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Finance

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Submitted By bourov
Words 4316
Pages 18
La crise qui ébranle le système financier mondial depuis plus de dix-huit mois est-elle seulement le fruit empoisonné des innovations et de la dérèglementation des systèmes financiers de ces vingt dernières années ? Peut- elle conduire à une dépression aussi sévère que celle des années trente ? Une meilleure réglementation-surveillance des activités bancaires peut-elle suffire à restaurer la solidité et l’efficacité du système financier mondial au service d’une croissance retrouvée après les plans de relance gouvernementaux de l’activité économique ? Ou, plus fondamentalement, inaugure-t-elle une rupture brutale de la globalisation financière annonciatrice d’une montée des protectionnismes et des replis nationaux ?

LA CRISE : UN MAL INSIDIEUX QUI COUVAIT DEPUIS LONGTEMPS, DE GRAVES SYMPTOMES NEGLIGES EN 2007, AVANT L’ERUPTION VIOLENTE DE 2008

On attribue la crise financière dite des « subprimes » aux crédits hypothécaires accordés à taux d’intérêt variables à des ménages américains peu solvables, pour financer l’acquisition de leur logement. Pourtant, ces crédits ne sont que le premier maillon d’une chaîne au long de laquelle on retrouve les principales innovations financières des vingt dernières années. En effet :

- Ces crédits, souvent accordés par des organismes spécialisés, mais aussi des banques, sont ensuite titrisés, par le biais d’une structure ad hoc : un fonds commun de créance. En d’autres termes, ce crédit bancaire par nature illiquide et non négociable sur un marché financier va précisément être transformé en un actif négociable et liquide par les vertus de cette technique financière sophistiquée de la titrisation, apparue aux Etats-Unis dans les années 80s.

- Pour financer l’acquisition du portefeuille de crédits hypothécaires préalablement réunis afin d’être titrisés, le fonds commun de créances draine des ressources par émission de titres, précisément adossés à ces crédits, les A B S (Asset Backed Securities). Souvent, ceux-ci s’intègrent ensuite dans des produits financiers structurés beaucoup plus complexes, faisant appel à divers instruments financiers dérivés : ainsi des dérivés de crédit destinés à s’assurer contre le risque de défaillance des débiteurs (par exemple les Credit Default Swaps), mais aussi des dérivés sur taux d’intérêt et de change, permettant de gérer et profiler les risques de ces produits pour répondre aux attentes des investisseurs.

- Ces A B S et autres produits structurés sont, en effet, ensuite acquis par des investisseurs institutionnels : compagnies d’assurance (vie), OPCVM (SICAV et FCP), fonds de pension (en particulier aux Etats Unis) ; et aussi par des banques dans pratiquement le monde entier, voire quelques grandes entreprises ; sans oublier divers fonds de gestion alternative (« Hedge Funds »). Attirés par les rendements élevés de ces produits, tous ces investisseurs ont perdu de vue le principe élémentaire en finance selon lequel le risque de ces placements l’était sûrement aussi ! Toutefois, peut-être étaient-ils rassurés par les notes accordées à ces produits par les trois grandes agences de notation (STANDARD & POOR’S, MOODY’S, FITCH).

- La crise est déclenchée par une hausse des taux d’intérêt qui rend insolvables nombre d’emprunteurs et provoque l’éclatement de la bulle des prix immobiliers précédemment gonflée par la surabondance de crédits hypothécaires. La chute du marché immobilier se nourrit des ventes forcées de logements des débiteurs défaillants. En effet, ces crédits hypothécaires ont la particularité de rendre les prêteurs propriétaires des logements des emprunteurs incapables de rembourser.

- Les banques (dans pratiquement tous les pays du monde) directement touchées (ou simplement suspectées de l’être) par des pertes sur leurs portefeuilles de crédits ou/et de produits structurés contenant des « subprimes » (désormais qualifiés de « toxiques » !) connaissent bientôt une crise de liquidité sur les marchés monétaires. Celle-ci, appelle des interventions massives des banques centrales comme prêteurs en dernier ressort. A ce stade, les difficultés, pourtant vraisemblablement cantonnées à quelques institutions et d’ampleur somme toute limitée en comparaison des actifs globaux et des capitalisations des grandes institutions financières mondiales, prennent un tour épidémique et induisent une véritable psychose dont sont à leur tour victimes (par un phénomène d’externalités négatives) les autres banques, fussent-elles saines et solides.

- Simultanément, les marchés boursiers sanctionnent les pertes et dépréciations d’actifs (souvent, à ce stade, simplement annoncées, voire approximativement estimées par les analystes financiers) des banques par un véritable effondrement de leurs cours boursiers et de leur capitalisation. Ces dernières requièrent alors des recapitalisations dans l’urgence à des conditions fort défavorables ; voire des nationalisations partielles ou totales (NORTHERN ROCK, FORTIS, DEXIA, ROYAL BANK OF SCOTLAND, etc). A ce stade, la crise boursière prend alors le relais d’une crise dont l’épicentre est pourtant le système bancaire américain.

