Notions préliminaires

Le thème du mémoire définit un domaine d’intérêt. Ce domaine dépend des objectifs, des compétences et des opportunités (stage). Ces opportunités facilitent le déroulement de l’étude tant pour la recherche documentaire que pour la collecte de données.

Le terme « problématique de recherche » est surtout employé pour les recherches académiques. Pour le mémoire de Master, nous parlons de problématique (sans l’adjectif recherche) ou de question, plus managériale, auxquelles nous cherchons à apporter des réponses. Par exemple, pour une recherche académique : « La culture de l’entreprise influence-t-elle l’attitude des commerciaux à l’égard des challenges de vente ? » ; pour le mémoire de recherche fondamentale marché : « Quelle est l’amélioration de la productivité attendue de la mise en place d’un challenge portant sur une marque chez les commerciaux d’un grand groupe des vins et spiritueux ? »
Le tableau 1 explicite ces différences entre les caractéristiques des mémoires.
Tableau 1 : Caractéristiques des mémoires

Type de mémoire Critère d’appréciation Nature
Recherche académique Capacité à trouver, à analyser et synthétiser une littérature pertinente, à définir une problématique, à mener une investigation empirique, à commenter des résultats Descriptif et normatif
Recherche
marché Capacité à mobiliser des connaissances d’un domaine et à les appliquer dans le cadre d’une mission Conceptuel et empirique

La problématique détermine l’axe directeur sur lequel repose le mémoire. Vous la définirez en partant d’une réflexion personnelle sur une situation donnée et à l’aide d’enquêtes exploratoires et de recherches documentaires.
Le cadre de l’étude précise ce qui est intégré par l’auteur dans le sujet et ce qui ne l’est pas. Il s’agit ici de définir le périmètre de l’étude. Vous pouvez ici vous aider de documents préexistants (enquêtes, articles, documents internes…)
La méthodologie de la recherche de données précise la façon dont les données sont collectées : observations, enquêtes qualitatives et quantitatives. Il est ici important d’expliquer le choix du type d’étude et son déroulement de la manière précise.
Le traitement et l’analyse des données doivent ensuite déboucher sur des résultats. Cette analyse doit mettre en évidence les implications conceptuelles et managériales du projet.

L’étudiant doit choisir une option principale de recherche : appliquée au marché ou académique
Le planning du mémoire

La maîtrise du temps constitue un des aspects important de la gestion de tout projet de mémoire. Le tableau 4 présente le déroulement de votre travail :

Tableau 4 : Planning et suivi du mémoire.
Etapes Prévu (date) Réalisé (date) Début fin Début Fin
Définition du sujet
Recherche documentaire, collecte d’informations
Temps de lecture des documents collectés
Définition des objectifs et de la problématique
Validation par les tuteurs
Collecte des données, enquête de terrain
Analyse des données collectées
Interprétation des résultats
Validation de la méthodologie
Rédaction
Relecture
Validation par les tuteurs
Impression et remise du document
Préparation de la soutenance orale

3. La conception du mémoire
3.1 Le choix du sujet
Il faut distinguer la conception du mémoire de sa rédaction : il faut d’abord chercher l’idée. La conception consiste à savoir ce que l’on cherche et ce que l’on va dire ou ce que l’on pourra dire.
En amont donc de la phase de formulation de la problématique, l’étudiant devra préciser son sujet en s’appuyant sur le schéma d’un entonnoir et en définissant le champ et l’objet de recherche :
- Le champ de recherche : Délimite le cadre général de la recherche (ex : une entreprise, un secteur, un marché, un réseau…). o L’objet de recherche : Définit ce qui est étudié à l’intérieur du champ de recherche (ex : la stratégie d’exportation des PME, la fixation des prix dans le secteur des vins et spiritueux …).
 Le sujet de recherche : Correspond aux acteurs qui interviennent dans le champ et l’objet de la recherche (dans l’exemple précédent, le management, les clients, la concurrence, les fournisseurs).

Le choix du sujet de mémoire est une question délicate qui dépend de nombreux facteurs personnels, professionnels et académiques. Nous présentons les critères de choix de sujet ainsi qu’une grille d’aide à la décision (tableau 3).

