Problématiques clé | Thèses/auteurs | Concepts clé | Indubitabilité du savoir et suspension du jugement : peut-on douter de tout ? | « Descartes va élever au max le niveau de certitude requis en matière de connaissance scientifique. » (Descartes ; slide 4, 14.11.2014) | Tropes (scepticisme), raison de douter (Descartes) | | Montaigne | | | Spinoza | | Union du corps et de l’âme : comment comprendre la relation de l’âme et du corps ? | « Si j’étais suspendu dans les airs les yeux bandés, sans rien toucher, je ne pourrais pas savoir que j’ai un corps. Mais je voudrais savoir si c’est mon âme ou mon corps qui existe. Mon âme n’est pas un corps, mais quelque chose de différent. L’âme est une substance distincte du corps. » (Avicenne ; Buckingham, p. 77) | Dualisme | | « L’âme est rattachée au corps par l’entremise des sensations/sentiments » (Histoire de la philo, vol. 2)« L’âme et le corps, tout en étant distincts (ce sont deux substances radicalement différentes), sont en union étroite. (…) Les sentiments, façons confuses de penser, manifestent tous cette union. » (Descartes ; Russ, p. 198).« Vision mécaniste du monde : l’univers est composé d’un nombre infini de petites particules matérielles indivisibles, ayant des propriétés exclusivement quantitatives, qui se déplacent dans l’espace et ne se heurtaient que selon les lois de la mécanique, sans intention ni but. » (Descartes ; Skirbekk and Gilje, p. 297)« Descartes essaie de jouer sur les deux tableaux : la nature (res extensa) est conforme aux concepts matérialistes, mais l’âme (res cogitans) ne l’est pas. Ce point de vue est habituellement appelé dualisme psychophysique. Descartes définit ces deux domaines, res extensa et res cogitans, comme des contraires logiques. Mais, en même temps, il prétend qu’ils s’influencent mutuellement et que cette influence mutuelle requiert une identité entre cause et effet (voir preuve existence de Dieu). » (Descartes ; Skirbekk and Gilje, p. 298) | DualismeMécanisme cartésienDualisme psychophysique | | « Seul existe le corps (…). La mort du corps est la mort de l’âme. » (D’Holbach ; Russ, p. 285-7) | Matérialisme | | « L’âme et le corps sont un seul et même individu. (…) Les choses que nous éprouvons en tant que corps individuel, ou en tant qu’esprit individuel, sont en fait des modifications, ou affections (modes) de la substance unique, conçue sous l’un des deux attributs » (Spinoza ; Buckingham, pp. 127-8)« le corps et l’âme ne sont que deux manifestations de la même réalité. Ce point de vue peut être appelé parallélisme psychophysique » (Spinoza ; Skirbekk and Gilje, p. 298) | Monisme, dualisme des attributsParallélisme psychophysique | | Malebranche | Occasionalisme | | « Leibniz nous apprend que c’est le problème de l’union du corps et de l’âme qui l’a amené à réfléchir sur le problème général de la communication des substances. (…) l’action réciproque de l’âme et du corps, comme leur union, est donc tout idéale. Le corps est poussé à exécuter les ordres de l’âme, en tant que celle-ci a des perceptions distinctes, et l’âme se laisse incliner par des passions qui naissent des représentations corporelles. » (Leibniz ; Janet et Séailles, p. 795)(voir Skirbekk and Gilje, p. 319-320) | Phénoménisme, monade, harmonie préétablie | Nature et caractéristiques de la substance/matière ? | « La substance des choses ne peut résider qu’en celles-ci. Pour lui, les genres sont aussi des substances mais dans un sens dérivé » (Aristote ; Kunzmann, p. 49) | Substance, matière, forme | | « Dieu est l’unique substance en laquelle tout se trouve » (Spinoza ; Russ, p. 221)« la substance est constituée par les attributs, c’est-à-dire des propriétés que l’entendement perçoit comme essentielles. Spinoza nomme modes les affections de la substance. Puis, il définit comme fini ce qui peut être limité par une chose de même nature (par ex. l’homme est fini) et infini ce qui n’enveloppe aucune négation/limitation (par ex. Dieu est infini) » (Spinoza ; Kunzmann, p. 109)(voir Skirbekk and Gilje, p. 313-314) | Dieu, substance, attribut, affection, désir, conatus, raison | | « Selon Locke, il ne s’agit pas de cesser de parler des substances ou des choses mais que, par l’analyse, nous devons comprendre que nous avons là des concepts d’un genre complètement différent de ceux que nous avons quand nous