synthétiques, telles que le polyester, a augmenté cinq fois plus que celle du coton dans les 30 dernières années. Malgré leur qualité indéniable, les produits en coton, requièrent toutefois plus d’entretien que les matières synthétiques et sont par-dessus tout beaucoup plus cher. A l’heure actuelle, 60% des produits textiles en Amérique Latine sont faits à partir de matières synthétiques. L’Inde a une proportion d’environ 40%, aussi bien pour des raisons culturelles que climatique. La fibre de coton est donc toujours la matière première principale des tissus indiens. Néanmoins, il est important de continuer à la promouvoir puisque le pays tend à imiter les comportements étrangers et à être influencé par les lobbys puissants. Dans ce sens, l’Association Cotonnière Indienne planifie de lancer un plan de sensibilisation dans les écoles afin d’informer les générations futures sur le bienfait pour la planète et pour l’Homme de continuer à récolter du coton et de limiter la création des substances synthétiques.

Cultures génétiquement modifiées

En matière de production, l’Inde dépend des OGM sur plus de 95% de ses champs cotonniers. Ces cultures dites Bt ont été les premières OGM introduites dans le pays. Elles avaient à l’origine pour objectif de réduire considérablement l’utilisation de pesticides, de diminuer les investissements des fermiers et donc d’augmenter leurs rendements. Depuis sa mise en place, une diminution des pesticides a en effet été remarquée, toutefois, les parasites indiens ont développé une résistance à la protéine secrétée par la plante de coton, poussant de nombreux agriculteurs à devoir réinvestir dans des pesticides. Outre cela, les semences OGM ne sont pas fertiles ce qui oblige les producteurs chaque année à dépendre des compagnies extérieures qui fournissent les graines. Pour finir, au-delà du problème de fertilité de la plante, les graines Bt ont tendance à rendre le sol sec. En 2012, une nouvelle graine, le Ready Round Up, a été mise au point par le groupe Monsantos, cette graine est résistante aux herbicides. Si elle n’a été acceptée que dans 3 états de l’Inde, cette évolution risque à moyen et long terme de causer de lourds problèmes en matière de fertilité des sols puisque les agriculteurs pourront utiliser plus de désherbants chimiques sans que la plante n’en soit affectée.

Les critères de commercialisation et de production du coton en Inde étant actuellement posés et analysés, nous allons à présent examiner avec précision la situation du macro environnement de cette culture en Inde. Cette analyse permettra de dégager un grand nombre de recommandations.

Vue d’ensemble sur l’industrie du coton en inde avec une analyse PESTEL(G)

Avec ses 1,241 milliard d’habitants[2], l’Inde est aujourd’hui la deuxième population mondiale après la Chine. Le pays se trouve également dans le même classement au sujet de la consommation et de la production -24% de la production mondiale- de coton conventionnel qui est l’une des récoltes les plus répandues dans le pays. Le coton biologique est actuellement produit à plus de 80%[3] en Inde et ne cesse de s’accroitre –particulièrement après l’épisode du Bt coton qui a causé la faillite de nombreux fermiers. Il est donc primordial d’analyser la situation actuelle dans laquelle il se trouve en soulignant les facteurs externes représentant des risques ou opportunités du marché. L’analyse PESTEL(G) sera utilisée afin de définir au mieux et à tous les niveaux le macro-environnement dans lequel le coton écoresponsable indien évolue. La géographie sera ajoutée au classique modèle de PESTEL puisque déterminant pour la culture du coton –biologique ou non.

Politique

L’Inde étant le deuxième producteur mondial de coton, le cadre politique dans lequel ce dernier se trouve est primordial. L’Inde est un pays qui depuis toujours protège sa culture, ses valeurs, ses religions et ses produits de la compétition et l’influence extérieure. Depuis quelques années maintenant, le Gouvernement Indien se rend compte de l’importance de la globalisation et malgré le fait que sa consommation intérieure lui permet de demeurer un pays peu touché lors de crise mondiale, il reste toutefois un acteur majeur pour l’exportation de coton. L’Inde possède une culture très respectueuse de l’environnement et c’est pourquoi le gouvernement tente depuis plus d’une dizaine d’année d’instaurer une politique respectueuse de l’environnement en protégeant ses terres et ses ressources.

Politique d’investissement dans la recherche: Le Gouvernement Indien depuis 2008 a lancé un programme de développement de la recherche et d’investissement en matière de nouvelles technologies, telles que l’irrigation gouttes à gouttes, plus sophistiquées. Cette initiative bien que récente permet aux producteurs de coton organique d’obtenir un soutien notable par le secteur cotonnier global et donc de développer leurs cultures un peu plus chaque année. Il faut cependant noter que ces cultures ne sont pas uniquement basées sur la récolte de coton puisque ce dernier pour pousser requiert un sol extrêmement fertile. Pour ce faire la rotation de culture est un élément premier et majeur. C’est pourquoi, d’après les données reçues par l’organisation Agrocel pour 900 producteurs dans l’état de Gujarat, l’année 2011-2012 a vu la récolte de coton biologique et issu du Commerce Équitable diminuer de près de moitié avec 325 035 kg contre 708 080 kilogrammes en 2010-2011 –les données de 2012-2013 n’étant pas encore connues. Pour les producteurs uniquement membres du Commerce Équitable, les données sont de 2 694 693 kg en 2010-2011 et 1 913 130 kg en 2011-2012. La proportion est moins importante pour ces producteurs car ces derniers ont parfois recours à des pesticides chimiques qui ne sollicitent pas de rotation de culture. Malgré les efforts globaux, les experts estiment toutefois que le soutien financier des organisations ou plus globalement du Gouvernement Indien n’est pas suffisant pour le secteur Recherche & Développement afin d’accroitre convenablement la culture du coton organique.

Barrières d’entrée et de sortie: En 2010, afin de protéger sa consommation intérieure; le Gouvernement Indien a mis en place une limite d’exportation. Cette mesure a induit des conflits avec les pays extérieurs puisque de nombreux contrats avaient été signés notamment avec la Chine et les États-Unis qui sont les plus gros importateurs de coton indien. Aujourd’hui la taxe d’exportation est de 3%. Dans la même période, le gouvernement a libéralisé les importations afin de permettre aux usines de ne pas manquer de coton et de toujours pouvoir produire des tissus. Il n’y a donc à l’heure actuelle plus aucune barrière d’entrée pour le coton en Inde et les conflits internationaux en matière d’export vont probablement influencer l’Inde à réduire ou supprimer sa taxe d’exportation. Les pays étrangers prennent exemple sur l’Union Européenne et tendent à se diriger vers un commerce de libres échanges.

Financement: La banque centrale d’Inde, offre la possibilité aux exportateurs de fournir des lettres de crédit ce qui leur permet d’assurer aux importateurs une sécurité dont ils ne peuvent généralement pas bénéficier avec les autres pays en voie de développement.

Mesures de traçabilité : Le Gouvernement Indien a mis en place depuis les dernières années un programme de traçabilité du coton. Ces mesures ont été instaurées afin de connaitre les pourcentages de coton produits, consommés et exportés. Cette traçabilité a également permis de souligner l’importance de la moyenne de coton génétiquement modifié –plus de 95% des terres agricoles- présente en Inde.

Projet d’agriculture biologique (Organic FARMING): Ce projet a été lancé en 2004 par le ministère de l’agriculture. L’objectif est d’aider au développement les agricultures biologiques. Pour ce faire, un investissement de base de plus de 300 millions de roupies[4] a été mis en place afin de renforcer les capacités de productions et stocks des fournisseurs, de soutenir financièrement les fournisseurs de bio fertilisants, de développer les ressources humaines présentes pour former et éduquer les agriculteurs sur les certifications et différentes méthodes d’agricultures biologiques et l’utilisation des intrants. Cet investissement sert également à créer un modèle de ferme biologique parfait afin de servir d’exemple pour les futurs agriculteurs, à soutenir les nouvelles initiatives technologiques et enfin élaborer un système de marketing pour sensibiliser la population indienne.

Projet National de développement des eaux pour les Zones pluviales: En 1990, le Gouvernement Indien s’est rendu compte de l’importance de ces zones pluviales et a donc décidé d’instaurer un projet visant à protéger les bassins remplis par les moussons. Aujourd’hui l’objectif est d’utiliser ces infrastructures pour l’agriculture et donc de les améliorer pour qu’elles soient utilisées intelligemment et raisonnablement dans le plus grand respect de l’environnement.