Tableau 3 : Grille d’aide au choix d’un sujet de mémoire

Evaluation Critères sujet n°1 sujet n°2 Sujet n°3
Originalité du sujet
Relation avec les études suivies
Intérêt personnel
Intérêt managérial
Intérêt académique
Utilité personnelle du sujet
Proximité
Faisabilité temporelle
Faisabilité de la collecte des données
Faisabilité de la diffusion des résultats
Faisabilité matérielle

3.2 La recherche d’informations
La méthodologie de la recherche de données est traitée en détail au point 9. Nous précisons ici un principe. Les informations sont nécessaires pour construire son mémoire. Mais il ne faut pas se tromper. L’information est une matière brute ; elle restera inerte et sera souvent inutile si elle n’est pas mise en œuvre par une réflexion personnelle.

A éviter absolument : utiliser Internet en tapant quelques mots clés, ouvrir les premiers sites disponibles, procéder à un copier-coller puis à un montage de l’ensemble sans citer les sources. Ce seul volume de matière ne peut pas constituer un mémoire.

A suivre : déterminer ce que l’on cherche ; le confronter aux informations recueillies. Emprunter les éléments nécessaires en notant (immédiatement) les sources ; reformuler les idées ou noter les citations en les marquant comme telles.

3 bonnes raisons de citer ses sources :
- Le principe de la protection du droit d’auteur est posé par l’article L.111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI). Le plagiat est un délit passible de sanctions.
- En citant ses sources, l’étudiant se protège d’un risque : si l’information est erronée ou contestable alors que la source est fiable, il ne peut être tenu pour responsable.
- En citant ses sources, l’auteur (notamment étudiant) fait la démonstration de sa capacité intellectuelle à chercher et analyser des informations.

3.3 La problématique
Pour bien comprendre la notion de problématique, il est important de distinguer le thème du sujet. Le thème, c’est ce dont on parle. Le sujet c’est ce que l’on en dit, que l’on veut en dire, que l’on peut en dire, etc.

Il convient ici de resituer les notions même de « subjectif » et « d’objectif ». Subjectif appartient au sujet qui fait l’action (l’auteur). Objectif est la qualité des éléments que l’on va apporter pour prouver que ce que l’on dit est crédible. Un mémoire n’a pas pour but d’être encyclopédique. Il faut faire des choix et aussi rationnels soient-ils, ces choix sont personnels ou tout au moins déterminés par une situation présente (c’est en ce sens qu’il faut entendre le mot subjectif). La recherche relève donc nécessairement d’une démarche subjective, mais elle doit reposer sur des arguments objectifs.

Savoir ce que l’on veut dire, c’est donc poser une problématique, un fil conducteur ou un axe directeur. La problématique fixe le début et la fin du “discours” et le chemin qui les relie.

La problématique n’est pas nécessairement une question. Elle peut s’exprimer aussi bien sous la forme d’une affirmation. Seule la présence d’une problématique permet au discours scientifique d’atteindre son but : convaincre !

3.4 Le plan
Tous les discours ont une structure commune qui réunit introduction, développement et conclusion.
Le plan concerne le développement. Le plan est une grille de lecture qui garantit la clarté du raisonnement pour mieux convaincre.

Les formes de plan ne sont pas infinies. On peut les ramener à 3 grandes catégories. - présentative (ou descriptive) : catalogue ; thématique ; chronologique.
- appellative (ou qui appelle l'interlocuteur) : thèse / antithèse / synthèse pour une réflexion spéculative ; avantages / inconvénients / décision pour un dossier en mode opératoire.
- représentative (ou qui opère une représentation de l'état des choses) : il sensibilise à une situation ou un problème. Problème /Solutions ; Objectifs / Moyens / Résultats ; SOSRA (Situation / Observation / Sentiment / Réflexion / Action).

On ne choisit pas un plan a priori. C’est la nature de la recherche qui détermine le plan. Il est cependant possible de croiser les différentes formes de plan. Par exemple l’exposé d’une situation (mode de plan 3) peut emprunter la chronologie ou le catalogue (mode de plan 1).

4. Les éléments constitutifs du mémoire

4.1 Le titre
C’est le niveau de lecture n°1. Et chaque élément (titre, sommaire, introduction, titres de chapitre, etc.) doit apporter une information précise pour conduire le lecteur.

Le titre récapitule sans équivoque ou nuance les caractéristiques dominantes du travail (il porte en lui les éléments fondamentaux de la problématique). Il doit être précis et concis. Si l’on peut parfois sacrifier la concision, on ne doit jamais sacrifier la précision.