parlons de propriétés simples de perception. » (Locke ; Skirbekk and Gilje, p. 327-330) | Substance, substrat, idées simples et complexes | | « La matière, en particulier, n’a pas d’existence => exister, c’est être perçu (…) les choses n’existent que dans l’esprit (…) La seule substance est l’esprit.» (Berkeley ; Russ, p. 250) | Immatérialisme, | | « la substance comme individu » (Leibniz ; slide 8, 06.03.2015)« la substance, c’est ce dont il y a une notion individuelle complète » (Leibniz ; slide 14, 13.03.2015)« la substance ne peut être étendue (en opposition donc, avec la res extensa de Descartes), car sinon elle serait divisible. Le critère de la substance est par conséquent son action, sa force. Ce sont de tels « points de force » que Leibniz nomme des monades » (Leibniz ; Kunzmann, p. 112) | Monades, caractéristiques des monades (voir Kunzmann, p. 112)Principe de l’individuation, notion individuelle complète | | « le concept de substance est absolument essentiel, préalablement à toute expérience du monde. Et puisque c’est par l’expérience que s’acquiert toute connaissance empirique, le concept de substance ne peut être empirique : c’est un concept a priori » (Kant ; Buckingham, p. 169) | Concept a priori | Catégories | Schéma catégoriel ternaire (Descartes ; slide 14, 21.11.2015) | Substance, attribut et mode | | « L’âme et le corps sont un seul et même individu. (…) Les choses que nous éprouvons en tant que corps individuel, ou en tant qu’esprit individuel, sont en fait des modifications, ou affections (modes) de la substance unique, conçue sous l’un des deux attributs » (Spinoza ; Buckingham, pp. 127-8)« la substance est constituée par les attributs, c’est-à-dire des propriétés que l’entendement perçoit comme essentielles. Spinoza nomme modes les affections de la substance. Puis, il définit comme fini ce qui peut être limité par une chose de même nature (par ex. l’homme est fini) et infini ce qui n’enveloppe aucune négation/limitation (par ex. Dieu est infini) (…) Il existe 3 catégories/genres de connaissances : opinion ou imagination, raison, science intuitive. » (Spinoza ; Kunzmann, p. 109)(voir Skirbekk and Gilje, p. 313-314) | Monisme, dualisme des attributsAttributs, modes, fini, infini | | « la matière première est étendue et impénétrabilité » (Leibniz ; Russ, p. 246) | Attribut de la masse : étendue et impénétrabilité. monade | | « Selon Kant, 4 types de connaissances : synthétique a priori, synthétique a posteriori, analytique a priori et analytique a posteriori » (Kant ; Skirbekk and Gilje, p. 423)« Kant attribue à chacune des catégories (elles sont vides à l’origine), un schème qui la rapporte à l’intuition : nombre/séquence pour la quantité, degré de remplissage du temps pour la qualité… (Kant ; Kunzmann, p. 139) | Plusieurs concepts voir Kunzmann (p. 139) | Qu’est-ce qui fonde le principe de causalité ? | « La réalité objective est ce qui différencie les idées les unes par rapport aux autres et qui les détermine à être les idées de diverses choses (1). La réalité objective est une réalité qui comme toutes les autres s’explique par voie causale (2). » (Descartes ; slides 16-…, 21.11.2014)« L’âme est liée au corps de manière forcée, ou du moins artificielle, par un principe extérieur : Dieu, qui produit le lien substantiel entre le corps et l’esprit » (Descartes ; Zarader, p. 730) | Réalité objective, | | « L’essence de la chose n’est pas régie par une idée qui lui serait transcendante mais se réalise dans la série de ses manifestations. Ce déploiement de l’essence est nommé entéléchie ou réalité complète. En conséquence, il existe 4 causes du développement : formelle, finale, efficiente et matérielle » (Aristote ; Kunzmann, p. 49) | | | « Il n’y a pas de causalité physique, parce qu’il n’y a pas de monde physique derrière le monde des idées – pas de monde matériel qui serait la cause du monde des idées. La seule causalité qui existe dans ce monde, c’est précisément la volition, la volonté se traduisant en action. (…) Il n’y a pas de causalité matérielle, mais uniquement la volition » (Berkeley ; Buckingham, p. 140) | Volition, causalité physique | | « Aucune cause n’est connue a priori. (…) Seule l’expérience nous permet de découvrir des relations entre des causes et des effets » (Hume ; Russ, p. 262)« Puisqu’il n’existe jamais de