Environnement et écologie

Le coton est une culture de rente, uniquement cultivée afin d’être vendue et non consommée comme les cultures vivrières. Ce type de culture induit donc une production de masse afin de générer un maximum de profit. La grande majorité des producteurs pour répondre à cet objectif ont tendance à opter pour la monoculture incluant l’utilisation d’une quantité ravageuse de pesticides, insecticides et d’engrais de synthèse. Ces pratiques, petit à petit, détruisent la fertilité du sol en l’épuisant de ses nutriments, en tuant les organismes « sains » primordiaux à la biodiversité et évidemment en s’infiltrant dans les réserves d’eaux souterraines et en les polluant. De plus, le coton est mondialement connu pour être l’une des plantes les plus consommatrices d’eau. La culture du coton, qu’elle soit biologique ou conventionnelle, requiert une très grande quantité d’eau pendant les deux premiers mois de la plantation. En Inde, la consommation moyenne est de 17 000 litres d’eau par kilo contre 11 000 pour la moyenne mondiale[5], cette différence est principalement expliquée par le climat aride indien. Ces deux mois consommateurs d’eau sont responsables d’environ 3% de la consommation totale mondiale en eau[6]. La pousse de cette plante, elle, ne demande qu’une grosse quantité de soleil et de chaleur. Avec la problématique du réchauffement climatique, les moussons –qui apportent plus de 70% [7]de l’eau consommée dans le pays- tendent à diminuer en Inde. Elles ont par exemple été inférieures de 9% comparativement à la moyenne habituelle en 2012 et ont donc résulté en une baisse du rendement par hectare de coton. Comme pour la majorité des récoltes, la grande dépendance en eau du coton le rend extrêmement vulnérable face au changement climatique actuel et il est donc important de penser dès maintenant à des techniques efficaces afin de gérer, stocker et protéger cette eau qui devient si rare. L’empreinte carbone tend pour les cultures non biologiques à être globalement assez conséquente –jusqu’à 6 tonnes de CO2 émis par tonne de coton dans les grosses fermes américaines-. Toutefois l’Inde étant un pays en développement, son manque d’industrialisation lui permet d’être bien en dessous des moyennes mondiales.
Cette analyse de l’impact sur l’environnement semble être un élément clé de la culture du coton puisqu’elle permet de montrer à quel point l’adoption d’un comportement durable est importante.

Empreinte eau:

“L’empreinte eau” a été déterminée par les experts mondiaux comme étant l’utilisation par un pays, une compagnie ou toutes autres entités, de trois variétés d’eau : l’eau bleue, l’eau verte et l’eau grise. L’eau bleue est l’eau terraine ou souterraine. L’eau verte est l’eau provenant des pluies, elle est généralement donc stockée dans le sol. L’empreinte de ces deux « eaux » est calculée par le volume d’eau évaporé pour produire le coton en litre par kilogramme. Enfin l’eau grise est définie comme étant l’eau polluée, son empreinte est déterminée par le volume d’eau polluée par kilogramme de coton produit. D’après l’UNESCO, il a été calculé que 11 900 litres d’eau verte par kilo de coton conventionnel s’évaporaient lors de la plantation et la pousse, 3 400 litres d’eau bleue par kilo est utilisée et consommée par la plante et enfin 1360 litres d’eau grise est générée par le mélange d’eau et de fertilisants. Le coton n’étant pas une récolte très polluante, il n’est pas surprenant que l’empreinte eau grise soit faible mais il faut toutefois souligner que ces 1360 litres sont complètements inexistants dans une culture biologique et durable. Dans le cas du coton biologique, il est récolté à 80% dans des régions irriguées par les pluies. Il est légèrement moins demandeur d’eau mais est donc toutefois plus vulnérable au changement climatique. Les 20% irrigués par eau bleue sont toujours en manque de technologie leur permettant de ne pas faire de gaspillage. Le système goutte à goutte est petit à petit en train d’arriver dans les champs mais le processus est malheureusement relativement lent. De plus, le manque d’efficacité dans le système d’irrigation induit une utilisation d’eau contaminée ou de mauvaise qualité pouvant donc être dangereuse aussi bien pour le sol que pour les habitants.

Empreinte carbone

L’empreinte carbone tout comme l’empreinte eau est définie par la quantité d’équivalent carbone nécessaire à la création d’un produit ou service. L’organisation Textile Exchange a réalisé une étude concernant l’empreinte carbone du coton et a établi les moyennes suivantes : • Sur la globalité des champs, 0,5 tonne de dioxyde de carbone serait émise par hectare • 5 kilogrammes par kilo de coton produit • 0,7 tonne par agriculteur La même étude a été réalisée pour le coton biologique et la moyenne de 0,5tonne/hectare tombe à 0,15 et les 5 kilos/kilo de coton eux se retrouvent à 0,3 –[8]l’agriculteur ne pouvant réduire son émission de CO2. Cette conséquente baisse est due majoritairement à l’absence de mécanisation –de type tracteur- très gourmande en CO2 et également à l’absence complète de produit chimique. Ces chiffres sont toutefois une moyenne mondiale. L’Inde étant un pays toujours peu industrialisé et ayant une culture de la terre très manuelle, son empreinte carbone est en dessous de ces moyennes. Toutefois, il va de soi que la culture conventionnelle est et restera toujours plus émettrice de CO2 et c’est pourquoi il ne faut pas promouvoir l’industrialisation massive –que connait aujourd’hui les États-Unis- mais investir dans la recherche pour faciliter l’agriculture manuelle.

Pollution de la faune et de la flore:

La culture de coton conventionnel est l’une des cultures les plus consommatrices d’insecticides au monde. Le coton indien consomme à lui seul approximativement 30% de la totalité des insecticides présents dans le pays et 20% des pesticides. Ces proportions sont inférieures aux proportions passées grâce à l’entrée dans les champs du coton génétiquement modifié « Bollgat1» et « Bollgat2 ». En effet, depuis 2000, 95% des champs cotonniers indiens sont sous OGM afin d’améliorer les performances et de diminuer les frais liés entre autre aux investissements en insecticides. Toutefois comme nous l’avons vu précédemment, ces graines GM (GGM) faites à base de gènes empilés résistants à certains insectes ou depuis cette année aux herbicides, ne sont donc pas une solution viable à long terme puisque les autres organismes peuvent eux aussi, suivant le processus naturel d’évolution, développer des résistances aux produits. Depuis cette année une nouvelle GGM est sortie sur le marché, la « BT3 » aussi nommée « Round Up Ready Flex ». Cette troisième évolution du coton BT ajoute un gène résistant aux herbicides, il est donc dangereux pour la flore puisque les agriculteurs peuvent avoir tendance à diffuser ces herbicides trop abondamment et détruire toute plante avoisinant le coton. Pour finir, cette destruction de la flore peut également engendrer une disparition des abeilles si les plantes disparues font partie de la chaine de pollinisation. Les associations indiennes ainsi que le gouvernement et le ministère de l’agriculture l’ont compris, la culture biologique fait partie de l’avenir. La clé pour soutenir cette culture est donc d’éduquer les populations locales sur l’importance de la biodiversité agricole et de la rotation de culture afin de conserver un sol fertile et donc producteur. Ces deux facteurs peuvent, si bien gérés, aider à protéger la faune et la flore avoisinant les milliers d’hectares de champs cotonniers en Inde et plus généralement dans le monde.

Sols:

L’Inde à l’heure actuelle fait face à une perte de la fertilité de son sol. Comme expliqué précédemment la santé des sols indiens se dégrade de jour en jour à cause de la mauvaise gestion de l’eau, l’utilisation des produits chimiques, des organismes génétiquement modifiés et de certaines techniques de récolte polluantes utilisées afin d’améliorer la productivité des agriculteurs. Avec l’entrée sur le marché international du nouveau coton Bt, résistant aux herbicides, il y a de forts risques pour que la santé du sol ne s’améliore pas si le gouvernement indien ne prend pas de mesures adéquates.

Socioculturel

La population indienne en développement économique voit ses coutumes et ses habitudes en constant changement. Avec plus de 60 millions d’individus qui dépendent de l’agriculture du coton et l’industrie textile, l’analyse sociale de l’Inde concernant sa population au sens large, ses valeurs, ses comportements et ses styles de vie, est primordiale afin d’appréhender l’avenir du coton.

Démographie

Avec uniquement 5,1% de sa population âgée de plus de 65 ans, l’Inde est un pays jeune –en grande partie du aux nombreuses maladies mal soignées ne permettant pas de vivre aussi âgé que dans les pays occidentaux. Il est difficile d’établir avec précision le nombre d’agriculteurs de coton puisque suivant les sources les chiffres doublent. D’après le ministère du textile indien, en 2010, plus de 6 millions d’indiens étaient agriculteurs de coton et la culture de cette plante faisait vivre plus de 11 millions de familles -étant en moyenne 6 par famille. D’après la Banque Mondiale, en moyenne 2,6 enfants/femme sont nés en 2012 et les moins de 15 ans représentent plus de 30% de la population totale. Ces derniers suivent souvent leurs mères sur leur lieu de travail n’ayant nulle part où aller autrement. Dans le cas particulier des fermiers de coton, les enfants aident généralement à la récolte et certaines travailleuses refusent même de travailler dans les champs si leurs enfants ne peuvent pas les accompagner. À cause de leurs traditions, ces travailleuses indispensables à la culture du coton génèrent malheureusement de l’analphabétisme, c’est pourquoi il est fondamental d’inculquer à ces individus l’importance de l’éducation aussi bien pour leur avenir que celui des générations futures.