- L’ensemble du système financier mondial est alors sévèrement touché, à la mesure de son très fort degré d’intégration qui est précisément la caractéristique majeure de la globalisation financière depuis vingt ans.

- De proche en proche, les grands investisseurs institutionnels (et au-delà d’eux, les ménages- épargnants) et les entreprises subissent les mêmes déboires. De leur côté, les banques rationnent brutalement le crédit, nonobstant les politiques de refinancement à taux d’intérêt quasi nuls des banques centrales pour les aider à restaurer leurs marges d’intérêt et leurs comptes d’exploitation.

Pourtant, titrisation, produits structurés, dérivés financiers, gestion actif-passif de plus en plus sophistiquée de la part des banques et libéralisation financières ne sont pas seuls en cause.

LA CONTAMINATION DE LA FINANCE MONDIALE PAR LE PRION DES « SUBPRIMES » : TOUS RESPONSABLES MAIS AUCUN (OU TOUS ?) COUPABLE(S) !

Depuis le déclenchement de la crise, ponctuée de rebondissements spectaculaires (de l’incroyable faillite de la banque LEHMANN BROTHERS au scandale des fonds MADOFF) on a cherché des responsables et des coupables. Tour à tour, ou simultanément, on a incriminé ceux qui ont octroyé les crédits « subprimes » sans se soucier de la solvabilité des emprunteurs ; le processus de titrisation, les dérivés financiers (notamment les dérivés de crédit) et autres produits structurés qui ont insidieusement permis la diffusion planétaire de risques insoupçonnés; les agences de notation qui n’ont pas su apprécier correctement les risques de ces nouveaux instruments ; Les investisseurs institutionnels emportés dans une logique de la performance extraordinaire à tout prix ; les organismes de réglementation-surveillance du système bancaire qui n’ont pas su prévenir les prises de risque excessives des banques ni apprécier l’ampleur de la crise en préparation ; les banques centrales intervenues trop tard et/ou pas assez vigoureusement pour contrecarrer la crise d’illiquidité du système bancaire; sans parler des Etats dont les plans de sauvetage (précipités) et de recapitalisation des banques ont pu créer des effets d’aubaine à l’origine de distorsions de concurrence aux frais des contribuables !

En réalité, tous ces acteurs ont été les artisans inconscients, zélés et objectivement complices d’une véritable dérive collective qui ne pouvait effectivement que déboucher sur cette débâcle financière « historique ». D’un certain point de vue, cette dernière a aussi indéniablement une dimension morale.

On va ainsi montrer que ce ne sont pas tant ces acteurs ou ces techniques qu’il faille incriminer que les conditions dévoyées de leur activité ou de leur usage dans un environnement de concurrence exacerbée et de déclin de la rentabilité de nombreuses activités, à commencer par certaines activités bancaires et financières. Et ce n’est donc pas tant l’économie de marché qu’il faille remettre en cause (comme certains (re)commencent hardiment à le faire !) que le fait qu’une cascade de défaillances, sinon de malhonnêtetés, aient perverti ou dénaturé ses mécanismes fondamentaux. Précisément, on peut attribuer ces derniers méfaits à des structures d’incitations-sanctions ou de gouvernance déficientes (ou absentes). Or de telles structures jouent un rôle particulièrement crucial en finance où asymétries d’information et conflits d’intérêt entre agents économiques (voire au sein même de grandes institutions, à commencer par certaines banques) sont particulièrement cruciaux. Ainsi :

- Les organismes de crédit spécialisés pourvoyeurs des crédits « subprimes » n’ont aucune incitation à se préoccuper de la solvabilité future des emprunteurs puisque la cession des crédits à des banques qui vont ensuite les titriser leur permet d’en reporter les risques sur les investisseurs acquéreurs des « A B S ». Leurs comptes de résultats ne subiront pas ultérieurement la sanction et le coût des défauts de remboursement des emprunteurs. Seules importent pour eux les commissions générées par la distribution des crédits qui incitent, en revanche, à en octroyer le plus possible.

- Les banques et autres acteurs (comme LEHMANN BROTHERS, par ex) chargées de titriser ces crédits sont tout aussi déresponsabilisés vis à vis des risques de défaut de paiement futurs et donc tout aussi incités à faire du volume pour engranger un maximum de commissions.

- Les agences de notation ont clairement révélé leur incapacité à évaluer correctement les risques d’instruments dont la complexité était souvent conçue pour, précisément, dérouter les plus experts! C’est que se pose, en l’occurrence, la question de leur impartialité des lors qu’elles sont rémunérées par ceux qui sollicitent la notation de leurs propres instruments de dette !! Voilà précisément, un bel exemple de conflit d’intérêt.

