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Submitted By MeryemBenkhalek
Words 1533
Pages 7
Les causes de la crise du capitalisme

Déséquilibres macroéconomiques : L’interdépendance très forte des économies nationales et des places financières favorise l’occurrence de chocs « systémiques », c'est à dire que cette crise systematique découle directement de la logique interne du système capitaliste, directement de son fonctionnement normal, de ses propres fondements économiques. C'est aussi une crise qui concerne l'ensemble du système, et c'est une crise sans issue définitive tant que l'on ne touchera pas aux fondements mêmes du système, c'est à dire à la propriété privée du capital

Ces chocs sont caractérisés par une contagion des déséquilibres, d’une part au sein de la sphère financière, et d’autre part de la sphère financière vers l’économie réelle ; les difficultés rencontrées par un acteur ou un marché financier dans un pays sont alors susceptibles de se propager à l’ensemble du système et menacer d’entraîner son effondrement.
Dans le cadre de l’économie globalisée, les déséquilibres macroéconomiques peuvent créer une instabilité financière ; l’économie mondiale est ainsi marquée par l’ampleur des déséquilibres des paiements, entre le déficit de la balance courante américaine et les excédents dégagés par les Pays du Golfe Persique et l’Asie, qui en sont la contrepartie.
Avec la mondialisation commerciale, tous les systèmes de production nationaux sont mis en concurrence par les firmes multinationales. Celles-ci peuvent choisir leurs lieux d’implantation pour leurs activités de production, de R&D, de distribution comme elles peuvent choisir leurs sièges sociaux et les pays où elles déclareront leurs profits. L’ouverture des économies augmente encore la rentabilité de la stratégie de recherche de compétitivité par compression des salaires. Une partie importante des salariés (les salariés non qualifiés, mais aussi les salariés qualifiés de l’industrie) directement concurrencés par la production des pays à bas salaires, voient leur situation se dégrader (soit par baisse des salaires réels, soit par hausse du chômage). Les écarts de revenus se creusent entre la masse des salariés et les cadres dirigeants des firmes multinationales ou des institutions financières et les titulaires de revenus financiers

la montée des marchés financiers
Les firmes réduisent leur endettement bancaire et recourent de plus en plus aux marchés pour se financer. Mais petites et grandes entreprises ne sont pas logées à la même enseigne.
Depuis une quinzaine d'années, les fonds propres et les émissions d'obligations sur les marchés progressent plus rapidement que le crédit classique.
Les premiers parce que la santé financière des entreprises est florissante: leurs profits et leur trésorerie, globalement positive, leur permettent de faire face seules à l'essentiel des besoins de financement.
Les secondes parce que le recours aux marchés financiers s'impose de plus en plus dans le financement de la dette.
Les entreprises qui le peuvent ont en effet presque toujours intérêt à collecter des fonds directement sur les marchés: le fait de court-circuiter les intermédiaires bancaires leur permet d'économiser de un à deux points de taux d'intérêt dans le coût du crédit.

Des flux de capitaux mal orientés
Avec la globalisation financière, les détenteurs de capitaux peuvent diversifier leurs placements dans les places financières du monde entier, ce qui théoriquement réduit le risque et augmente la rentabilité de leurs portefeuilles. Les PED peuvent importer des capitaux des pays développés. Ils n’ont pas besoin de faire immédiatement un effort d’épargne trop important.
La globalisation financière permet théoriquement des transferts entre pays, les pays vieillissants peuvent placer leur épargne dans les pays plus jeunes, plus productifs. Un des défis importants de l’économie mondiale est celui du vieillissement de la population dans les pays développés Des pays comme le Japon ou les Pays-Bas ont réussi à accumuler durablement des excédents importants. Toutefois, les placements dans les PED posent des questions délicates de sécurité, de liquidité, de rentabilité : les placements dans les bourses des pays émergents sont fortement risqués puisque ces bourses sont étroites et particulièrement fluctuantes ; les investissements directs étrangers (IDE) sont moins risqués, mais sont peu liquides ; les crédits aux pays émergents posent la question du risque de change (qui le supporte ?) et du risque de faillite des pays émergents et de leurs entreprises. Les pays émergents devraient accepter de forts déficits aujourd’hui et envisager d’être demain la « vache à lait » des pays riches. Leur capacité d’absorption des capitaux étrangers est limitée. De plus, ces pays préfèrent utiliser leur épargne propre. Aussi, le schéma idéal de la globalisation financière ne se vérifie plus depuis 10 ans.