Culture: Avec plus de 1600 dialectes recensés parmi les 22 langues nationales, 9 religions et 4 castes incluant plus de 25 000 sous castes, l’Inde est une société avec une culture très complexe. Cette diversité peut être un frein majeur pour l’économie du pays qui manque donc d’unité. Pour ce qui est de la culture du coton, le manque d’alphabétisation de la population rurale peut entrainer des problèmes lorsque les associations veulent entrainer les fermiers pour la culture biologique. Il faut donc s’adapter et essayer de trouver des explications suffisamment claires afin qu’ils comprennent au mieux. Un autre problème majeur est la quantité de castes qui, malgré les progrès du pays à ce sujet, tendent à définir automatiquement le métier des individus faisant partie de celles-ci. Il est donc difficile d’évoluer pour un fermier vers une autre voix et l’ascension dans l’échelle hiérarchique est, dans la plupart des cas, impossible.

Travail des femmes:

Si elles ont toujours des difficultés à défendre les mêmes droits que les hommes, les femmes ont toutefois depuis des décennies un rôle essentiel dans la culture de la terre. Responsables à 100% de « nettoyer » les champs, semer les graines, désherber, effeuiller les plantes et enfin de la récolte des balles, les femmes se trouvent aujourd’hui exclusivement à tous les stades de la récolte. Elles ne partagent avec les hommes que la répartition des fertilisants, pesticides et insecticides et ne sont jamais en charge de la préparation lourde des terres –incluant l’utilisation de tracteurs, bœufs, ou tous autres stades très physiques. De plus, outre la récolte habituelle de coton, les femmes sont les seules impliquées dans la polonisation –manuelle- des fleurs de coton afin de créer des espèces hybrides –présente dans plus de 50% des champs indiens.

Travail des enfants

Comme mentionné précédemment, les enfants représentent plus de 30% de la population indienne. L’éducation est toujours un domaine dans lequel le pays doit investir et instaurer un vrai système de surveillance et de contrôle. Les enfants voyant le travail dans les champs de coton plus attrayant que les salles de classes, ne se plaignent pas d’être appelés pour aller récolter, désherber ou semer. Pour les producteurs c’est évidemment une main-d’œuvre parfaite puisque moins rémunérée. Le rapport de l’organisation Childline India évoque près de 500 000 enfants travaillant sur les champs de coton indiens. Certaines associations parlent de 15 millions d’enfants travaillant dans la totalité des cultures. Certains parents –particulièrement les mères- encouragent leurs enfants à venir travailler avec eux afin d’augmenter les revenus journaliers –proportionnel aux kilos de cotons récoltés-. Il s’avérerait qu’un agriculteur moyen gagnerait environ 40 roupies par jour en période de récolte -le kilo variant de 1,5 et 2,5 roupies pour le coton conventionnel et de 4 roupies pour le coton équitable ou biologique- et qu’avec l’aide d’un enfant, ce salaire augmenterait de plus de 50%- les enfants n’ayant pas les mêmes capacités de récolte que les adultes. Les cultures biologiques et équitables interdisent complètement le travail d’enfants. Étant très régulées et surveillées, il semblerait que cette interdiction soit respectée. De plus, le salaire moyen dans de telles récoltes est de 225 roupies par jour, ceci permet aux agriculteurs de vivre confortablement et donc d’offrir une éducation scolaire à leurs enfants. L’une des premières mesures qui pourrait être adoptée serait le salaire fixe journalier pour la récolte de coton, la loi interdisant le travail des enfants, les propriétaires des terres seraient limités dans la rémunération. Toutefois cette alternative est compliquée à mettre en place car la population indienne a tendance à être assez oisive et sans « l’appât du gain » la productivité des champs risquerait de chuter très sévèrement.

Travail forcé:

Le travail forcé en Inde est interdit par la loi. Si les chiffres sur le travail des enfants ont plus ou moins été établis, ce n’est pas le cas pour le travail forcé. L’unique problème qui a été soulevé est la présence de dettes. En effet, beaucoup d’indiens non fortunés ont tendance à solliciter leur supérieur, les banques n’étant pas prêtes à leur offrir un prêt. Lorsque ces « échanges » se font, l’emprunteur se sent redevable et il est courant de voir que ce dernier se met à travailler beaucoup plus.

Comportements :

Le comportement indien en rapport avec l’argent a quelque peu évolué au cours des dernières années. Influencées par les sociétés de consommation étrangères, le paraitre est devenu très important pour les populations rurales et urbaines et les dépenses en vêtements représentent aujourd’hui la troisième catégorie dans laquelle les indiens investissent chaque mois. Les vêtements étant pour plus de 50% faits de coton, il n’est pas surprenant que l’industrie ait tant évolué. Toutefois, les rendements entrainés par cette culture ne sont pas les plus intéressants pour les cultivateurs et ces derniers tendent à se diriger vers les cultures vivrières qui sont, en plus d’être plus rentables, plus faciles à entretenir. En effet, les cultures de coton conventionnel -99% des cultures-, demandent de lourds investissements en pesticides et intrants. C’est pourquoi, la plupart des agriculteurs qui sont interpellés pour développer des cultures biologiques répondent positivement puisque ces dernières proposent de meilleurs prix au kilo, de meilleurs salaires à la journée et des investissements beaucoup moins conséquents en matière d’intrants. Lors de ma visite dans l’état de Gujarat, j’ai pu également souligner que les agriculteurs de coton biologique avaient toutefois toujours une partie de leurs terres réservée aux cultures vivrières afin de subvenir aux besoins de leur famille ou aux habitants des alentours. Il est important de souligner également que la présence de ces cultures vivrières autour des champs de coton agit comme un pesticide naturel.

Technologique

Le gouvernement depuis maintenant plus de 10 ans a lancé de nombreux programmes de recherches afin d’améliorer la qualité, la productivité et le prix de ses produits agricoles, dans le but d’être le plus compétitif possible face aux menaces internationales. Le coton étant l’une des premières sources de revenus du pays, il fait donc évidemment partie des investissements en Recherche & Développement du gouvernement.

Le CCI (cotton Corporation of India): Le CCI a développé un projet appelé Contract Farming afin d'améliorer la qualité et la quantité de coton produit dans tous les états concernés par la récolte. En place depuis 1999 ce projet d'amélioration technologique est l’un des premiers ayant permis d'augmenter le rendement au kilomètre carré de plus de 80% jusqu' à 2012. Il a donc permis de renforcer la position de l'Inde par rapport à la concurrence mondiale et lui a permis de défendre sa deuxième place en terme de production et d’exportation.

L’ICRC

L’Institut Central de Recherche sur le Coton est la première agence de recherches sur le coton en Inde. Il est financé par le Ministère de l’Agriculture et plus particulièrement par le TUFS (Technology Upgradation Fund Scheme). Présent dans le Nord et le Sud de l’Inde, cet institut est en partenariat avec plus de 15 universités d’agriculture dans tous les états producteurs de coton. Son large réseau lui permet de coordonner tous les programmes de recherche de la chaine de production du coton, passant de la génétique à l’après récolte.

TMC (Technology Mission on Cotton)

Un an après le CCI, l’Institut Central de Recherche sur le Coton entame le programme TMC divisé en 4 grandes catégories :
1. La première étape est directement liée aux agriculteurs au sujet de la distribution des nouvelles technologies disponibles et l'explication de l'utilisation de ces dernières.
2. L'amélioration des infrastructures en place relatives aux accès sur le marché, aux ventes et aux stockages de coton.
3. L'amélioration des secteurs d'égrainage et de filage.
4. Et d'une manière globale, l'investissement de R&D dans le secteur cotonnier particulièrement sur la génétique des graines. Coordonné par le Ministère de l’Agriculture, ce programme ne décrit pas précisément de lien avec l'agriculture biologique ou Équitable mais il tend toutefois à convaincre les cultivateurs de coton d'utiliser des techniques plus respectueuses de l'environnement afin d'améliorer la qualité du coton ce qui rentre en partie dans une perspective de développement durable. Le Ministère des textiles a proposé un budget de 440 millions de dollars pour 2013-2014[9].