- Les investisseurs institutionnels (comme les banques ou certaines grandes entreprises) sont depuis longtemps d’abord soucieux de doper la rentabilité immédiate de leurs portefeuilles d’actifs, emportés qu’ils sont par la logique de la performance et des classements des gérants (eux-mêmes préoccupés par leurs bonus et autres avantages) et plus généralement victimes de la pression de leurs mandants, qu’on résume parfois par la formule de la « dictature du 15% de taux de rendement sur fonds propres ». Or, ce sont bien là des mécanismes d’incitation particulièrement pervers et incohérents. En effet, tous ces investisseurs ne peuvent atteindre simultanément de tels taux de rendement de leurs actifs, souvent exorbitants et de plus en plus déconnectés de la rentabilité moyenne du capital dans les industries matures des grands pays industrialisés.

- Les organismes de réglementation-surveillance sont, hélas, souvent aussi désarmés qu’incapables d’apprécier les expositions aux risques des divers acteurs incriminés, faute de posséder l’expertise et les moyens humains et matériels requis par la complexité des nouveaux produits structurés. Mais, on ne saurait trop leur jeter la pierre pour autant, tant ils sont soumis à des contraintes budgétaires strictes et en concurrence avec les acteurs privés qu’ils doivent surveiller pour attirer les meilleurs experts !

- Les banques centrales, intervenant comme prêteur en dernier ressort, constituent une cible choisie pour des critiques plutôt faciles et pas toujours forcément honnêtes intellectuellement dès lors que l’on admet que celles-ci ont été, depuis le début de cette crise, prisonnières d’un dilemme bien compréhensible : mesurer trop chichement le volume de leur approvisionnement en liquidités du marché monétaire risquait de provoquer la chute effective d’une ou plusieurs grandes banques; intervenir très massivement risquait par ailleurs d’accréditer l’idée que la crise était vraiment plus sévère que ce que l’on voulait bien admettre et d’amplifier la défiance entre les banques, au risque de provoquer la panique généralisée des déposants.

Surtout, quelques ardents défenseurs du libre jeu des forces du marché, y compris dans le domaine bancaire, ne manquent pas de dénoncer le caractère pervers de ces interventions de prêteur en dernier ressort qui peuvent inciter certaines banques à des prises de risques d’autant plus excessives (conformément à ce qu’enseigne la théorie de l’aléa de moralité) qu’elles se savent « trop grosses pour faire faillite ». En ce sens, les adeptes de cette approche radicale ne peuvent que se réjouir enfin du fait que les autorités monétaires américaines aient laissé choir LEHMANN BROTHERS, afin de rappeler, tardivement certes, les règles du jeu !

- Les interventions des Etats pour recapitaliser les banques au bord de l’effondrement ou leur engagement de garantir l’intégralité des dépôts, mobilisant (ou promettant de le faire) des fonds publics considérables ne doivent pas être jugés à l’aune de l’impact sur les déficits et dettes publics mais plutôt à celui des coûts incalculables et sûrement bien supérieurs des dommages sur le reste du secteur financier et sur l’activité économique d’une non intervention. Bien sûr, ce point peut-aussi être contesté à l’aide des mêmes arguments des tenants des libres forces du marché que l’on vient d’exposer au point précédent.

La chaîne est donc longue des responsabilités, voire des culpabilités, de tous les artisans de cette crise majeure. Pour autant, on ne saurait charger tel acteur plutôt que tel autre. Et d’ailleurs, ceux-ci ne sont pas seuls en cause. Leur action a pu, en effet, devenir d’autant plus préjudiciable que des facteurs macro-économiques ont joué un rôle vraiment crucial dans la genèse, puis l’éclatement, de la crise.

- En premier lieu, on doit incriminer les politiques monétaires trop accommodantes des grandes nations industrialisées (Etats-Unis, Royaume Uni et, dans une moindre mesure la zone Euro) qui ont autorisé une offre surabondante de crédits à bas taux d’intérêt. Celle-ci n’a majoritairement trouvé à s’investir rentablement que dans des actifs financiers et réels à caractère souvent spéculatif. A leur décharge les banquiers centraux (dont les compétences si souvent encensées ne sauraient donc être mises en doute) ont été parfois leurrés par les indicateurs traditionnels de l’efficacité de leur politique monétaire. A commencer par le taux d’inflation des prix des biens et services, longtemps soumis aux pressions déflationnistes des prix des biens de consommation massivement importés des pays émergents (en particulier la Chine). Ce taux d’inflation ne traduisait donc nullement le succès de leur politique monétaire prétendument soucieuse de la maîtrise des pressions inflationnistes.

- En second lieu, et peut-être plus fondamentalement, cette offre généreuse de crédits a permis de contrecarrer la stagnation, voire la régression tendancielle (depuis une vingtaine d’années) du pouvoir d’achat d’une partie croissante de la population. Tout particulièrement aux Etats-Unis et au Royaume Uni. La diminution de la part des salaires dans le revenu national des grands pays industrialisés en est un indicateur aussi pertinent qu’inquiétant. En d’autres termes, à défaut d’une distribution de revenus supplémentaires par les entreprises, les banques centrales (pourtant désormais indépendantes du pouvoir politique) ont ménagé une sorte de soupape de sécurité en laissant le secteur bancaire prodiguer du crédit aux ménages, au mépris de la dé-solvabilisation croissante d’une fraction des emprunteurs. Cette dernière n’a été manifeste qu’au moment de la remontée des taux d’intérêt, c'est-à-dire, trop tard !