4.2 Le sommaire
Deuxième niveau de lecture dans l’entrée du lecteur, le sommaire doit être informatif. Sur la forme, le sommaire doit être paginé. Sur le fond, on gardera les intitulés génériques pour : introduction, conclusion, glossaire, bibliographie, annexes. Mais il convient “d’habiller” les parties du développement (exposé de la mission, définition du la problématique, méthodologie, application, analyse des résultats, etc.) c’est-à-dire de les rendre spécifiques au mémoire. On apporte ainsi au lecteur une vision globale qui lui permet d’entrer plus aisément dans le contenu détaillé qui suivra.
Exemple : au lieu de « présentation de l’entreprise » on préfèrera « LVMH, leader international de l’industrie du luxe ».

4.3 L’introduction
L’introduction situe le cadre du travail et présente le plan suivi. Elle doit susciter l’intérêt du lecteur et lui donner envie de lire le mémoire. C’est une véritable synthèse de présentation.

N.B. : l’introduction contient des éléments nécessaires au début du travail de conception du mémoire. Cependant, on rédige l’introduction définitive après avoir rédigé l’ensemble du mémoire. Cela facilite le travail de présentation qui éclairera le lecteur.

Une introduction comporte généralement les éléments suivants :
- l’importance du sujet, pourquoi le sujet traité est-il intéressant ?
- l’actualité du sujet : le sujet du mémoire possède souvent un lien avec l’actualité qu’il est recommandé de rappeler pour mieux justifier l’intérêt que vous lui portez ;
- les différents aspects du sujet : un sujet comporte toujours plusieurs dimensions (économiques, culturelles…). Il convient de préciser les différentes facettes du thème traité afin de montrer que vous avez bien compris la globalité du sujet, tout en précisant les aspects traités comme les non-traités ;
- l’objectif du mémoire : la finalité de votre travail ;
- la méthodologie de travail : comment les informations ou données ont été collectées et analysées ;
- la justification du plan : pourquoi vous avez choisi tel mode d’organisation des parties votre mémoire plutôt qu’un autre ;
- l’annonce du plan.

4.4 Le corps du mémoire
Le corps du mémoire est subdivisé selon un plan structuré et logique. Selon les besoins, on peut retrouver successivement des parties, chapitres, sections et paragraphes.

4.5 La conclusion
La conclusion résume le travail et en indique les résultats obtenus. Elle peut aussi mentionner d’autres méthodes possibles et s’ouvrir sur de nouvelles pistes, suggérer d’autres études possibles. Elle comporte :
- le rappel des objectifs et de la méthodologie ;
- les principaux résultats ;
- les implications managériales ;
- les limites de votre travail ;
- les prolongements possibles du mémoire.

4.6 La bibliographie
C’est une partie importante du mémoire qui reprend l’ensemble des documents (livres, revues, rapports, site internet…) consultés pour la réalisation du mémoire.
On peut choisir de présenter une bibliographie raisonnée (par type de sources) si cela justifie. Les documents doivent être classés par ordre alphabétique d’auteurs.
Elle se trouve avant les annexes du mémoire.

4.7 Le glossaire
A la fin du mémoire, le glossaire est une liste qui reprend et définit les termes techniques, les expressions en langue étrangère, les sigles et les acronymes (figurant dans le texte du mémoire (ils apparaissent en italique dans le texte). Ces termes ou expressions doivent être classés alphabétiquement.

4.8 Les annexes
Les documents utiles à l’étude mais qui alourdiraient le texte plutôt que d’en favoriser la compréhension doivent figurer dans la rubrique Annexes. Les annexes doivent être complémentaires du corps du mémoire. Chaque annexe doit être numéroté, titrée et légendée.

4.9 Les résumés
Un résumé du mémoire en français et un résumé du mémoire en anglais figureront sur le 4e de couverture.

5. La rédaction et la correction
La rédaction s’opère en deux temps. On ne peut poursuivre ensemble l’idée et la lettre. La correction demandera plus de temps que la rédaction elle-même.