Le coton Bt

Depuis plus de 6 ans, les OGM ont été appliqués aux cultures de coton devenant résistantes à certains insectes ravageurs. Ces derniers développés par le groupe Montsantos, avaient pour caractéristiques de pouvoir résister au parasite Lepidopteron et donc de limiter l’utilisation d’insecticides de près de 50%. En 2007, le coton Bt était présent dans plus de 90% des champs indiens et aurait amélioré la productivité de près de 30%. Cette nouvelle technologie a permis à l’Inde de prendre la deuxième place en tant que producteur -contre troisième précédemment- et de se défendre sur la scène internationale. Toutefois, aujourd’hui, le parasite ayant développé une résistance, seulement 3 états –Punjab, Haryana et Andhra Pradesh- ont autorisé la mise sur le marché de la troisième évolution Bt et le Gouvernement est en procès avec Montsantos. Outre la résistance du pesticide, les graines Bt doivent encore être améliorées car elles ne sont, à l’heure actuelle, pas fertiles et adaptées au sol indien. Ce problème oblige chaque année les producteurs à dépendre de l’achat de celles-ci.

Ministère de l’environnement

Le Ministère de l’Environnement a pour rôle de contrôler les nouvelles espèces hybrides ou non développées par l’ICRC et les universités d’agriculture des différents états. Si les espèces correspondent aux normes environnementales et aux tests de « biosécurité » elles sont alors approuvées et certifiées pour les cultures commerciales. Depuis de nombreuses années, les chercheurs tentent de développer des variétés plus résistantes aux changements climatiques, aux insectes et produisant plus de coton. En 2002, le Ministère de l’Environnement a validé pour la première fois l’utilisation du coton Bt. L’impact de cet épisode, pousse aujourd’hui le Ministère de l’Environnement, les associations et les centres de recherches à investir plus dans les technologies relatives au coton biologique et hybride naturel. Des investissements sont déjà en place afin d’améliorer la constance du secteur par la distribution de graines de qualité et le progrès de la gestion des terres. Même si le secteur agricole a toujours des progrès à faire en technologie, il est important de souligner que grâce à l'amélioration de la connaissance et des technologies que possèdent de plus en plus les agriculteurs indiens, le rendement par hectare a presque doublé ces 5 dernières années passant de 300kg à 560kg.

Les avancées du coton biologique:

D’après le rapport 2012-2013 du Gouvernement Indien sur la situation de l’agriculture en Inde, les associations et le coton biologique ont adopté de nouvelles pratiques à succès. • Dans un premier temps, après les retombées catastrophiques de la récolte du coton BT, les experts sur secteur cotonnier ont conseillé d’utiliser des pois d’Angole –similaires aux Pois Chiches- afin de limiter la propagation de cette variété de coton en coton BT hybride. • Dans un second temps, par l’adoption de bio-pesticides, de produits à base d’huile de Margousier et des agents naturels, la moyenne nationale du nombre de pesticides utilisés a diminué de plus de moitié –passant de 15 à 7. • Dans un troisième temps, afin d’utiliser au mieux la technologie d’aujourd’hui, un système de SMS a été mis en place pour les agriculteurs possédant un téléphone. Cette nouvelle avancée consiste à informer toutes les semaines les agriculteurs sur les nouveautés et les alertes au sujet des parasites. • Pour finir, le système de « mélange de cultures » avec des oléagineux et des légumineuses (particulièrement le haricot mungo ou « soja vert ») a permis d’accroitre considérablement le rendement des terres avec la valeur ajoutée des nouvelles cultures et la meilleure qualité du coton qui est protégé naturellement.

Économie

D’après le rapport 2012-2013 du Ministère des textiles, l’industrie agricole –pour laquelle le coton contribue à 16%- représente 12% des exportations indiennes et 20% du PIB. De plus, avec une croissance des terres, de la production et de la productivité respectivement de 3,15%, 11,7% et 8,25%; l’Inde a vu l’économie du secteur cotonnier exploser dans les dix dernières années. Concernant le coton biologique, l’Inde se trouve être le plus grand producteur mondial avec plus de 800 000 balles en 2009, elle représente aujourd’hui 1% de la production totale du coton indien[10].

Production:

L’Inde est le seul producteur mondial à être capable de faire pousser les 4 espèces de coton –américaine, égyptienne, asiatique et africaine. Grâce aux avancées technologiques –majoritairement développées par le TMC- et à l’augmentation de la population, le pays a vu sa production multiplier par plus de 7 fois dans les 50 dernières années, avec une production de 5 millions de balles en 1940[11]. Le plus remarquable reste que la superficie des champs cotonniers n’a pas beaucoup évolué depuis 1948, en effet, la surface cultivée à l’époque est estimée à environ 4.5 millions d’hectares[12] quand aujourd’hui elle est de 12,2 millions. D’après l’Association Cotonnière Indienne, la production de l’année 2012-2013 est estimée à 35,3millions de balles. La diminution face au 37,3 millions de 2011-2012 est principalement expliquée par la diminution des moussons et le changement de récoltes plus rentables par certains agriculteurs. Parce que la croissance de la Chine en matière de production de coton est en train de ralentir, le pays a acheté une plus grande quantité de balles de cotons à l’Inde. La production ayant légèrement diminué et la demande étant en constante évolution, le prix du coton a cette année augmenté, diminuant les stocks et la position concurrentielle de l’Inde. Il est important pour l’Inde d’augmenter considérablement sa production pour les années à venir et pour ce faire, les agriculteurs se doivent de respecter les règles de management qui leur sont inculquées. Au sujet du coton biologique, l’Inde est aujourd’hui le premier producteur mondial avec plus de 50%[13] des parts de marché. La production de ce coton coute en moyenne 25% moins cher que de faire pousser un coton conventionnel. Sans produit chimique et avec une culture parfaitement maitrisée –cela dépend de l’éducation fourni par les organismes responsables-, la culture biologique à long terme est tout aussi productrice que la conventionnelle mais bien plus rentable. Entre 2006 et 2008, la production mondiale a augmenté de 149%, l’Inde a renforcé les efforts fournis dans sa production en grande partie à cause du prix trop élevé des herbicides/insecticides/ fertilisants chimiques et les problèmes apparus avec le coton génétiquement modifié BT. D’après les données du Ministère des textiles, malgré sa position de premier producteur, l’Inde est toutefois loin d’être le premier consommateur, en effet, les principaux consommateurs de coton biologique sont les pays européens. Un quart des balles seraient exportées «pures » pour être transformées dans les pays importateurs et les trois quarts sont donc directement traitées en Inde pour en majorité être transformées en vêtements exportés à ces même pays.

Imports:

L’Inde est depuis 1970 un pays auto dépendant, toutefois certaines fibres nécessitent d’être importées car moins produites dans le pays. Par exemple, les imports de coton à fibres extra-longues -35mm- utilisés pour les vêtements, ont doublé depuis 2008. Estimés par le ministère des textiles à 1.5 millions de balles de 170kg pour la saison 2012-2013 -contre 1.2 en 2011-2012-, la globalité des importations, toutes fibres confondues, a subi une augmentation principalement expliquée par l’abolition des taxes d’importations qui permet maintenant aux usines d’importer sans aucune restriction. Le principal fournisseur de fibres extra-longues est les Etats-Unis mais des concurrents comme l’Égypte et l’Australie sont en train de prendre du terrain grâce à leurs délais de livraison plus courts et leurs transports moins couteux. Il est important de souligner que plus de 70% des importations sont utilisées pour créer des produits qui vont essentiellement être exportés par la suite, la main d’œuvre étant beaucoup moins chère et les droits de douane étant inexistants.

Exports:

Grace à l’amélioration prodigieuse des techniques de récolte et donc de la productivité des champs cotonniers, l’économie indienne repose, depuis les dernières années, en grande partie sur ses exportations de fibres, tissus et produits finis textiles. Multipliées par 100 en 10 ans -de 0.08 millions en 2002 à 8 millions en 2012-, les exportations sont maintenant contrôlées par le Gouvernement afin de procurer transparence, contrôle et opportunités pour les nouveaux entrants. Le premier importateur de coton indien est la Chine avec un marché entre les deux pays qui s’élève à l’heure actuelle à plus de 45 milliards d’euros. Si l’Inde tente de protéger son coton, l’objectif de l’évolution du marché est toutefois d’atteindre les 77 milliards de dollars d’ici 2016 –une croissance donc de 71% en 3ans.

Législatif

En 1921, le Gouvernement Indien a décidé de mettre en place le premier comité représentant les intérêts du coton indien. Sept ans plus tard, les premiers fonds d’investissements dans la recherche et les méthodes de commercialisation ont été levés par le Comité du Coton Indien. Aujourd’hui, les législations présentes pour cette industrie sont complexes et diverses mais voici la présentation des principales relatives à notre analyse.