DE LA CRISE BANCAIRE A LA CRISE ECONOMIQUE: ILS N’EN MOURRONT PAS TOUS MAIS TOUS SONT DEJA ATTEINTS !

Les conséquences de la crise sur l’activité économique ont rapidement pris une ampleur inattendue. Les arguments développés plus haut éclairent les raisons d’une propagation aussi brutale au secteur réel de l’économie.

Les secteurs les plus touchés sont précisément ceux dont la demande est largement (sinon artificiellement) soutenue par le crédit : immobilier, automobile et autres biens durables

Mais le rationnement de crédit imputable aux banques soucieuses de restaurer leurs résultats financiers et leur structure de bilan (conformément aux exigences réglementaires) affecte aussi les entreprises qui n’ont pas encore véritablement subi une réduction de la demande. Certaines ont d’ailleurs vu leur capacité d’endettement et d’accès au crédit réduite du fait de l’érosion de leurs fonds propres à la suite de l’effondrement des cours de leurs actions dans le sillage de la crise boursière.

Fournisseurs et sous traitants de ces diverses entreprises sont à leur tour aussi sévèrement touchés, tandis que l’accroissement brutal du chômage crée chez les ménages un sentiment d’insécurité générateur d’un comportement d’épargne de précaution propre à amplifier la chute initiale de la consommation et à induire une contraction de l’investissement productif des entreprises.

Les plans de relance des gouvernements devraient contrecarrer les tendances déflationnistes déjà à l’œuvre. Les déficits budgétaires vont certes se creuser et les dettes publiques croître. Mais ces derniers inconvénients ne seraient-ils pas aussi importants, sinon pires, en cas de profonde dépression, du fait d’un effondrement des recettes fiscales et des cotisations sociales ? Par ailleurs, la remontée de l’épargne des ménages soucieux d’investir dans des actifs peu risqués facilitera le placement de la dette publique, vraisemblablement soutenu, au moins dans un premier temps, par les souscriptions des banques soucieuses de reconstituer leurs marges sans courir de risques de signature excessifs. Enfin, la charge d’intérêt de cette dette publique ne devrait pas croître exagérément de sitôt, compte tenu du niveau actuel extrêmement bas des taux d’intérêt.

Quelles seront finalement la durée, la profondeur et les conséquences durables, économiques et sociales de cette récession ? Sans vouloir forcer la comparaison avec la dépression des années trente, on peut en revanche tirer quelques leçons de la crise japonaise de la décennie quatre vingt-dix qui présentait, en termes de causes et de premières réactions des autorités, certaines similitudes avec la crise mondiale actuelle. Hélas, elles ne sont guère rassurantes puisque, malgré une succession de plans de relance budgétaire de l’activité et de mesures de soutien des banques, le Japon a véritablement vécu une « décennie perdue » dont il se relevait tout juste avant d’être, lui aussi, entraîné dans la présente crise économique.

Surtout, fait bien plus grave, les tentations protectionnistes commencent à resurgir des tréfonds où elles vivaient tapies (mais sans doute pas honteuses !) depuis les progrès de la libéralisation du commerce mondial et de la globalisation, conduits rondement depuis vingt ans sous la houlette de l’Organisation Mondiale du Commerce et de certains pays industrialisés, grands adeptes d’accords bilatéraux de libre échange, voire de zones de libre échange (Etats-Unis en tête). Et bientôt, avec elles, leurs inséparables et funestes compagnes, les dévaluations compétitives. En effet, qui s’est vraiment soucié jusqu’à présent de la chute vertigineuse de la Livre Sterling (qui vaut désormais tout juste un Euro après en avoir valu près d’un et demi en des temps pas si anciens !), des dévaluations à répétition du rouble ? Obnubilés par le taux de change Euro-Dollar, beaucoup ne voient pas se profiler la crise des changes qui menace, et dont un premier acte belliqueux pourrait bien se jouer entre les Etats-Unis et la Chine après les sévères mises en garde de la nouvelle administration américaine à l’encontre de Pékin ! Ce serait sûrement là le triste prélude à la fragmentation de l’espace économique et financier mondial, à coups de contrôles des mouvements de capitaux, de résurgence des droits de douane, quotas et autres durcissements des normes techniques, sanitaires et éthiques, immanquablement abrités derrière le prétexte commode des clauses de sauvegarde momentanée de l’intérêt national.

