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Submitted By joyue1991
Words 5694
Pages 23
omLe journal du Social Business

"W� h��� t� �e� �u� � ��i� ��nd�e� �ha� ��� �i�� ���� d� ��� �u���es� �n� ��� po�� ���� h��� ��� �h��i��." Muhammad Yunus

AGIR Vers une économie solidaire ATELIERS
MakeSense démocratise le social business

EDITION SPECIALE International Social Enterprise Forum

INITIATIVE:

Babyloan, le microcrédit nouvelle génération

I DEE

Les outils financiers au service de l’entrepreuneuriat social

ACTUALITE

Le Pr. Yunus remis en question au Bengladesh
Rise up! - N°2 - Spécial ISEF Mars 2011 N°2 1

’Entreprise est un outil formidable et innovant pour aider les exclus du système économique à s’insérer et s’intégrer dans la société. Cependant, toutes les entreprises ne se donnent pas les moyens d’assumer cette responsabilité sociétale. Develop agit pour promouvoir un modèle d’entreprises privées et responsables pour lesquelles le développement social est au moins aussi important que la rentabilité financière : ce modèle s’appelle Social Enterprise. Implantée à Lille comme à Nice et représentée par ses 45

L

EDITO membres, dont 10 nationalités, Develop travaille à faire connaître l’entrepreneuriat social et à mettre en relation les différents acteurs économiques pour que se développent des pratiques d’entreprises plus responsables qui mettent l’humain au centre des préoccupations économiques. Dans cette optique Develop organise l’International Social Enterprise Forum 2011 (ISEF 2011) qui se tient à Nice le 25 mars. Ce Forum international rassemble des entreprises, des entrepreneurs, des personnalités de renom et des associations qui s’engagent concrètement pour une économie plus responsable et solidaire. Par la présence d’intervenants de qualité, soutenus par nos partenaires et sponsors, et grâce à votre participation, nous sommes confiants dans le succès de cette première édition de l’ISEF et dans la perennité de cet événement. Mais plus encore, fort de cette conviction commune que chaque être humain a le droit à des conditions de vie dignes, nous sommes convaincus que l’entreprise privée a un sens et qu’elle est au service de l’Homme !

p.3 p.4

Programme Actualite Ateliers Agir Develop supports Yunus MakeSense Vers une économie solidaire
Portraits : Carol Tappenden, Abdelmounaim Guessous et Guillaume Guitton

Sommaire

p.5 p.6

p.8

Idee

Les outils financiers au service de l’entre preuneuriat social
Portaits: Mark Campanale, Véronique Le Sourd et Daniel Haguet Focus : Clearly So

p.10 Initiative

Microfinance : Challenges et opportunités
Portraits: Sylvain Dumas, Jean-Luc Perron, Michael Cracknell et Emmanuel Moyart Focus : Babyloan, Microcredit, Great Stories

p.13 Debat

L’Entrepreuneuriat Social, pas assez sexy pour vous?
Portraits: Rodney Schwartz, Aurélie Duthoit et Aymeric Marmorat Focus : Ashoka et Entrepreneurs Sans Frontières

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Rise up! - N°2 - Spécial ISEF

PROGRAMME
9h30-10h 10h-10h30 10h30 – 11h45 ACCUEIL SEANCE D’OUVERTURE TABLE RONDE : VERS UNE ECONOMIE SOLIDAIRE Abdelmounaim Guessous (Ministre marocain, délégué à l’économie solidaire), Carol Tappenden (Directrice Générale, Nexii), Philippe Bru (Représentant SNCF) Modérateur : Guillaume Guitton (Directeur du Pôle Média au Groupe SOS , Fondateur du Réseau Conecs) TABLE RONDE : LES OUTILS FINANCIERS AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

12h15 – 13h30

DE L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL

Rod Schwartz (Fondateur et P.-D.G., ClearlySo), Mark Campanale (Fondateur et Directeur, UK Social Investment Fund; Consultant, Halloran Philantropies), Véronique le Sourd (Senior Research engineer, EDHEC Risk) Modérateur : Daniel Haguet (Professeur, Responsable de la filière Finance à l’EDHEC)