La cupidité des détenteurs de capitaux

Les détenteurs de capitaux exigent maintenant d’être rémunérés au-delà de l’inflation, tant en dividendes qu’en progression de la bourse. Une part importante des profits doit être reversée aux actionnaires. La globalisation financière permet d’imposer cette exigence. Les banques centrales sont devenues indépendantes (du pouvoir politique, reflet en démocratie de celui des peuples) ; elles doivent garantir une faible inflation, conforme aux intérêts du capital. Les travailleurs sont informés par une communication intensive que toute hausse de salaires jugée excessive obligera la banque centrale à envisager des représailles, par l’augmentation des taux d’intérêt qui, si elle produit une hausse du chômage, affaiblira la position de ces travailleurs et permettra la baisse des salaires réels. Même si les politiques budgétaires restent encore aux mains de gouvernements élus, la banque centrale garantit que les intérêts des détenteurs du capital seront préservés.

Par son développement même, le capitalisme a atteint des limites qu’il est incapable de dépasser et ne survit que par des subterfuges à la crise de ses trois piliers : l’accumulation du capital, la consommation, le travail.
Le capital
Du fait des gains croissants de productivité et de la baisse de contenu en travail des produits, la production n’est plus capable de valoriser l’ensemble des capitaux accumulés, une partie croissante de ceux-ci conservant la forme de capital financier. Une industrie financière s’est constituée qui ne cesse d’affiner l’art de faire de l’argent en n’achetant et ne vendant rien d’autres que diverses formes d’argent. C’est cette industrie que nous voyons s’écrouler. C’est ce qui a fait dire à André Gorz, dans le dernier article écrit avant sa mort que « la sortie du capitalisme a commencé ».
La consommation
Cette impossibilité croissante de valoriser le capital est accentuée par la baisse du pouvoir d’achat dans tous les pays ayant adopté le dogme néolibéral. Le recours à l’endettement massif, dont les subprimes ne sont que le dernier épisode, a servi à masquer cette évidence en poussant des millions de travailleurs à consommer des richesses qu’ils n’avaient pas encore créées. C’est cette course à l’endettement qui vient de s’enrayer. Elle devrait logiquement être suivie par un effondrement de la consommation.
Le travail
Cet effondrement de la consommation sera lui-même accentué par la disparition du travail-emploi-marchandise. Ce n’est pas seulement le plein emploi, c’est l’emploi lui-même que le post-fordisme a entrepris de supprimer. Derrière des taux de chômage flatteurs et très souvent manipulés, cette destruction est visible dans la réalité des chiffres de la durée du travail qui traduit une dégradation très profonde de la qualité des derniers emplois créés.

Stratégies de sortie de la crise

Une politique monétaire expansionniste
Les banques centrales ont apporté massivement des liquidités au secteur bancaire. Elles se sont déclarées disposées à recourir, si nécessaire, à des moyens non conventionnels, c’est-à-dire à accepter en pension des titres de moins bonne qualité et à intervenir si nécessaire en achetant des titres de longue durée.

Une relance budgétaire
La crise frappe particulièrement l’immobilier ; la relance du BTP s’impose. Toutefois, des pays comme l’Espagne n’échapperont pas à la nécessité de réduire le poids de ce secteur. Elle frappe aussi fortement le secteur des biens d’équipements professionnels, qu’il est plus difficile de relancer par la politique budgétaire : c’est le problème de l’Allemagne. Les nécessités de la relance (soutenir les secteurs existants) s’opposent aux exigences du long terme (il faut réorienter la production pour économiser l’énergie et l’environnement).

Recentrer l’activité bancaire
La crise a montré qu’il était indispensable d’éviter toute faillite bancaire (puisque la faillite d’une grande banque aboutit par effet domino à mettre en difficulté ses banques partenaires). Elle a montré aussi qu’il était indispensable de restaurer la capacité des banques à distribuer du crédit. Toute banque qui a perdu ses fonds propres doit être recapitalisée par les marchés, par des fonds souverains, et sinon par l’État. Durant la crise, les grands pays sont progressivement arrivés à des stratégies similaires pour sauver leur secteur bancaire. Compte tenu de la méfiance des banques les unes envers les autres, les banques centrales ont massivement injecté des liquidités sur les marchés monétaires, puis les Trésors ont garanti les prêtsinterbancaires. Pour éviter la panique des déposants, les dépôts bancaires ont étégarantis. Enfin, les États sont intervenus pour recapitaliser leur système bancaire.

La reforme adoptée pour le fonctionnement de l’économie mondiale :

La crise rend nécessaire une réforme du fonctionnement de l’économie mondiale. Les déclarations des sommets du G20 plaident pour le respect des principes de l’économie de marché et de la concurrence, l’ouverture commerciale et financière des économies, pour la conclusion du cycle de Doha ; elles rejettent le protectionnisme et les dévaluations compétitives ; elles reconnaissent la nécessité de la coopération internationale dans les défis mondiaux majeurs comme la lutte contre la pauvreté et le changement climatique. Par contre, la nécessité d’une coordination permanente des stratégies macroéconomiques n’est pas évoquée.

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