Peut-être, au moins, les gouvernements et les institutions économiques et financières internationales (Fonds Monétaire International, Organisation Mondiale du Commerce, etc) auront-ils la sagesse et la force politique de faire taire les appels de plus en plus fréquents à acheter « national » ou à monnayer les soutiens publics à tel secteur d’activité contre l’obligation de produire dans le pays. Chaque fois, les propagateurs de ces idées absurdes (démenties depuis bien longtemps par la théorie économique et par les faits) ne manquent pas de brandir, avec éclat, les chiffres (calculés comment, à propos ?) des emplois ainsi sauvés dans le pays. Pourtant, la contraction du commerce mondial (déjà très accentuée depuis les derniers mois de 2008) qui s’ensuivrait porterait un coup fatal à tout espoir de rebond des économies dans un avenir assez proche. Et c’en serait effectivement fini de la globalisation, dont les deux piliers (commerce international libre et forte intégration financière) subiraient le même sort que dans les années trente ! Les sociétés humaines ont décidément la mémoire courte !

LES SOLUTIONS POUR RECONSTRUIRE LE SYSTEME FINANCIER MONDIAL : UNE VRAIE REFONDATION OU SIMPLEMENT DIAFOIRUS AU CHEVET DE LA GLOBALISATION FINANCIERE ?

A en croire nombre de ceux qui se préoccupent désormais de reconstruire le système financier mondial, la crise des « subprimes » ne serait qu’un dérapage funeste de certains acteurs qui ont dévoyé des mécanismes et techniques aussi efficaces qu’indispensables au bon fonctionnement des systèmes financiers et des économies modernes et cela à l’insu d’autorités de réglementation-surveillance pas encore assez aguerries et dépourvues des moyens adéquats pour les prévenir et les contrecarrer. Pour autant, la globalisation financière (et ses bienfaits) ne sauraient être remis en cause. Tout au plus, faut-il en corriger certains excès, il est vrai désormais patents, au prix d’une éventuelle intervention (financière mais seulement momentanée, toutefois !!) de l’Etat, d’un renforcement de la réglementation-surveillance, d’un meilleur encadrement des agences de notation et d’autres améliorations techniques du système antérieur.

Or celui-ci a failli. Penser qu’il suffirait d’aménagements à la marge de certaines dispositions législatives, du renforcement des contraintes règlementaires comme les ratios de « bonne gestion » (dont le plus symbolique est celui intégré dans le dispositif « Bâle 2 »), d’une exigence accrue de transparence de l’information financière ou de règles déontologiques plus strictes pour certaines professions périphériques (audit, par ex) relève de la naïveté ou de l’incompréhension, sinon du cynisme. En tous cas, de telles mesures n’auraient guère plus d’effets que les potions des médecins de Molière. Pour ne prendre qu’un exemple, les renforcements successifs des dispositifs de contrôle des risques (Ratio Cooke et ses évolutions jusqu’à son nouvel avatar au sein de l’Accord de Bâle 2) n’ont fait qu’alimenter une véritable dialectique dont l’autre volet résidait dans les parades des institutions financières, à coups de dérivés, de titrisation et de produits structurés toujours plus sophistiqués (et logés en hors bilan) et à l’endroit desquels l’opacité croissante de l’information n’a eu pour contrepoint que les appels aussi répétés qu’impuissants des autorités à plus de transparence !!!

On ne peut espérer reconstruire que pour autant qu’au moins deux grandes lignes de force de la future architecture financière internationale soient acquises.

- Tout d’abord, au plus haut niveau politique international, les Etats doivent cesser de jouer aux dérèglementations concurrentielles des ces vingt dernières années et s’engager résolument et de bonne foi dans une approche coordonnée de la réglementation-surveillance du système bancaire et des marchés financiers internationaux. Le Comité de Bâle, au sein duquel se réunissent les représentants des banques centrales des principaux pays industrialisés, au siège de la Banque des Règlements Internationaux, n’en a pas à lui seul les moyens ; Lui qui, jusqu’à présent, n’a fait qu’aménager techniquement un système régi par une concurrence de plus en plus acharnée entre les grands opérateurs financiers des pays industrialisés et entre les places financières internationales sises dans ces pays ! La solution préalable de ce problème crucial se situe bien en amont, au niveau strictement politique des Etats eux mêmes. Ce n’est qu’au prix d’une telle approche enfin coordonnée que l’on pourra (entre autres exemples des bénéfices à en attendre) venir à bout des places financières « offshore » si souvent décriées et du cortège de blanchiment d’argent et d’autres formes de la délinquance financière dont on ne peut plus nier qu’ils sont devenus, ces dernières années, un constituant congénital du système financier international. En d’autres termes, sans un renoncement conjoint préalable des Etats à ces politiques égoïstes de déréglementation financière, il est à craindre que l’on n’assiste qu’à un nème replâtrage du système. L’ampleur mondiale et la violence de la crise actuelle, comparées à celles des crises antérieures, conduisent à espérer que le temps de cette concertation politique internationale soit enfin venu.