fondement rationnel au lien entre cause et effet, c’est la croyance/coutume qui se trouve au cœur de notre prétention à savoir, et non la raison. » (Hume ; Buckingham, p. 153)« le concept de cause possède les caractéristiques suivantes : succession, contact, nécessité et répétition. (…) Ce que nous connaissons des relations causales s’appuie sur l’expérience (perception sensible). De cette source de connaissance, nous ne pouvons pas avoir connaissance de ce que les connexions causales arrivent par nécessité, parce que nous ne percevons pas la « nécessité » et nous ne pouvons pas non plus avoir connaissance (avec certitude) de ce que les conditions observées dans le passé s’appliqueront aussi à l’avenir. » (Hume ; Skirbekk and Gilje, p. 357). | Causalité a priori, | | « l’âme n’est cause de rien sur le corps, ce n’est pas elle qui gouverne, de même qu’elle n’’est cause de rien sur elle-même. C’est pourquoi Dieu a établi dans la sensation ou la passion certaines modifications du corps, causes occasionnelles de certaines modifications de l’âme, ou dans la volonté certaines pensées, causes occasionnelles de certains mouvements. (…) La volonté de Dieu est cause efficace et loi. Les créatures, elles, ne peuvent être, que les occasions de l’exercice de la loi divine » (Malebranche ; Kunzmann, p. 107) | Cause efficace, cause occasionnelle | | « Leibniz tente de réconcilier la vision mécaniste du monde avec l’idée d’un univers téléologique (finalisme). En bref, il le fait en acceptant les explications mécanistes comme superficielles, tout en déclarant que l’univers, à un niveau plus profond, est intentionnellement téléologique et que les causes, apparemment aveugles et mécanistes, trouvent en fin de compte leur source dans une intention divine. » (Leibniz ; Skirbekk and Gilje, p. 319) | Approche synthétique (qui est d’ailleurs adoptée pour ton son « programme » philosophique) | | « le principe de causalité est universellement valide. Quelque chose doit donc exister qui structure et ordonne notre expérience (il s’agit des jugements synthétiques a priori). Kant considère comme acquis qu’il y a dans notre connaissance quelque chose de nécessaire et d’universellement valide. Il ne se demande pas s’il en est ainsi mais comment ? » (Kant ; Skirbekk and Gilje, p. 418) | jugements synthétiques a priori | D’où vient la Connaissance ? (rationalisme vs empirisme)Quels éléments de la connaissance rattache-t-on à l’expérience ?Qu’est-ce qui est donné et acquis ? | Rationalistes | | « c’est par l’entendement seul que nous connaissons la nature des choses » (Descartes ; Russ, p. 196 ; Kunzmann et al., p.107) | res cogitans, res extensa, étendue, mouvement, idées vs jugement, | | « l’ordre géométrique de Spinoza comme une préparation méthodologique à son œuvre, qui est structurée en fonction de cet ordre : brillant ! » (Spinoza ; Kunzmann et al., p. 109).« les 4 voies de la connaissances : … » (Spinoza ; Skirbekk and Gilje, p. 310) | Définitions, propositions, démonstrations… | | « Rien n’est dans l’intelligence (dans l’entendement) qui n’ait auparavant été dans les sens, si ce n’est l’intelligence (l’entendement) elle-même ; l’esprit est d’abord donné » (Leibniz ; Russ, p. 245) | Vérité de raison [nécessaires] et vérités de fait [contingentes], meilleur des mondes possible, (Leibniz ; Buckingham, p. 135) | | Empiristes | | « L’esprit est, originellement, une table rase, où l’expérience inscrit sa marque » (Locke ; Russ, p. 238)(Locke ; Skirbekk and Gilje, p. 327-330) | Idées simples (idées de sensation, idées de sensation et réflexion et idées de réflexion), idées complexes, idées de modes (simples et mixtes) | | « Locke fait la distinction entre le monde tel qu’’il nous apparaît (idées, impressions sensibles) et le monde tel qu’il est vraiment, indépendamment de nos sens, et dont nous ne pouvons qu’inférer la nature. Berkeley rejette cette distinction : ce que nous percevons par les sens est le seul monde réel. Il n’y a pas d’objets imperceptibles qui se situeraient (pour ainsi dire) par-delà notre perception et qui causeraient le monde dont nous faisons l’expérience. » (Berkeley ; Skirbekk and Gilje, p. 344)« Exister, c’est donc être perceptible par un être conscient. Qu’une chose existe ne signifie donc pas qu’elle est perçue en acte, mais qu’elle peut être perçue dans des