Certifications:

En 2001, le Gouvernement Indien a établi une loi permettant la protection des plantes et des droits des agriculteurs. Aujourd’hui, les chercheurs travaillant sur la génétique du coton ne peuvent commercialiser les graines développées sans l’autorisation et la certification données par les entités responsables. A l’heure actuelle plus de 35 variétés ont été enregistrées.

Loi d’exportation:

Chaque année, le gouvernement établit une loi sur l’exportation du coton. Tous les ans les règles changent et c’est pourquoi il est difficile de définir précisément une « loi d’exportation ». Toutefois deux grandes tendances se sont dégagées depuis de nombreuses années. Les exportations augmentant constamment, le gouvernement a développé une première tendance « protectionniste » incluant des barrières d’exportations au niveau des quantités, pour les compagnies n’ayant pas de licence et dans la limite des stocks exportables. Par exemple, cette barrière permet au pays de booster sa consommation intérieure tout en créant une augmentation du prix du coton pour les pays extérieurs –puisque rareté-. L’obstacle de cette politique de limitation est qu’elle peut engendrer d’importants mécontentements du point de vue des importateurs qui avaient prévu d’importer le coton indien. La deuxième tendance est tout au contraire basée sur une politique de promotion afin d’attirer les investisseurs étrangers. Elle est généralement entrainée par le Gouvernement Indien par une ouverture complète des barrières sans aucune limitation. Le problème majeur de la rotation des législations est qu’elle risque de générer un manque de confiance des investisseurs qui considéreront les productions du pays trop peu fiables pour pouvoir investir en étant certains d’en obtenir une valeur ajoutée. Pour l’année à venir, le contrôle des exportations ne devrait pas changer –sauf si diminution excessive des stocks. Toutefois, les responsables en charge parlent de resserrer les critères d'inscription pour la licence d’importation afin de protéger au mieux le marché local.

Législation des prix:

Comme pour la plupart des matières premières, le prix du coton conventionnel est déterminé par le marché. En effet au début de chaque saison –mai, juin ou août suivant les régions et les premières pluies- le Gouvernement Indien détermine un prix de soutien minimum (PSM), ensuite, la Coopérative du Coton Indien (CCI) s’occupe d’établir un prix pour le kg de coton. Le prix d’achat du coton n’a pour le moment jamais connu de tarifs en dessous du PMS. L’avantage d’un tel système est qu’il permet de garantir aux agriculteurs un paiement fixe minimum qu’elle que soit la demande. Ce prix est calculé en fonction des variables du marché international, des stocks disponibles et bien évidemment de la demande locale. Pour l’année 2013-2014 le prix d’un kilo de coton (à fibres moyennes) serait annoncé à 32 roupies –correspondant approximativement à 50cts d’euros- une baisse donc de plus de 20% comparativement à l’année en cours -Table 2. Le problème posé à l’heure actuelle par l’office du coton est la faible quantité de coton achetée au prix minimum. En effet, les chiffres disent qu’uniquement 12% de la production nationale serait achetée à ce prix, des problèmes de qualité étant invoqués.

|Variétés |2011-12 |Augmentation par rapport à l’année |2012-13 |Augmentation par rapport à l’année antérieure (%)|
| | |antérieure (%) | | |
|Biologique |NA |NA |49,3 |NA |

Table 2 Évolution du Prix Minimum en roupie par 1 kg de coton [14] *29.5 à 30.5mm
**24.5 à 25.5mm Concernant le coton écoresponsable qui fait l’objet de notre étude ; la fixation des prix est figée également mais prenant en compte plus de variables telles que les coûts de la vie des producteurs, les couts de production et toutes autres charges générées pour assurer une éducation, un environnement sain et des infrastructures efficaces dans les villages dans lesquels vivent les producteurs de coton. Cette année le kilo de coton « durable » repose sur une base de 46 roupies. Toutefois, le coton écoresponsable est divisé en deux catégories assujetties à des primes différentes. Le coton issu du Commerce Équitable est vendu à 46 roupies plus la prime FT qui a été déterminée à 0,05euros soit 3,5 roupies. Cette prime additionnelle est payée par l’acheteur final et est reversée dans un fonds afin de permettre aux organismes en charge des producteurs de coton FT d’investir dans des infrastructures. Suivant les besoins ces infrastructures peuvent être des écoles, des systèmes d’irrigations goutte à goutte, des routes, etc., le but final étant d’en faire bénéficier les membres de l’organisation afin de leur donner l’opportunité de développer leurs cultures et donc leur niveau de vie à long terme. Concernant le coton biologique, une prime de 5% est ajoutée aux 46 roupies de base correspondant donc à 2,3 roupies. Dans le cas du coton organique ; ce fonds est généralement utilisé pour les intrants biologiques et respectueux de l’environnement ou bien dans la formation afin d’éduquer et d’informer les anciens et les nouveaux agriculteurs sur les nouvelles techniques d’agriculture biologique.

Comité Consultatif du Coton Biologique (CCCB)

Afin de superviser les productions de cotons biologiques et plus particulièrement les conditions de vie des fermiers, le Gouvernement Indien a mis en place en 2008 un comité consultatif du coton biologique.

Géographie

L’Inde possède la plus grande surface agricole de coton au monde avec 26% des parts de marché. Étant toujours légèrement en retard par rapport à la technologie chinoise ou américaine, elle n'est toutefois qu'en deuxième position au sujet de la production. Plus de 11 millions d'hectares sont repartis en 3 régions majeures: • Le Centre (Madhya Pradesh, Gujarat et Maharastra) • Le Nord (Haryana, Rajastan et Punjab) • Le Sud (Tamil Nadu, Andhra Pradesh et Karnataka) Ces neufs états sont propices à la récolte de coton de par leur climat et la qualité de leurs sols. Sur les 11,6[15] millions d’hectares de coton en 2012-2013, à peu près 65% sont produits sur des zones pluviales, le reste étant irrigué. Depuis 5 ans, un dixième état, Orissa, a décidé de se développer dans la culture du coton biologique, il a une croissance rapide grâce à son climat et est déjà le troisième état le plus producteur de coton biologique en Inde.

Le centre

La région centre est un milieu semi-aride très chaud, avec des moussons mal distribuées, un sol noir peu fertile retenant mal l’humidité. Malgré ses mauvaises conditions, la région du centre est aussi la plus productrice de coton biologique avec plus de 150 000[16] hectares dédiés à cette culture et près de 55% de la production nationale de coton conventionnel. Les trois états bénéficient historiquement d’un climat propice à la culture du coton –la seule plante assez résistante pour pousser dans de telles conditions. Toutefois, aujourd’hui ils sont les premiers touchés par les changements climatiques et les périodes de récoltes ont déjà commencé à changer passant d’octobre à novembre. Cette année encore, l’état de Maharastra –comptant pour 26% de la production indienne -Annexe IV - a été mis en alerte sécheresse. De plus, outre les problèmes climatiques, les régions du centre ont été très touchées par la catastrophe du coton BT. Si depuis 2012 cette culture est interdite, il faudra cependant plusieurs années pour que les agriculteurs puissent s’en remettre. Il n’est pas impossible d’imaginer que ce scenario catastrophe influence plus de fermiers à se tourner vers la culture biologique qui, à long terme, ne peut réserver de mauvaises surprises si bien managée. De plus, la production de cette culture était d’ores et déjà, en 2009, produite à plus de 70% dans la région du Centre.

Le Nord

La région nord est la plus aride d’Inde ce qui favorise l’absence d’insectes destructeurs. Avec près de l’intégralité des récoltes sous irrigation, la productivité est en moyenne stable. Toutefois, la région a été affectée par des pluies torrentielles en septembre dernier et 80 000 hectares de coton ont été détruits dans l’état de Punjab. Même s’il est important que le coton ait beaucoup d’eau lors de la croissance de la graine, un excès peut très vite détruire une culture toute entière, particulièrement lorsqu’elle est cultivée par un système goutte à goutte. Cette région est la première touchée par les changements climatiques qui, à l’exception de la tempête de l’an passé, rendent les sols extrêmement secs et salins suivant le même scénario que la disparition de la mer d’Aral en Ouzbékistan.

Le Sud

La région Sud est pour le moment la moins touchée par les changements climatiques. Avec des pluies bien distribuées et des conditions météorologiques favorables, cette région, qui historiquement n’était pas spécialisée dans le coton, a de grande chance de vite se développer, puisque très propice à cette culture. Elle est aujourd’hui productrice de 28% du coton conventionnel indien et est toutefois l’une des régions les moins productrices -Image 6- de coton biologique. La région Sud est spécialisée dans le coton de qualité supérieure à fibres extra longues, tel que le Suvin. Malgré, un cyclone qui a touché l’état d’Andhra Pradesh l’an passé, l’Association Cotonnière Indienne prévoit une augmentation du rendement des terres –passant de 7,6 millions de balles en 2011-2012 à 9,4 cette année -Annexe IV.