14h 45 – 16h

TABLE RONDE : MICROFINANCE : CHALLENGES ET OPPORTUNITES Michael Cracknell (Co-fondateur et Secrétaire Général, Enda Inter-Arabe, Co-Fondateur du réseau inter-arabe d’IMF SANABEL), Aurélie Duthoit (Co-fondatrice et directrice générale, Babyloan.org), Emmanuel Moyart (Coordinateur UE/ACP pour la Microfinance), Jean-Luc Perron (Délégué général chez Grameen Crédit Agricole Microfi nance Foundation), Modérateur : Sylvain Dumas (Responsable exécutif, Horizons Partagés)

16h30 – 17h30 ATELIERS 17h45 – 19h TABLE RONDE : L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL, PAS ASSEZ SEXY POUR VOUS ? Rod Schwartz (Fondateur et P.-D.G., ClearlySo), Aurélie Duthoit (Co-fondatrice et directrice générale, babyloan.org), Arnaud Mourot (Directeur Général, Ashoka), Aymeric Marmorat (Directeur Executif, SIFE, Co-fondateur et Directeur, Entrepreneurs Sans Frontières) SEANCE DE CLOTURE

19h – 19h30

Et tout au long de la journée, des ateliers de créativité avec MakeSense.
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ACTUALITE

Develop supports Yunus
Les faits:
Mercredi 2 mars : le professeur Yunus est renvoyé de son poste de directeur de la Grameen Bank, banque de microcrédit qu’il a fondé et dirige depuis 1983 sur décision de la banque centrale du Bengladesh. La raison ? Le professeur Yunus ne serait pas en accord avec la loi nationale sur les retraites : en effet, âgé de 70 ans, il aurait dû dix ans auparavant faire agréer sa nomination par la banque centrale du Bengladesh. Mardi 8 mars : La Cour suprême du Bangladesh confirme la décision prise par la Banque centrale : le professeur Yunus est limogé de la direction de la Grameen Bank. Cette « démission » forcée intervient dans un contexte plutôt tendu pour le professeur Yunus et le microcrédit. Accusé en décembre 2010 d’avoir détourné l’argent donné à la Grameen Bank par le gouvernement norvégien, fait d’ailleurs infirmé par ce même gouvernement, il comparaît également en janvier 2011 devant les tribunaux bangladais pour une affaire de diffamation remontant à 2007. Cela s’ajoute aux récentes dérives du microcrédit mises en lumière en Inde. Selon un récent reportage diffusé sur TF1, « rien ne va plus au pays du microcrédit : des millions de pauvres qui misaient sur ces prêts pour s’en sortir ont basculé dans le surendettement ». Ce reportage est également l’occasion de présenter le microcrédit comme un moyen de se faire de l’argent sur le dos des pauvres («avec des taux d’intérêt de 20 à 40 %, le microcrédit est devenu la nouvelle poule aux œufs d’or»). Avant de conclure le reportage par « car si celui-ci [le microcrédit] était à l’origine censé sortir les pauvres de la misère, d’après les statistiques, plus des trois quart des emprunteurs sont devenus plus pauvres qu’avant.» (source : JT TF1 20h du 9 mars 2011).

Pourquoi nous soutenons le professeur Yunus ?
Seulement voilà : il faut faire la distinction entre les dérives qui ont eu lieu un peu partout dans le monde et le modèle économique créé par le professeur Yunus. En Inde, de nombreuses IMF peu scrupuleuses ont distribué sans vraiment faire attention à la solvabilité des pauvres des prêts à la consommation. Ceux-ci se trouvaient vite dans l’impossibilité de rembourser et devaient alors prendre un nouveau prêt pour rembourser l’ancien, et ainsi de suite jusqu’à basculer dans le surendettement. Des dérives, il ne faut pas se leurrer, il y en a donc eu. Cependant, il faut souligner que ces IMF ne respectent pas l’idée du professeur Yunus : le microcrédit est un moyen pour les pauvres de démarrer ou pérenniser leur activité économique, activité économique qui, grâce aux profits générés, leur permet de rem-