circonstances normales. Enoncé négativement : ce que nous ne pouvons pas percevoir (ni en acte ni en puissance) n’existe pas. » (Berkeley ; Skirbekk and Gilje, p. 347) | | | « Hume est radical dans sa critique de la connaissance : il rejette l’idée de substance matérielle (tout comme Berkeley) aussi bien que celle de substance spirituelle, y compris l’idée de Dieu (en opposition avec Berkeley), et il attaque le concept de causalité. De plus, pour lui les idées mathématiques ne révèlent rien sur la réalité. Elles ne font qu’éclairer les relations entre concepts. » (Hume ; Skirbekk and Gilje, p. 352)« selon Hume il y a deux sortes de connaissances : la connaissance logique qui porte sur les relations entre concepts (non sur le monde) (1) et la connaissance par expérience qui s’appuie sur les impressions sensibles simples (internes et externes) (2). » (Hume ; Skirbekk and Gilje, p. 356)« Tous nos éléments psychiques proviennent directement ou indirectement de l’expérience » (Hume ; Russ, p. 260)« la coutume est le grand guide de la vie humaine » (Hume ; Buckingham, p. 151)« face à tout énoncé, il convient de se demander s’il est démonstratif ou probable » (Hume ; Buckingham, p. 152)« Si un énoncé n’est ni démonstratif, ni probable, il est impossible de savoir s’il est vrai ou faux, et dans ce cas, selon Hume, il est dépourvu de toute signification » (Hume ; Buckingham, p. 152) | Idées innées (Buckingham, p. 150), fourchette de Hume, énoncé démonstratif ou probable, habitude mentaleExistence distincte et continuée des corpsCause efficiente, conjonction constante | | Idéalisme transcendantal | | « But de Kant : offrir à la métaphysique des fondements réellement scientifiques » (Belaval, p. 806)« Kant se donne pour tâche de prouver qu’il y a dans l’éthique et les sciences de la nature quelque chose de proprement nécessaire et d’universellement valide que nous pouvons reconnaître avec notre raison.» (Kant ; Skirbekk and Gilje, p. 416)«L’objet qui est influencé par le sujet ; c’est-à-dire que l’objet, en tant que nous le connaissons, est constitué par la façon dont le sujet vit ses expériences et pense => changement de présupposé épistémologique que l’on nomme Révolution copernicienne en philosophie » (Kant ; Skirbekk and Gilje, p. 418)« la Raison et l’expérience participent de la connaissance du monde » (Kant ; Buckingham, p. 171)« Toute connaissance commence avec l’expérience mais est ensuite formée par le sujet » (Kant ; Skirbekk and Gilje, p. 419)« Notre connaissance des choses doit toujours être marquée par l’espace et le temps (formes de la connaissance, ou formes de l’expérience sensible) et par la causalité (une des douze catégories) => exemple agent de la circulation signalant une collision sans préciser l’heure, le lieu ou la cause => l’événement est ainsi rendu incompréhensible. » (Kant ; Skirbekk and Gilje, p. 421)« Toute connaissance requiert le pouvoir a priori de l’esprit, s’exerçant d’abord à travers les cadres de l’espace et du temps, ces formes a priori de la sensibilité. Mais les objets doivent être aussi pensés, et ce grâce aux concepts. Quant au critère universel de la vérité, il ne concerne que la forme de la connaissance, non point son contenu. La démonstration est un des outils privilégiés d’accès à la vérité » (Kant ; Russ, p. 295) | Phénomène, noumène, connaissance a priori, concept de substanceRévolution copernicienneChose en soi |

Lignes de conflits ou formes d’opposition | Rationalistes | Empiristes | Sortes de connaissances | Expériences des phénomènes singuliers du monde et de notre être interne (1) et connaissance rationnelle des propriétés essentielles (2) | | Mode d’acquisition des connaissances | Par intuition rationnelle nous acquérons la connaissance de vérités universellement valides sur Dieu, la nature humaine et la morale. | Nous acquérons la connaissance seulement par l’expérience sensible (1) et l’analyse des concepts et déduction (comme en logique et en mathématiques) (2). Mais aucune de ces sortes de connaissances ne nous enseigne quoi que ce soit sur les propriétés essentielles. | Critère de vérité/vraissemblance | Ce que la raison atteint comme clair et distinct | Pas de critère de vérité mais uniquement vraissemblance ou occurrence probable | Définition de la clarté | Son évidence va de soi | Clair = observable |