Introduction
Le dernier recensement économique réalisé en 2011 par l’office national de la statistique révèle une économie dominée par la micro-entreprise composé essentiellement de personne physique (95%), or de par le monde les PME et PMI sont les principales pourvoyeuses d’emplois et créatrices de richesses et par conséquent ce sont la véritable force motrice de croissance d’une économie.
L’état de l’économie algérienne peut s’expliquer par des facteurs socio-culturels (absence de culture managériale par exemple) ou historique (héritage de décennies d’économie calquée sur le modèle socialiste), cependant, et à notre avis l’évolution l’entreprise algérienne ne déroge pas aux « sentier » qu’entreprend une entreprise durant sa vie de vie des organisations qui s’inscrit dans une dynamique structurelle. Selon Larry Greiner, il existerait une corrélation entre la taille et l’âge des entreprises et partant ce constat il suggère l’existence d’un processus de croissance de ces dernières en phase (figure 01)
Figure 01 : Dynamique structurelle des Entreprises.
La structure de l’économie algérienne et si l’on se réfère au processus de croissance des entreprises comme le suggère Garnier, on peut supposer que l’entreprise algérienne (essentiellement les TPE composant les 95% résultantes du recensement économique de 2011) se situerait la phase de décentralisation, dont l’issue sera une crise de contrôle. C’est à l’issue de cette crise que l’entreprise pourrait passer à un nouvel statut en ouvrant son capital, ce qui impliquerait de nouveaux objectifs et de nouveaux modes management.
Le présent article ne propose pas à mettre en évidence les processus d’évolution des organisations, cependant par cette introduction nous cherchons à dessiner le cadre d’analyse et par-delà, cette vision assez empirique au demeurant, consistera en quelque sorte l’hypothèse du sujet que nous nous proposons de traiter, à savoir comment l’entreprise algérienne et dans le contexte définit précédemment, pourraient-elles construire des avantages concurrentiels, on adoptant une approche basée sur les ressource et compétence et plus précisément dans un contexte inter organisationnel.
. Dans un premier temps nous allons essayer de faire un état de la littérature traitant des ressources et compétences. Ensuite et en adoptant une démarche hypothético déductive pour essayer de voir quelles seraient les retombées d’une telle approche sur le plan économique dans le contexte algérien.
Avant d’entamer le vif du sujet, il convient de préciser que notre travail est loin d’être une recherche approfondie et construite, mais aspire au moins à suggérer une réflexion sur le sujet traité qui nous semble intéressante et prometteuse.
En effet l’approche par la compétence présente un intérêt à la fois théorique, empirique et managérial.
D’un point de vue théorique car, la plupart des travaux traitant des compétences stratégiques mettent l’accent sur les phases d’exploitation et de valorisation des compétences, une fois celles-ci supposées identifiées par l’entreprise
D’un point de vue empirique : les champs d’étude de cette approche étant le secteur du tourisme et de l’artisanat, celui-ci représente des opportunités réelles de développement et de croissance. Les comptes de production et d’exploitation par secteur de 2004, montre une part très faible de l’excédent net d’exploitation (E.N.E) du secteur « hôtels, café et restaurant » (qui peuvent être pris comme indicateur d’activité du secteur du tourisme) du public par rapport au privé et encore plus par rapport à l’ENE global, celui-ci était négatif en 1994
Enfin d’un point de vue managérial : du côté de l’entreprise, le premier défi dans la mise en œuvre d’une réflexion stratégique fondée sur la notion de compétence réside dans l’identification, l’analyse et la cartographie de ces compétences au sein d’un schéma conçu pour conférer un avantage concurrentiel à l’organisation. Dans une optique sectorielle, cette approche pourrait fournir des indications l’élaboration des plans de développement du secteur
Présentation du modèle ressource et compétence
Le modèle ressource et compétence fut largement inspiré par les travaux d’Edith Penrose qui dans son ouvrage « The Theory of the Growth of the firme » tente de dépasser les insuffisances du modèle contractualiste de la firme.
La croissance de la firme est à la fois encouragée et limitée par le processus véritablement dynamique et interactif qui apparaît lorsque le management recherche le meilleur usage possible des ressources disponibles. (…) l’environnement est considéré comme une représentation dans l’esprit de l’entrepreneur des potentiels et limites auxquels il est confronté (…) et la ‘demande’ perçue par la firme est ainsi largement conditionnée par les services productifs à sa disposition. Il en suit que la trajectoire de croissance suivie par la firme -les biens qu’elle décide de produire- peut être analysée en termes de la relation entre ses ressources et sa perception de sa position concurrentielle.” [Penrose, 1959, p. 5]
Souvent démunies, les PME mettent en œuvre des réseaux inter organisationnels pour valoriser leur invention Jörg Freiling renouvelle une théorie de la firme fondée sur la compétence, plaçant au centre la notion d’ambiance organisationnelle. Son rôle est double : protéger des menaces de la concurrence, mais aussi permettre le développement des ressources et compétences de la firme "Les capacités ne représentent pas réellement une ressource; elles se concentrent plutôt sur la combinaison et sur le lien entre les ressources"
BIBLIOGRAPHIE.
- Martinet, Alain - Charles, (1990), “ Grandes questions épistémologiques et sciences de gestion ”, dans Epistémologie et Sciences de Gestion, Coordonné par Alain - Charles
Martinet, Ed Economica, Paris ; 9-29.
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[ 1 ]. Le premier recensement économique 2011 ; résultat définitif de la première phase juillet 2012, page 10
[ 2 ]. (MASCARENHAS et al. 1998 ; PRAHALAD et HAMEL, 1990).
[ 3 ]. Source ONS http://www.ons.dz/IMG/pdf/Compte_de_production-exploitation_2004.pdf