bourser leurs prêts. Il s’agit donc bien de prêts en faveur du développement d’une activité économique et non de prêts à la consommation que prône le professeur Yunus. De plus, il est important de rappeler que le microcrédit n’est pas seulement un moyen financier pour les pauvres de sortir de la pauvreté. C’est aussi un moyen de se responsabiliser, de devenir autonome en créant sa propre activité économique et surtout de subvenir aux besoins de sa famille et de la sortir de la pauvreté. Le microcrédit ne s’inscrit donc pas dans un cadre idéaliste, bien au contraire. Selon le blog babyloan.org, plus de 160 millions de personnes vivent aujourd’hui dans le monde de leur activité économique créée grâce au microcrédit. Autant de personnes sorties de la pauvreté grâce au microcrédit et grâce à l’idée du professeur Yunus. C’est pourquoi aujourd’hui, au nom de l’association Develop, je suis fière de dire que je soutiens le professeur Yunus.

Marine Henry.

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Rise up! - N°2 - Spécial ISEF

ATEL I ERS

challenging people for social business

MakeSense, révolution? Leur réponse : faire connaître ces entrepreneurs sociaux qui changent le monde en vous présentant leurs challenges ! Leur aventure a donc commencé par un tour de l’Asie, mais pas n’importe quel tour : ils sont allés à la rencontre de ce nouveau type d’entrepreneurs, « ceux qui font du bien à la planète ». Leur idée donc, découvrir quels sont les challenges de ces entrepreneurs et vous défier. En ligne via une application web présentant les défis d’entrepreneurs sociaux et dont ceux-ci seraient les utilisateurs principaux, et au plus près de vous avec l’organisation d’ate-

M

akeSense est né de l’initiative de Christian et Romain, deux jeunes diplômés d’école de commerce, partant du constat que ce nouveau m o d è l e d’entreprise qu’est le Social Business est devenu aujourd’hui l’une des approches les plus pertinentes pour résoudre les problèmes actuels de notre planète. Ils devaient alors répondre à la problématique suivante : comment engager plus de personnes dans le monde entier autour de cette nouvelle

liers de créativité pour résoudre ces défis, les « Hold-ups ». Aujourd’hui des dizaines de personnes ont rejoint ce « gang » de « sensemakers » sur tous les continents. Ceux sont eux qui maintenant vont à la rencontre des entrepreneurs sociaux pour recenser leur problématiques et vous les présenter. MakeSense est un projet ouvert à tous et n’attend que vous, activistes du Social Business ou simple curieux, pour relever les défis de ces entrepreneurs de l’avenir. Alors n’hésitez plus et retrouvez les sur www.makesense.org !

Aurélien Amir.

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Vers une economie solidaire
L’ économie sociale et solidaire résulte de pratiques collectives de développement durable qui contribuent à la construction d’un monde plus juste et équitable. Elle devient un véritable moteur de développement et occupe une place de plus en plus importante en comblant des besoins qui ne sont pas adéquatement pris en compte par l’économie publique ou privée. L’économie sociale et solidaire fait partie des réponses à la crise économique actuelle que ce soit dans les pays du Sud ou dans les pays du Nord. Carol Tappenden, Abdelmounaim Guessous et Philippe Bru viendront débattre et échanger leurs avis sur le sujet, débat modéré par Guillaume Guitton.

Portrait : Carole Tappenden
Focus sur l’une des fondatrices de la première bourse d’investissement à impact social du monde.

L

’Afrique du Sud, pays situé dans le haut des classements en termes d’inégalité des revenus, connaît un taux de chômage et des niveaux de pauvreté importants malgré la croissance qui a perdurée entre 1993 et 2007. C’est en plus de ça l’un des pays les plus générateurs d’émissions de CO² dû à une structure d’exploitation du carbone peu performante. Tamzin Ractliffe et Carol Tappenden, respec-

tivement analyste financière et spécialiste dans la levée de fonds, ont fait de leur priorité l’aide à ces entrepreneurs qui, pour répondre aux challenges actuels, donnent à leurs entreprises des visées sociales ou environnementales. C’est comme ça qu’en 2004 naît GreaterGood South Africa, une organisation sociale à but lucratif qui utilise les nouvelles technologies pour faciliter la philanthropie et la performance en Afrique du Sud.