- Ensuite, il faut remettre à plat toute une série de procédures courantes dans les grandes institutions financières et chez les autres acteurs du système (cabinets d’audit, par ex) et se débarrasser de ces mécanismes pervers et autres conflits d’intérêt, dénoncés dans un point précédent. Cela va, on l’a vu, des « bonus » des « golden boys » (girls) des salles de marché et des dirigeants de banques et grandes entreprises, jusqu’à la « dictature » des rendements sur fonds propre d’au moins 15% exigés des gérants de fonds des grands investisseurs institutionnels. Sans oublier le conflit d’intérêt qui mine le principe même de la notation par les agences de notation.

- Il ne sera pas, non plus, superflu de réexaminer le cadre les règles de la concurrence pour tenir compte du fait qu’ils ne doivent peut-être pas s’apprécier, dans le secteur bancaire, à l’aune des critères communs aux autres branches d’industrie. En particulier pour éviter le retour de situations de concurrence manifestement destructrice qui ont poussé tant d’institutions financière à chercher à compenser l’érosion excessive de leurs revenus récurrents par des gains tirés d’opérations de spéculation.

- Enfin, il faudra aussi réformer les lois et, plus fondamentalement, le cadre institutionnel afin de rétablir une structure cohérente et efficace d’incitations-sanctions et de signaux adéquats. ce vaste chantier ne pourra démarrer sans cette volonté politique au plus haut niveau qu’on vient d’évoquer

- Après cela, pourra venir le temps des réaménagements techniques, notamment dans le cadre d’instances comme le Comité de Bâle. Ceux-ci ne devraient pas forcément conduire à un durcissement des contraintes réglementaires comme cela a souvent été le cas ces dernières années. Bien au contraire, certains allégements pourraient être bienvenus, pour diminuer la taxe réglementaire qui pèse sur les activités des banques et permettre ainsi la survie d’institutions petites et moyennes (notamment les banques locales dans les pays émergents) dont le seul tort ces derniers temps était bien moins leur moindre savoir-faire et efficacité que le fait, précisément, d’être petites et incapables de faire face aux surcoûts encourus pour satisfaire au respect de nouvelles exigences réglementaires (par exemple les modèles de suivi des risques de crédit dans le cadre de « Bâle2 » .

- Enfin, il importe que tous les acteurs qui ont directement ou indirectement contribué à l’explosion de cette crise adoptent les attitudes et agissent au plus vite pour restaurer leur crédibilité et la confiance de tous les agents économiques. Cela doit passer par des sanctions exemplaires à l’encontre de certains de ces acteurs à l’origine de fraudes et autres manipulations avérées. Sinon, les centaines de milliards de dollars des plans de relance de l’activité et de soutien des banques ne nous épargneront, hélas, pas le pire….

Surtout, les grandes nations industrialisées (Etats-Unis, Zone Euro, Japon, Royaume ni), la Chine et quelques autres grands pays émergents, ne pourront faire l’ économie d’un minimum de coordination de leurs politiques macro-économiques pour venir à bout (ou à tout le moins contenir) le plus rapidement possible des grands déséquilibres nationaux et internationaux qui ont alimenté, à jet continu, les débordements du crédit et des mécanismes financiers qui nous ont conduits à la crise.

A défaut d’une adoption rapide de ces diverses mesures, la globalisation telle qu’on la laissé se développer jusqu’à présent a les plus grandes chances de tuer la globalisation elle même, et les bénéfices certains qu’elle a procurés au plus grand nombre. Marx, après tout, n’était-i l pas un fervent partisan du libre-échange afin, précisément, de hâter ainsi la fin du capitalisme !!!

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Words: 252 - Pages: 2

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...Jella Mae Macalima November 24, 2014 BSTM-2B Ms.Ana Esquierdo “9 RULES OF FREEDOM OF THE AIR” The freedoms of the air are a set of commercial aviation rights granting a country's airlines the privilege to enter and land in another country's airspace, formulated as a result of disagreements over the extent of aviation liberalisation in the Convention on International Civil Aviation of 1944, known as the Chicago Convention. The United States had called for a standardized set of separate air rights to be negotiated between states, but most other countries were concerned that the size of the U.S. airlines would dominate air travel if there were not strict rules. The freedoms of the air are the fundamental building blocks of the international commercial aviation route network. The use of the terms "freedom" and "right" confer entitlement to operate international air services only within the scope of the multilateral and bilateral treaties (air services agreements) that allow them. The first two freedoms concern the passage of commercial aircraft through foreign airspace and airports, the other freedoms are about carrying people, mail and cargo internationally. The first through fifth freedoms are officially enumerated by international treaties, especially...