5.1 Les principes généraux de la rédaction
La rédaction respecte 3 critères : la clarté, la précision, la concision.

5.2 La correction

Postulat : l’auteur d’un texte a du mal à se corriger lui-même. Il manque de recul. Vous ne pourrez donc pas corriger dans l’urgence. Prévoyez un délai suffisant. La correction ne consiste pas en une simple relecture. C’est une démarche active de recherche des erreurs. Elle s’effectue en 3 étapes.
1. La correction de la syntaxe et du vocabulaire : l’écrit est-il clair et compréhensible par tous? Vérifiez que vous respectez les principes de la rédaction.
2. La correction de la grammaire. La faute de grammaire est principalement une faute d’accord. Examinez d’abord les verbes, dans toutes leurs formes, (verbe conjugué, participe passé, présent, etc.). Puis recherchez les adjectifs, en surveillant à nouveau les accords : masculin, féminin, singulier, pluriel. Pour corriger la grammaire, une technique difficile mais efficace consiste à relire son texte à partir de la fin. On casse ainsi le fil de l’histoire et on peut se concentrer uniquement sur la grammaire.
3. La vérification de l’orthographe. L’utilisation du correcteur automatique est nécessaire mais n’est pas suffisante.

6. Les éléments de forme

6.1 Le corps du mémoire
Le corps de votre mémoire doit comporter de 60 à 80 pages environ (dactylographiées hors annexes).

6.2 La page de couverture
Elle doit comporter le logo de l’INSEEC, l’intitulé de la formation, le titre du mémoire, le prénom et le nom de l’étudiant, l’année en cours, le nom du tuteur de mémoire ( si demandé par l’élève) (cf. Annexe 3). Elle doit être suivie d’une page blanche et des remerciements.

6.3 Les remerciements
Les remerciements sont laissés à l’appréciation de l’étudiant. Ils concernent généralement les personnes intervenues directement ou indirectement dans la réalisation du mémoire. Par exemple l’entreprise, votre tuteur de stage, l’école, le directeur…
Vient ensuite le sommaire du mémoire.

6.4 Le sommaire du mémoire
Le sommaire est la liste des chapitres ou grandes subdivisions du mémoire. Il donne une idée globale du travail réalisé. Il doit être paginé et les différentes subdivisions doivent être numérotées. Il se présente comme suit : 1. Titre 1 1.1. Titre 2 1.1.1. Titre 3 1.1.2.
1.2…
2.

6.5 Les notes de bas de page
Placées, par définition en bas de page, ces notes remplacent les parenthèses qui alourdissent souvent le texte, allongent les phrases et nuisent à la compréhension.

6.6 Les références bibliographiques
Pour les références dans le corps du texte, ne citez que le nom de l’auteur du livre ou de l’article et l’année de parution ; le complément d’information (éditeur, nom de la revue…) figure en bibliographie.
Pour les références bibliographiques, la norme est la suivante :
Ouvrage : Nom et prénom de l’auteur (date de publication), Titre de l’ouvrage, Editeur, Lieu d’édition, nombre de pages.
(exemple : Mintzberg Henry (1994), Grandeur et décadence de la planification stratégique, Dunod, Paris, 455 p.).

Article : Nom et prénom de l’auteur, « Titre de l’article », Titre de la revue, Vol x, N° x, pp. x-y, date de publication (exemple : G. Koenig, « Karl. E. Weick », Revue française de gestion, N° 108, pp. 57-70, mars-avril-mai 1996).

Site internet : Nom et prénom de l’auteur, « Titre de l’article », Nom du site, adresse du site, date de consultation. (exemple : Gil Mihaely, « Yves Saint-Laurent, priez pour nous Du business bien compris ! », CAUSEUR, http://www.causeur.fr/rubrique/discutarium/page/11, consulté le 10 décembre 2008.

6.7 Les citations
Elles doivent apparaître entre guillemets et recopiées très exactement. Si vous ne citez pas la phrase entière, remplacez la partie manquante par des points de suspension.
Il est recommandé de ne pas faire de citations trop longues dans le corps du texte car elles peuvent ralentir la lecture et nuire à la compréhension au lieu de la faciliter.

7. Notions de méthodologie de la recherche de données

7.1 Identifier la nature des informations nécessaires

Il existe deux grandes catégories d’informations (cf. graphique 1) :
1 – Les données primaires qui sont obtenues par interrogation ou observation directe d’individus. Ces données sont collectées grâce à des études qualitatives (par exemple via des entretiens semi directifs) ou quantitatives (par exemple via un questionnaire).
2 – Les données secondaires qui résultent de l’accumulation des connaissances antérieures au problème étudié. Elles préexistent à l’étude, d’où leur appellation. L’analyse documentaire se nourrit d’informations secondaires qui servent, en amont, à la formulation de la problématique comme dans le cœur du travail et dans la discussion des résultats.

Graphique 1 : Nature des sources d’information

Documentation Données secondaires Cas similaire

Statistiques

Observation Données primaires Etudes qualitatives
Communication
Etudes quantitatives