C’est une plateforme internet qui permet à de potentiels investisseurs d’identifier des opportunités ayant un impact conséquent et évaluable sur la société et l’environnement et de faire le choix de financer ces projets en s’assurant des retours financiers. Les entrepreneurs sociaux y trouvent leur compte car cette plateforme leur permet de réduire leurs coûts de communication tout en leur faisant gagner le temps précieux qu’ils auraient dépensé à la recherche de financements. Pierre-Jean Dehau.

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AG I R

Portrait : Abdelmounaim Guessous

A

vant d’entamer sa carrière politique au Maroc, Abdelmounaim Guessous a d’abord travaillé à la Caisse De Dépôt et de Gestion du Maroc, pour ensuite ouvrir son propre bureau d’études. Ce n’est qu’en 2006 qu’il a comencé sa brillante carrière politique, en intégrant le Département du Premier Ministre aux Affaires Economiques et Générales. Il travaille encore aujourd’hui au Ministère des Affaires Economiques et Générales du Maroc

comme Directeur de l’Economie Sociale Ce poste le place donc au coeur des problématiques liées à l’économie sociale et solidaire au Maroc, pays où ce type d’économie est en plein essor. En effet, on estime à 32 000 le nombre d’associations structurées au Maroc qui utilisent ou oeuvrent en faveur du développement de l’économie sociale et

solidaire, afin de mieux contribuer au développement économique et social. C’est justement au Maroc que s’est déroulé en 2004 le premier Forum International pour l’Economie Sociale et Solidaire, M. Guessous intervient d’ailleurs régulièrement lors de forum internationaux pour aborder des sujets tels que le Green Business, l’économie responsable, ou la reconversion des entreprises vers l’économie sociale.

Sabrina Aïch.

Guillaume Guillon
Directeur du Pôle Média, Groupe SOS 5 ans de Grande école de commerce et de convictions personnelles m’ont amené à souhaiter apporter mes compétences professionnelles dans un secteur d’utilité sociale, l’économie sociale et solidaire. C’est en dirigeant le pôle média du Groupe SOS, dont les publications défendent une société plus solidaire et métissée, que j’apporte ma petite pierre à l’édifice. «L’information est une arme décisive permettre à tous d’agir en conscience et en connaissance de cause». Persuadé que solidarité peut rimer avec une approche pragmatique et professionnelle, je suis l’un des trois membre fondateur du Réseau Conecss (Collectif pour une nouvelle économie sociale et solidaire).

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Les outils financiers au service de l’entrepneuriat social
Investissement socialement responsable, épargne solidaire, bourse d’entreprises sociales. Même les outils financiers peuvent être adaptés pour servir l’entrepreneuriat social! Trois spécialistes internationaux, Rodney Scwhartz, Mark Campanale et Véronique Le Sourd vous expliqueront que les outils financiers qui peuvent aussi servir de manière durable. Ce débat sera modéré par Daniel Haguet.

Portrait : Mark Campanale ark Campanale a près de 20 ans d’expérience dans les marchés financiers durables et les investissements sociaux. Il est spécialisé dans la finance des entreprises écotechnologiques, la gestion d’actifs durables, et les services écologiques. Président Fondateur du «UK Social Investment Forum», Mark Campanale a notamment travaillé pour le Conseil Mondial des Affaires pour le Développement Durable sur les marchés de capitaux. Il fut également membre du comité de pilotage de l’UNEP Financial Sector Initiative ainsi que Directeur du «Carbon Assets Fund».