Words: 2391 - Pages: 10

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...II. Statements: Shown below are an incomplete Balance Sheet and Income Statement. Please complete the statements. 10 items, 2 points each, 20 points total Ratio Computations. Using the data in the attached (last page) Balance Sheet and Income Statement (not the ones used in Section II above), compute the following ratios. For each ratio show the formula and the result. 5 Ratios, 2 responses for each, 3 points each, 30 points total. Ratio Formula Result Current ratio ____________________________________ ______________ Total Debt ratio ____________________________________ ______________ Inventory turnover ____________________________________ ______________ Profit margin ____________________________________ ______________ Return on Assets ____________________________________ ______________ *On this page it is suppose to look like this: Ratio Formula Result III. Time value of money. Following are five potential financial scenarios. Please select four of the scenarios to compute the results. It is assumed Excel will be for the computations. The computation will involve one of the time value functions – Present Value, Future Value, Rate, Number of Periods, or Payments. For each scenario attempted, show the function name and the input values used. (Note: Not all of the input values listed will be used for each computation). 4 scenarios...

Words: 666 - Pages: 3

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...Finance and Financial Management Finance and financial management encompass numerous business and governmental activities. In the most basic sense, the term finance can be used to describe the activities of a firm attempting to raise capital through the sale of stocks, bonds, or other promissory notes. Similarly, public finance is a term used to describe government capital-raising activities through the issuance of bonds or the imposition of taxes. Financial management can be defined as those business activities undertaken with the goal of maximizing shareholder wealth, utilizing the principles of the time value of money, leverage, diversification, and an investment's expected rate of return versus its risk. Within the discipline of finance, there are three basic components. First, there are financial instruments. These instruments—stocks and bonds—are recorded evidence of obligations on which exchanges of resources are founded. Effective investment management of these financial instruments is a vital part of any organization's financing activities. Second, there are financial markets, which are the mechanisms used to trade the financial instruments. Finally, there are banking and financial institutions, which facilitate the transfer of resources among those buying and selling the financial instruments. In today's business environment, corporate finance addresses issues relating to individual firms. Specifically, the field of corporate finance seeks to determine...

Words: 407 - Pages: 2

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...production and marketing activities, in such a way that it can generate the sufficient returns on invested capital, with an intention to maximise the wealth of the owners. The financial manager plays the crucial role in the modern enterprise by supporting investment decision, financing decision, and also the profit distribution decision. He/she also helps the firm in balancing cash inflows and cash outflows, and in turn to maintain the liquidity position of the firm. How does the modern financial manager differ from the traditional financial manager? Does the modern financial manager's role differ for the large diversified firm and the small to medium size firm? The traditional financial manager was generally involved in the regular finance activities, e.g., banking operations, record keeping, management of the cash flow on a regular basis, and informing the funds requirements to the top management, etc. But, the role of financial manager has been enhanced in the today's environment; he/she takes an active role in financing, investment, distribution of profits, and liquidity decisions. In addition, he/she is also involved in the custody and safeguarding of financial and physical assets, efficient allocation of funds, etc. The role of financial manager in case of diversified firm is more complicated in comparison with a small and medium size firm. A diversified firm has several products and divisions and varied financial needs. The conflicting interests of divisional...

Words: 1368 - Pages: 6

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...Response to the Finance Questions Name University Response to the Finance Questions Response to Question 1 Liquidity premium theory states that the yield obtained from the bonds that are long term are greater than the return that is expected from short-term bonds that roll over so as to compensate long-term bonds investors for bearing the risks of interest rate. Bonds that have different maturity can, therefore, have different yields regardless of the possibility of future short rates being equivalent to the present short rate. This results in a yield curve that bends upwards even if the short rates are expected to fall if liquidity premiums are sufficiently high. However if the curve slopes downwards and an assumption is made that the liquidity premiums is positive, then we can presume that future short rates would be lower than the present short rate (Lim & Ogaki, 2013). Liquidity premium theory agrees with expectations theory since it gives the same significance to the expected future spot rates though it puts more weight on the impacts of the risk preferences that exist in the market. The main concept of this theory is to compensate an investor for the additional risk of having his capital tied up for a more extended period. It, therefore, aims at enticing investors to engage in long-term investments. Due to the uncertainty associated with long-term rates which have less marketability and greater price variability, investors, therefore, need to be given higher...

Words: 1288 - Pages: 6

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...8. Moral hazard occurs when individuals tend to be very risky when there are protections if a loss occurs. This is more likely in indirect finance. For example, when an individual purchase a new car, they insure it and their policy dictates that if an individual accidentally hits their vehicle, they are obligated to a new vehicle. So after a few years and that individual gets tired of their vehicle and is desperately in need of a new one, they would intentionally drive a bit reckless to allow someone to hit their vehicle.  Lemons problem can be both indirect and direct finance. It occurs when one party to a transaction do not have the same degree of information. The party with less information take a risk hoping that the “lemon” is a good buy. For example, in the used car industry, the seller has all the information about the car and may limit the actual reason as to why they are selling the car, the problems the car has etc. intermediaries in the financial market can reduce lemon problems by reducing the attractiveness of direct finance by offering more incencitives to individuals when acquiring finances, offer provision for information, enforce laws on information given ensuring individuals receives sufficient information. Financial intermediaries have expertise in assessing the risk of the applicant for funds that reduces adverse selection and moral hazard. They have easy access to various databases that provide information on both individuals and businesses, and they...