Orissa – le 10ième état

Orissa est un état situé à l’Est du pays, récemment devenu cultivateur de coton, il est à présent le troisième état producteur de coton biologique avec près de 19% de la production nationale -Image 6- et deuxième en superficie cultivée avec environ 36 000 hectares. Il y a cinq ans quand cet état a décidé de se spécialiser dans le coton, il a également interdit tout usage de graines génétiquement modifiées sur l’intégralité de ses récoltes. Il est le premier et seul état à ne produire à 100% que du coton naturel. Son sol est très fertile et les rendements sont de plus en plus significatifs d’année en année.

Nous pouvons conclure que le gouvernement a déjà commencé à prendre des mesures incitatives importantes concernant la question du respect de l'environnement, en offrant de nouvelles infrastructures, investissements et technologies. Il y reste toutefois beaucoup à faire et même si les pays occidentaux tentent de motiver le pays à être plus écoresponsable, les pressions de gros lobbys, la corruption et le manque d’éducation de l’Inde peuvent être de lourdes barrières pour voir le coton se développer entièrement de manière durable. Toutefois, c'est grâce aux faiblesses et aux menaces concurrentielles que nous pouvons trouver des solutions pour l'avenir du coton biologique indien et il faut espérer que le gouvernement y adhérera. Certaines associations, compagnies, agences et personnes l’ont compris et tentent aujourd’hui de faire la différence pour demain. Dans la prochaine partie, nous présenterons des entités rencontrées et étudiées représentant la situation du marché du coton en Inde.

Étude de cas: Les acteurs de demain

Un producteur : Agrocel

Agrocel est la première association mondiale à avoir obtenu la certification Commerce Équitable pour la culture du coton. Cette association a pour objectif principal de guider les agriculteurs vers une agriculture durable, biologique et sociale permettant de générer des emplois dans les zones rurales. Au fil des années, Agrocel a établi son réseau de plus de 20 000 agriculteurs principalement dans les régions de Kutch-Gujarat, Surendranagar et généralement l’ouest de l’Inde. En plus de fournir les technologies et certificats nécessaires à la culture biologique, d’éduquer les habitants et fermiers sur les techniques agricoles durables et bien sûr de proposer un salaire juste et équitable aux travailleurs, Agrocel s’occupe également de toute la logistique qui malheureusement se trouve être encore un problème majeur pour les agriculteurs qui pour la plupart sont illettrés. En effet, lorsqu’une compagnie a besoin d’une certaine quantité de coton, elle joint directement Agrocel qui s’occupera du sourcing (en fonction de la taille des fibres requises), du packaging et du transport des balles de coton. Ce système permet d’assurer aux agriculteurs le meilleur prix pour l’achat de leur coton et permet aux clients (dans notre cas Esteam) de bénéficier d’un coton de qualité certifié aux normes du commerce international.

Quelques chiffres sur Agrocel et ses fermiers:

• 85% des agriculteurs partenaires d’Agrocel ont plus de 35ans.

• 79% sont hindous

• 99% des chefs de fermes sont des hommes (1% correspondant aux veuves), maris ou pères

• Entre 70% et 80% des agriculteurs ont une famille composée de plus de 6 membres (vivant et travaillant sur la terre agricole)

• 100% des agriculteurs sont propriétaires de leur maison

• 100% des agriculteurs utilisent des graines biologiques, des herbicides et fertilisants naturels –particulièrement du fumier- pour protéger leurs terres. Afin de protéger leurs plantations, la multiculture ainsi que des insecticides naturels tels que l’huile ou le « fumier » de margousier, le champignon Verticillium, le Pseudomonas, la bactérie Beauveria ou le Trichoderma. La provenance de ses produits divergent selon les fermes ; certains sont capables de les faire « maison » et d’autres sont directement fournis par Agrocel.

• Dans la région de Kutch, 15% des fermiers ont un tracteur (ceux qui en empruntent un n’étant pas comptabilisés), 80% ont accès à de l’eau potable, 65% à l’électricité et seulement 30% ont des toilettes et une salle de bain.

• Dans la région de Surendranagar, 35% des fermiers ont un tracteur, 90% ont accès à de l’eau potable, 92% à l’électricité, 75% ont des toilettes et 80% une salle de bain.

• À Kutch, 52% des cultures sont totalement irriguées quand Surendranagar est dans la même proportion complètement dépendante des pluies –l’autre moitié étant un mix entre irrigation et eaux pluviales- Ces fortes différences sont dues au fait que le sol de Kutch est de mauvaise qualité, peu fertile, très sec et avec une faible capacité de conservation de l’eau. Afin de pouvoir cultiver il est donc primordial d’irriguer les champs.

• Approximativement 50% des familles ont un revenu annuel supérieur à 150 000 roupies indiennes (environ 2000 euros). D’apparence très faible, ce revenu est pour un agriculteur indien une somme considérable en sachant que le niveau de vie dans les zones rurales est très bas et que le salaire moyen s’élève à 690 euros par an.

Depuis sa création, Agrocel a permis d’améliorer considérablement le niveau de vie d’un grand nombre de famille. Grâce au « Fairtrade Premium », l’association a pu investir dans de nombreux systèmes d’irrigation goutte-à-goutte et dans des travaux permettant de créer des étangs dans les fermes permettant de récolter les eaux de pluies. De plus, l’association a fourni aux agriculteurs un kit pour cultiver le coton sans contamination (mode d’emploi de la culture biologique, outils nécessaires à la culture, graines biologiques, insecticides et herbicides naturels) et des lampes solaires pour pouvoir travailler de nuit si besoin.

Un Marchand et une entreprise transformatrice: Galiakotwala

Galiakotwala est une compagnie dirigée par le président de l’Association Cotonnière Indienne. Créée en 1945 en tant qu’agence d’achat et de vente de coton, elle était principalement spécialisée dans l’import de coton puisqu’à l’époque l’Inde ne produisait pas suffisamment pour subvenir à ses besoins. Lorsque dans les années 70 l’Inde est devenue auto-suffisante et a donc commencé à exporter, l’entreprise était l’une des seules à avoir une capacité de stockage, de financement et de management suffisante pour permettre des exports à grande échelle. Avec 19 bureaux dans les 9 états producteurs de coton, Galiakotwala est aujourd’hui, au niveau national mais également international, un acteur majeur dans toute la chaine de production du coton –Image 8. Cette entreprise a été l’une des premières à investir et croire en l’agriculture du coton biologique. Toutefois, elle a décidé aujourd’hui de se focaliser sur le coton en général car il est difficile de contrôler la réelle valeur du coton biologique. Cette entreprise est le parfait exemple d’un succès établi sur des valeurs telles que la vérité et le respect. Elle est également le parfait contre-exemple sur l’évolution de la culture biologique puisque particulièrement pessimiste à ce sujet. Il est important de souligner et de présenter ce cas car il permet de comprendre l’état réel de cette culture qui peut être estimée comme une « mode » et donc être corrompue afin de répondre à la demande.

Une agence de certification : Control Union

Control Union est l’une des principales organisations de certification biologique (coton et autres cultures). La branche spécialisée dans la certification du coton biologique est le CottonConnect. Le but de cette organisation est d’assurer et de contrôler que des pratiques mises en place tout au long de la chaine de production, sont durables. L’organisation est impliquée dans la production, la vérification, la transformation et la vente du coton biologique. Pour cela, dans un premier temps, toutes personnes impliquées dans les activités cotonnières biologiques sont identifiées, éduquées et enregistrées. Ce système permet de vérifier qu’elles soient au courant de tous les critères requis et les étapes à réaliser afin d’être conforme aux normes biologiques. Par la suite, l’implication de CottonConnect est de nommer un individu, à chaque étape de la chaine de valeur, responsable de mettre en place et respecter toutes les techniques nécessaires au maintien d’une culture écoresponsable. La main d’œuvre de l’organisation n’étant pas suffisante pour pouvoir contrôler la totalité des champs, des membres extérieurs, tels qu’Agrocel par exemple, s’occupent de vérifier que tout est en place. Une à deux fois par an, une équipe d’auditeurs de CottonConnect va rendre visite à ces membres et vérifie elle-même que les fermiers ou usines connaissent et appliquent les règles élémentaires afin de garder leur certification biologique. Si ce n’est pas le cas, plusieurs mesures peuvent être prises telles que la « dé-certification » pour 3 ans d’un agriculteur s’il a utilisé des produits chimiques, ou la « dé-certification » d’un lot de produits si celui-ci a été contaminé ou mélangé avec un produit conventionnel. Il est extrêmement difficile de contrôler tous les champs biologiques et particulièrement la provenance des graines (GM ou non). Si l’organisation tente de vérifier au maximum l’authenticité du coton biologique, elle m’a exprimé son inquiétude sur l’authenticité des produits organiques distribués sur le marché et donc sur l’avenir de ces derniers.