M

En 2006 il fonde le «London Social Stock Exchange», une plateforme où sont échangés les titres financiers d’entreprises sociales, une démarche destinée à favoriser l’accès au capital des entreprises sociales à but lucratif. A l’origine de cette idée, le constat que parmi les 50 000 entreprises et plus listées dans les marchés financiers du monde entier, un nombre de plus en plus important trouvait leurs racines, ou leurs rôles, dans le domaine de l’entrepreneuriat social. Et alors que beaucoup d’entre elles s’identifiaient à des groupes indé-

pendants, trop peu d’investisseurs étaient au courant de leur existence et encore moins de leur succès. Comme les entreprises à vocation sociale ne cessaient de se développer, il devenait clair pour Mark Campanale et nombreux autres investisseurs sociaux qu’un mécanisme de marché visant à lever et échanger des fonds propres allait bénéficier à la fois aux détenteurs de ces entreprises, aux entrepreneurs et aux investisseurs. Aujourd’hui de nombreuses entreprises sont listées sur ce marché, et si d’autres entreprises sociales joignent le mouvement c’est parce qu’elles pensent qu’accéder au capitaux est la voie logique pour grandir et développer leurs activités. Aurélien Amir.

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I DEE

Portrait : Daniel Haguet près avoir été cadre dirigeant du groupe AFER, Daniel Haguet a décidé de rejoindre le groupe Edhec en 2001 pour apporter son expérience professionnelle en tant que Professeur de Finances, notamment pour les formations continues.

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Il a principalement travaillé sur la gestion des fonds de pension et la finance comportementale. Il est membre de l’Institut Edhec-

Risk et est maintenant chargé de la coordination de l’enseignement et est directeur des études de l’économie et de la finance à Nice. Il est spécialisé dans les banquiers privés. Marie Dambrine.

Portrait : Véronique Le Sourd

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C

éronique Le Sourd travaille au centre de recherches Risk et Management de l’Edhec en tant qu’ingénieur de recherche senior. Elle a obtenu son master en mathématiques appliquées à l’Université de Pierre et Marie Curie à Paris et s’est spécialisée dans le domaine de la gestion alterna-

tive. Ses domaines de recherche ment socialement responsable. sont princiElle a publié des articles sur la palement mesure de la performance et les index ainsi que des livres sur la les mesures de la pergestion de portefeuilles et sur la mesure de la performance. formance, les index et Enfin, elle a également participé les prix de à la rédaction d’articles sur le site référence d’Edhec-risk. ainsi que Marie Dambrine. l’investisse-

Focus: Clearly So learly So est née en 2009 au Royaume-Uni. Cette compagnie révolutionne l’entrepreuneuriat social. Elle fait partie de cette nouvelle vague d’entreprises qui profitent des moyens offerts par internet pour créer une nouvelle plateforme d’échange et rassembler des individus autour d’un intérêt commun . Où est donc l’innvoation ici? Le but de ce site web révolutionnaire. Ici, pas question d’offrir à chacun l’opportunité de raconter son week-end ou ses déboires sentimentaux au plus grand nombre. Il s’agit en fait de relier des entrepreneurs sociaux à d’autres entrepreneurs afin qu’ils puissent s’entraider sur des problèmes qu’ils seraient amenés à rencontrer (recrutement, financement, promotion...), ainsi qu’à des investisseurs potentiels. Et ça marche. Depuis son lancement il y a deux ans, ClearlySo ne cesse de s’étendre, le site recense aujourd’hui plus de 1400 entreprises partout dans le monde, et il semble que ce soit parti pour durer. La compagnie regorge d’idées innovantes pour continuer sur cette lancée, comme par exemple les “Social Investment Speed Dating”, des rencontres entre entrepreneurs et potentiels investisseurs qui connaissent un incroyable succès. Et ce n’est que le début!

N.B.: Retrouvez le portrait de Rod Schwartz, Fondateur et PDG de Clearly So en page 14.

Sabrina Aïch
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Microfinance: Challenges et opportunités
L’affaire Yunus provoque beaucoup de remous, les IMF sont de plus en plus contestés, et leurs taux d’intérêts parfois exorbitants sont pointés du doigt. Pourquoi un système largement applaudi il y a peu se trouve-t-il aujourd’hui décrié? Quels challenges ce secteur doit-il relever? Quelles opportunités peut-il saisir? Cette table ronde sera l’occasion d’un débat entre Michael Cracknell, Aurélie Duthoit, Emmanuel Moyart, Jean-Luc Perron, et sera modérée par Sylvain Dumas.