Words: 256 - Pages: 2

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...INTRODUCTION OVERVIEW: Today India is on a threshold of massive development, thanks to the various initiatives taken by the Govt. of India over the last 10 years or as we call it the Dawn of the era of liberalization. The economics policies have been liberalized time and again to accelerate the process of industrial growth. The government is making constant efforts to encourage the entrepreneurs by providing the climate conducive for development and growth. as a result of which various projects are coming up and due to which various applications are being received by state and national financial institutions for financial assistance. Project finance is thus becoming a field of specialization in itself. There is an ever increasing thrust on the capital formation and this capital formation is done in any economy through massive infrastructure projects like setting up a new industry , launching of the green field projects to name a few. Apart form this the Govt. of India has identified certain core factors through which it can make a quantum leap in the area of foreign exports namely the IT sector and the Pharma sector. And due to the competitive advantage that India has because of its labour force, which ids highly skilled and at the same time available very cheap, the Pharma Industry in India is set for growth. But at the same time Pharma industry is a different type of industry altogether and it has own set technical requirement and also its own capital...

Words: 8925 - Pages: 36

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...able to see the visible fruits that are the yield of good stewardship and decisions. The book of Proverbs was a series of exhortations and encouragements written by King Solomon to his son.  In chapter 23 verse 23, Solomon states, “Buy truth, and do not sell it; buy wisdom, instruction, and understanding.” For thousands of years, mankind has been given stewardship of resources; natural, human, intellectual and financial. The process of managing these resources, specifically financial resources, requires intentional short-term and long-term planning. More importantly, in order for capital management to be deemed successful, it is required that all members of an organization are on board. “Capital budgeting is not only important to people in finance or accounting, it is essential to people throughout the business organization”< /span> (Block, Hirt, & Danielsen, 2011). As the duration of the investment period increases, and the size of investment increases, the residual risk also increases. For a firm to effectively manage its resources it begins with the administrative considerations, ranges to the ranking of the capital investments, the strategy of selection processes and various other financial planning details and concerns. Once again, we find in Proverbs 24:3-4, “By wisdom a house is built, and by understanding it is established; by knowledge the rooms are filled with all...

Words: 1039 - Pages: 5

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...INTRODUCTION TO CORPORATE FINANCE AGENDA • Definition • Types of corporate firm • The importance of cash flows • Agency problem WHAT IS CORPORATE FINANCE? WHAT IS CORPORATE FINANCE? How the company raise funds? (financing decision  capital structure) Sources of fund: 1. Debt 2. Equity What long-lived assets to invest? Assets: 1. Current assets 2. Non-current assets/fixed assets How the company manage shortterm operating cash flows? BALANCE SHEET MODEL OF THE FIRM Total Value of Assets: Total Firm Value to Investors: Current Liabilities Net Working Capital Current Assets Long-Term Debt Fixed Assets 1 Tangible Shareholders’ Equity 2 Intangible What is the most important job of a financial manager? To create value for the firm How? In summary, corporate finance addresses the following three questions: 1. What long-term investments should the firm choose (capital budgeting)? 2. How should the firm raise funds for the selected investments (financing)? 3. How should short-term assets be managed and financed (net working capital activities)? LEGAL FORM OF ORGANIZING FORM SOLE PROPRIETORSHIP Owned by one person PARTNERSHIP Owned by two or more individuals Types of partnership: a. General partnership b. Limited partnership Advantages 1. Easy to form 2. No corporate income taxes 3. Management control resides with the owner of general partners Disadvantages 1. 2. 3. 4. Unlimited liability Life of the business is limited...

Words: 517 - Pages: 3

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...See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/231589896 The Relationship between Capital Structure & Profitability ARTICLE · JUNE 2012 CITATIONS READS 8 3,800 2 AUTHORS, INCLUDING: Thirunavukkarasu Velnampy University of Jaffna 57 PUBLICATIONS 131 CITATIONS SEE PROFILE Available from: Thirunavukkarasu Velnampy Retrieved on: 26 January 2016 Global Journal of Management and Business Research Volume 12 Issue 13 Version 1.0 Year 2012 Type: Double Blind Peer Reviewed International Research Journal Publisher: Global Journals Inc. (USA) Online ISSN: 2249-4588 & Print ISSN: 0975-5853 The Relationship between Capital Structure & Profitability By Prof. (Dr). T. Velnampy & J. Aloy Niresh University of Jaffna, Sri Lanka. Abstract - Capital structure decision is the vital one since the profitability of an enterprise is directly affected by such decision. The successful selection and use of capital is one of the key elements of the firms’ financial strategy. Hence, proper care and attention need to be given while determining capital structure decision. The purpose of this study is to investigate the relationship between capital structure and profitability of ten listed Srilankan banks over the past 8 year period from 2002 to 2009.The data has been analyzed by using descriptive statistics and correlation analysis to find out the association between the variables. Results of...

Words: 4978 - Pages: 20