Un fournisseur de produits finis : Esteam apparel

Origine

Esteam Apparel est une compagnie privée créée en 1994 par la famille Mehta basée en Inde et la famille Marfani basée en Angleterre. Le slogan et donc moteur de cette entreprise est « Coton avec une conscience ». Spécialisée dans la production de produits en coton, tels que des uniformes de travail, des écharpes ou des sacs, Esteam a pour vocation de travailler de manière écoresponsable afin de répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain. Je suis très satisfaite d’avoir travaillé dans une entreprise telle que celle-ci et de pouvoir aujourd’hui leur proposer quelques recommandations sur le futur du coton biologique et sa commercialisation. En effet, Esteam Apparel a pour objectif d’agrandir sa clientèle de manière quantitative et qualitative. Les acheteurs actuels n’étant toujours pas assez sensibles aux produits biologiques, l’amélioration de la politique marketing est une première étape afin de toucher le plus d’acheteurs dans l’industrie textile.

Source du coton

Esteam dans un esprit écoresponsable a choisi ses fournisseurs avec la plus grande précaution afin d’être complètement sûre que ces derniers correspondent dans un premier temps à ses attentes mais surtout qu’ils soient tout autant impliqués dans le développement durable. C’est ainsi donc qu’Agrocel et Esteam ont développé leur partenariat.

Certifications

Afin de prouver à ses acheteurs son engagement et la qualité de ses produits, Esteam a mis en place une infrastructure performante pour bénéficier de la certification ISO 9001, ISO 14001, OHSAS 18001 et SA8000. Respectivement ces accréditations prouvent que l’entreprise est capable de diriger et améliorer ses performances suivants des critères de sécurité et de management spécifiques, que sa chaine de production offre des techniques respectueuses de l’environnement, qu’elle offre un lieu de travail sécuritaire et sanitaire respectueux de ses salariés, et enfin que les droits de l’homme sont complètements appliqués à la lettre pour tout travail effectué et tout employé embauché. Outre les certifications de management, Esteam Apparel a également depuis maintenant 4 ans la certification biologique par la Control Union, l’Oeko-tex et la certification Commerce Équitable européenne et américaine. Ces centres de certifications sont mondialement reconnus et permettent à l’entreprise de pouvoir vendre ses produits dans presque tous les pays.

Communication

Le manque de communication au sein de l’entreprise est l’un des freins de son succès. En effet, la compagnie est, par exemple, la seule au monde à pouvoir créer et vendre des sacs isothermes entièrement fait de matières naturelles –coton et jute-. Elle a établi un partenariat avec une entreprise française et est aujourd’hui le fournisseur de Picard, l’entreprise d’aliments surgelés. Néanmoins, lorsque nous nous connectons sur le site internet d’Esteam Apparel, ce produit n’apparait nulle part. Le projet de rénovation du site est donc en cours afin de représenter correctement l’entreprise et donc d’augmenter sa réputation et ses ventes. Toutefois, concernant le lien qu’Esteam a créé avec ses fournisseurs et ses acheteurs, la communication est réussie et est une forte valeur ajoutée. Basée majoritairement sur le dialogue face à face ou grâce à Skype, la compagnie a réussi à établir une proximité unique et une relation de confiance qui lui permet aujourd’hui d’avoir une certaine continuité dans sa production.

Innovations

Esteam est une compagnie basée en Angleterre et en Inde et a pour vocation de vivre avec son temps, mais les idées et les souhaits sont difficiles à réaliser dans un pays en voie de développement comme l’Inde. Le niveau d’éducation est toujours très faible chez la plupart des travailleurs et il est donc compliqué de leur inculquer le changement et les bienfaits de celui-ci sur la compagnie. Malgré cela, Esteam a réussi à instaurer un logiciel très performant réunissant toutes les informations concernant un produit, de la production à la livraison en passant par le paiement ou la commande de matières. Le nom de ce logiciel est VG ; il a été complètement adopté par les employés du bureau et est actuellement en cours d’installation dans l’usine. Lors de ma présence nous avons également installé un système de suivi des stocks par Excel afin de pouvoir vendre le surplus et connaitre en temps et lieu le statut des produits présents dans l’usine. Au sujet de la manière de travailler, Esteam ne veut pas se mécaniser afin de garder la qualité du travail manuel aussi bien au niveau de l’impression, de la couture -Annexe III- ou de la teinture des tissus. Enfin, Esteam a trouvé un moyen innovant de limiter son impact environnemental et d’éviter le gaspillage. Pour ce faire, elle a établi un partenariat avec une usine voisine de la sienne afin de recycler le tissu de coton non utilisé en papier. Les cartes de visite, les enveloppes, les lettres et les brouillons de l’entreprise sont entièrement faits à partir de ce papier et Esteam essaie de toucher un nouveau marché en proposant des sacs et des étiquettes aux compagnies qui pourraient être intéressées par cette action écologique.

Ressources Humaines

Comme je l’ai précédemment expliqué, le manque d’éducation des employés est un problème auquel l’entreprise doit faire face tous les jours. Dans la mesure du possible, Esteam offre à certains de ses employés des cours spécialisés pour leur permettre d’évoluer au sein de l’entreprise et donc de pouvoir obtenir un poste plus gratifiant. Concernant les salariés ne pouvant ou ne voulant pas bénéficier de ces cours, des stages ont été mis en place tous les deux mois afin d’assurer la productivité de l’usine.

Comment voir l’avenir ?

Marché international Comme nous l’avons déjà souligné, même si le prix reste un élément déclencheur, le comportement des consommateurs des pays occidentaux est en train de changer. Ils tendent à être beaucoup plus conscients de l’importance d’un marché écoresponsable et de celle de travailler avec des compagnies qui sont respectueuses de la planète et des individus qui l’habitent. En ce sens, Esteam Apparel a une très grande valeur ajoutée et il y a fort à croire qu’avec une bonne campagne marketing, la compagnie pourra gagner de grandes parts de marché dans le futur. De plus, l’entreprise n’a quasiment pas de clients en Amérique, continent où, par exemple, les produits surgelés font fureur. Il y a donc encore un marché à conquérir et c’est en participant à des salons et en allant rencontrer les supermarchés tels que Costco ou Wall-Mart, qu’Esteam pourra faire ses preuves.

Marché indien A l'heure actuelle, l’Inde n’est pas un marché consommateur de produits issus du Commerce Équitable ou Biologique, puisque peu préoccupé et informé sur ce sujet. Cependant, la plupart des religions et cultures présentes dans le pays prônent la protection des êtres vivants et la médecine par les plantes. En ce sens, il y a un fort potentiel pour ces types de cultures. De plus, si l’Inde est un pays en développement, il possède également les plus grosses fortunes mondiales, qui ont une capacité d’achat démesurée. Et Esteam a déjà commencé à cibler cette population avec, par exemple, les uniformes vendus pour les plus grosses écoles de Mumbai. De plus, la compagnie est en train de créer un site internet pour développer les achats en ligne. Cette interface pourra permettre de faire passer le message au sujet du coton biologique et équitable. Même si le marché ciblé reste très petit comparativement à la taille du pays, ce sont des actes comme ceux-ci qui pourront à l’avenir changer le comportement de masse.

À l’issue de cette analyse de la situation actuelle et de certains acteurs majeurs du secteur, nous avons pu dégager des recommandations que nous pouvons proposer à divers autres acteurs de la chaine de valeur cotonnière indienne. Certaines de ces recommandations peuvent également être employées dans d’autres pays tels que la France par exemple.

Recommandations

Nous vivons dans un monde dynamique dans lequel il est difficile de voir la fin de l’évolution. Les techniques de culture, de récolte, de transformation, de transport ou de vente et d’achat du coton ont été continuellement bouleversées avec les avancées de la science et des technologies. Le changement a du bon mais lorsque mal orienté, il peut très vite s’avérer dangereux. Le monde l’a compris, il faut donc revenir en arrière en évitant les erreurs commises et en appliquant de nouvelles méthodes durables. Afin que le coton soit à l’avenir produit et commercialisé à grande échelle dans les règles du développement durable, voici quelques recommandations déduites de l’analyse réalisée.

