En français : La scène finale intervient après une nuit de débauche et pleine d'action pour les trois protagonistes. Dans la tension, le policier tue Vinz par accident. Hubert menace alors le policier qui lui rend la pareille en le menaçant à son tour.
La voix off apporte une tension à la scène et est un parfait résumé du film : il nous conduit à voir ce que nous nous refusons de voir (Jusqu'ici tout va bien...) jusqu'à l'inévitable.
Le tic-tac de l'horloge représente le temps objectif, qui existe indépendamment des personnages et que personne ne peut arrêter ou contrôler. (opinion opener), elle représente cette machine qui échappe à l'action humaine une fois mise en marche et qui symbolise un mouvement vers la mort contre lequel on reste impuissante. D'ailleurs, c'est une image noire au moment de la mort. C'est un retour au primitisme, l'atterrissage dont parle la voix off, ce que personne ne veut voir ou reconnaitre.
Le paradoxe est entier : malgré les tentatives de raisonnement, les protagonistes sont enfermés dans un vilain destin qui les conduit à la mort. Cette idée est à rapprocher de L'Etranger de Camus dans lequel Meursault tue l'arabe qui se trouve sur son passage avec une arme trouvée par hasard. De plus Hubert qui semblait être la voix de la raison est maintenant celui empli de haine après sa triste expérience au commissariat, alors que Vinz abandonne l'arme dans un acte quasi irréfléchi, ce qui est selon moi un signe d'apaisement ou de fin du combat.
La blague de Said vise à détendre l'atmosphère mais représente aussi une normalité, la quasi insignifiance de la vie. Elle dédramatise le tragique mais est aussi une acide représentation du manque de respect des protagonistes quand par exemple, Vinz dit qu'il connaissait la blague mais avec un rabbin, lui-même étant juif.
Finalement, le déroulement du temps se fait sous nos yeux : on passe de 6h00 à 6h01 et sommes ainsi placés au centre de l'action. Ce qui se passe après est tout simplement choquant et la réaction d'Hubert est selon moi justifiable. Le film se finit sur un gros plan sur Said (le personnage candide) et nous laisse cois quant aux répercussions du coup de feu pour les personnes impliquées. Le fait que Said ferme les yeux à ce moment s'explique de plusieurs façons : 1) ne veut pas voir l'inévitable 2) représenter la société qui "ferme les yeux" sur les injustices et la brutalité du monde. H est amené à décider comment il veut atterrir (se tuer ou tuer le flic?). Ses mots s'appliquent à tout le film : nous sommes témoins de la montée de la tension et attendons l'inévitable (l'atterrissage) qui nous est donné à la fin... mais qu'à moitié (on ne sait pas ce qui s'est passé...)
La fin ouverte est un outil efficace qui m'a laissé en colère/choqué/frustré/déçu/satisfaite car cela me donne l'opportunité d'imaginer la fin qui me satisfait le plus. Je considère aussi le choix de Kassovitz de laisser la fin ouverte comme un message subliminal à la société de devoir changer.