Communication

La communication est l’un des piliers de l’influence du comportement de masse. Deux groupes principaux étant visés : les producteurs et les consommateurs. Afin de faire comprendre aux fermiers l’importance d’un développement durable et donc d’une agriculture biologique et responsable, il faut que le Gouvernement Indien investisse dans une campagne de promotion. Cette campagne pourrait introduire le sponsoring de groupes, d’associations ou de lobbys influençant ce type de culture et comportement. D’autre part, il est important que des systèmes d’information performants soient mis en place afin de pouvoir suivre, instruire et avertir les agriculteurs sur les innovations, les changements et les mises à jour du coton biologique. Le système « SMS » instauré par Agrocel est une avancée qui pourrait facilement être appliquée et respectée puisqu’à l’heure actuelle, la plupart des fermiers possèdent un téléphone portable. Le coton est utilisé, à priori, sous une forme ou une autre dans tous les foyers mondiaux. Les consommateurs sont donc dans l’absolu toute la population, il est donc primordial de développer un système de communication efficace afin d’améliorer la conscience globale et donc à moyen et long terme le comportement d’achat. Pour ce faire, nous pouvons recommander de commencer par éduquer les enfants sur le développement durable. Si l’Inde a toujours une lacune en matière d’éducation, cette faiblesse peut être transformée en force permettant au pays de focaliser certains de ces enseignements sur l’environnement. En outre, la communication de la part des entreprises devrait également être un pilier essentiel pour changer les comportements d’achats, toutefois pour cela il faut que les entreprises elles-mêmes modifient leur production et leur politique de distribution de produits écoresponsables. Ainsi, tout comme pour les producteurs, le Gouvernement joue un rôle clef afin de convaincre les entreprises à devenir plus responsables en matière de respect de l’environnement et des travailleurs. Enfin, de manière globale l’utilisation des medias télévisés, électroniques et papiers devrait être plus exploitée afin d’informer et de sensibiliser la population. Nous vivons dans une aire cyber reliée et il faut en tirer profit afin d’améliorer les choses à petite et grande échelle.

Partenariats

A l’heure actuelle, seul un agriculteur peut être propriétaire de terre agricole. C’est un problème majeur en Inde puisqu’aucune issue n’est possible pour les familles qui veulent changer de secteur d’activité ou rembourser leurs dettes. C’est pourquoi l’ouverture d’un partenariat entre producteurs et entreprises pourrait être une alternative intéressante dans la mesure où aucun monopole ne s’installe. De plus, une collaboration entre les secteurs privés et publics devrait être élaborée afin de recruter des chercheurs du secteur public sur de nouvelles recherches pouvant bénéficier aux entreprises et particulièrement les PME qui n’ont pas forcément les fonds disponibles pour engager de telles études. Enfin, il n’y a à l’heure actuelle aucune infrastructure existante réunissant un centre de recherche international sur le coton. Un bon nombre des défis, en particulier en ce qui concerne l’adaptation du coton à un tel éventail d’écosystèmes et la meilleure productivité du coton écoresponsable, peuvent être mieux satisfaits par des collaborations internationales.

Gestion de la fertilité

Parce que la gestion de la fertilité du sol est un agent essentiel pour une production saine de qualité et pour la rétention de l’eau, il faut que les recherches soient focalisées sur les avancées pouvant accroître la présence de nutriments dans le sol indien de manière biologique. La création d’infrastructures permettant une meilleure gestion de l’eau est également l’une des premières et principales actions qui doit être appliquée dans le pays. De plus, il est indispensable que le gouvernement et les agriculteurs comprennent l’impact extrêmement nocif des intrants chimiques utilisés sur les cultures. De ce fait, il faut que les techniques séculaires soient réinstaurées dans le système agricole de manière systématique et automatique.

Éducation

L’éducation est un pilier fondamental au bon développement de n’importe quelle industrie. Dans le cas du coton, il est important de commencer à sensibiliser les enfants. L’Association Cotonnière Indienne a déjà pour objectif de développer ce projet dans les deux années à venir, toutefois spécialisé sur le coton en général et non pas particulièrement sur le coton durable. Il serait donc bon que le programme et les sujets qui seront inculqués aux enfants soient focalisés également sur le respect de l’environnement et des conditions de travail respectables. À un autre niveau, il faut que le gouvernement et les associations déploient plus d’efforts et d’investissements dans la formation des producteurs afin qu’ils soient plus nombreux à comprendre pourquoi il ne faut pas continuer avec une culture conventionnelle. Il faut donc dans un premier temps développer une politique de recrutement spécifique et de grande échelle pour pouvoir toucher un maximum d’agriculteurs.

Prix

Dans un contexte où d’autres cultures sont plus rentables pour les producteurs, il est fondamental de pouvoir leur offrir la possibilité d’obtenir une bonne rémunération. Pour ce faire, le gouvernement doit mieux respecter le Prix de Support Minimum mis en place. La présence d’intermédiaires offrant des prêts aux agriculteurs en échange du coton produit comme gage de remboursement est actuellement la barrière du PSM. Il faut donc que les autorités en charge surveillent les débordements et excès de pouvoir que ces intermédiaires ont tendance à réaliser en leur profit.

CONCLUSION

La culture du coton indien se caractérise par un grand nombre d'agriculteurs pauvres avec de très petites exploitations. Ces petites entités ne sont donc pas éligibles pour des financements bancaires, ceci signifie que les agriculteurs ne peuvent pas obtenir de prêts, essentiels pour investir dans leurs exploitations. Cette situation a contraint de nombreux agriculteurs à dépendre de prêteurs privés sponsorisés ou corrompus par des compagnies fournissant des graines GM ou intrants chimiques. De plus en plus de producteurs se rendent compte des méfaits de telles cultures qui nécessitent de lourds endettements pour de faibles revenus et par défaut se tournent vers l’agriculture biologique. De nombreuses associations l’ont compris et tentent à présent de soutenir ces petits exploitants pauvres en ressources, en formant des groupes, en leur fournissant des liens essentiels avec des producteurs de semences biologiques et des institutions financières, en leur assurant l’achat de leur production et offrant la liberté à ces agriculteurs de vendre à des prix plus élevés si l'occasion se présente. Avec ces acteurs valorisant la culture biologique et le comportement des consommateurs qui tend à être d’avantage conscient de l’importance des pratiques respectueuses de la planète et de ceux qui l’habitent, le bon développement des cultures de coton biologique semble être évident. Toutefois, la corruption et l’augmentation de la demande face à l’offre sont aujourd’hui des facteurs majeurs pouvant porter préjudice au domaine écoresponsable, rendant les consommateurs finaux sceptiques.

Outre ceci, le coton fait face depuis quelques années à la croissance des fibres synthétiques et c’est pourquoi il faut continuer à promouvoir de manière générale l’utilisation de cette plante aux multiples usages afin que sa commercialisation soit durable.

Il est difficile d’établir un tableau purement positif sur l’avenir du coton durable du aux nombreuses zones d’ombres présentes dans l’industrie mais de multiples indicateurs poussent à penser que la culture biologique promet d'évoluer dans les prochaines décennies de manière significative.

[pic]

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[1] You can save the planet, p26, Rich Hough, The Guardian, 2007
[2] Recensés par la Banque Mondiale
[3] Textile Exchange report 2010
[4] Ministère de l’agriculture- rapport 2010
[5] D’après le rapport de l’UNESCO sur l’empreinte eau de la production de coton, février 2011.
[6] “Fact sheet on production efficiency and energy usage in cotton production”, traduction du rapport d’avril 2012 publié par l’ICAC
[7] D’après le site du Ministère de l’agriculture indien.
[8] D’après la section « Environnemental Impacts » du site de l’association Textile Exchange
[9] Indian Cotton and Products Annual report March 2013, United States Department of Agriculture
[10] Rapport 2008-2009 de Organic Exchange
[11] A Hundred Years of Indian Cotton, p9, Silber Jubilee, 1947
[12] Cotton economy in India, COTAAP Research Foundation, 2009, O.P. Agarwal
[13] Site internet du Ministère des textiles
[14] Survey of cotton labor cost components in major producing countries, rapport de 2012 par le comité consultatif international du coton
[15] India- Cotton and Products Update, D. Sood, USDA Foreign Agricultural Service, rapport du 31 Aout 2012
[16] Organic Cotton- an overview, rapport 2009 du Ministère des textiles du Gouvernement Indien

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Image 3- Capsule de coton attaquée par un Anthonomus grandis (ver)

Image 4- Situation actuelle du sol indien due aux couches de pétrole formées par les résidus des fertilisants

Table 1- Evolution de l'offre et la demande du coton indien

Image 5- Traduction de Textile Exchange 2010

Image 6- répartition de la production de coton biologique en 2009- rapport du ministère des textiles

Image 7- Chaine de valeur du coton

Image 8- Implication de Galiakotwala dans toute la chaine de production de tissu

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