Portrait : Sylvain Dumas ylvain Dumas a une formation en commerce et développement. Il a travaillé avec plusieurs ONG en Afrique, en Asie et en Amérique Latine pour le lancement d’institutions de micro-finance. Il a été président d’Horizons Partagés de 2005 à fin 2008. Depuis il y occupe un poste de responsable exécutif. Horizons Partagés est une association de solidarité internationale créée en 1933 à Lyon. A l’origine, l’association se concentrait sur la mise en œuvre de projets de développement : au Sénégal, à Mada-

S

gascar, au Togo, ainsi qu’une mission au sein d’un centre de réfugiés au Kosovo. Depuis 2004, l’association s’est fixé deux objectifs : soutenir des initiatives locales de développement dans le domaine de la micro-finance et de la formation professionnelle ; et former et sensibiliser à la micro-finance. Ainsi, en partenariat avec des structures locales, elle appuie les organisations du Sud afin de les accompagner dans leur développement et leur professionnalisation pour qu’à long terme celles-ci deviennent

pérennes et autonomes. D’un autre côté, elle diffuse aux étudiants, professionnels et au grand public une vision critique et juste de la micro-finance et transmet des outils opérationnels pour la gestion de projet de microcrédit. Elle propose aussi depuis peu un service de conseil aux structures souhaitant mettre en place un projet de microcrédit. Aurélien Amir.

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I N ITIATIVE:

abyloan.org est le premier site internet français et européen de microcrédit solidaire. L’entreprise, créee en 2008 par Arnaud Poissonnier et Aurélie Duthoit (voir portrait p.14), est un social business. Son objectif principal est de sensibiliser à la microfinance et de permettre à des particuliers de s’engager dans la voie du microcrédit en aidant des micro-entrepreneurs dans des pays en voie de développement. Les Instituts de Micro-Finance (IMF) partenaires se situent au Cambodge, Tadjikistan, Equateur, Bénin, Philippines, Togo, Pérou, etc. Le principe est simple : sur le site internet, les internautes peuvent choisir le profil du micro-entrepreneur qu’ils souhaitent financer, ainsi que le montant qu’ils souhaitent prêter (minimum 20 €). L’internaute intègre alors la communauté des « Babyloa-

B

Focus : Babyloan Micro credit, Great stories! niens ». Il sera remboursé dans les 12 mois suivants (selon les profils), mais ne touchera aucun intérêt : il s’agit de prêts philanthropiques. Babyloan étant un social business, son objectif n’est pas la maximisation des profits. Afin d’assurer le fonctionnement du site internet, l’entreprise demande aux internautes une participation de 2 € par tranche de 100 € prêtés. En pratique, une fois que le profil est entièrement financé, l’argent transite via l’IMF partenaire qui se situe directement dans le pays concerné. L’IMF s’engage ainsi à rembourser l’intégralité du prêt à l’internaute, même en cas d’échec du projet du micro-entrepreneur. Babyloan a choisi de faire confiance à des IMF qui portent fortement leur attention sur l’amélioration de la situation sociale des micro-entrepreneurs via un accompagnement, des formations basiques de comptabilité et de gestion et surtout des programmes de sensibilisation sur l’utilisation des profits générés par leurs activités professionnelles. L’argent gagné doit être utilisé pour les

dépenses de santé ou d’éducation des enfants. Quelques nouveautés Babyloan : - depuis janvier 2011, il est possible de financer des micro-entrepreneurs en France, l’IMF partenaire étant l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique) - vous pouvez faire découvrir le site et le microcrédit à votre famille et vos amis en leur offrant un « passeport cadeau » - vous pouvez lancer une collecte pour financer plus rapidement un profil - le fonds d’investissement Babyfund Taux Fixe 2013, en partenariat avec le Crédit Coopératif, Ecofi Investissements et Seeds Finance, un fond solidaire soutenant le microcrédit. Grâce à ses 30 millions d’euros de dotation, il permet de donner des lignes directes de crédit aux IMF partenaires de Babyloan.

Marine Henry.

Portrait : Emmanuel Moyart mmanuel Moyart a rejoint l’équipe du REM (Réseau Européen de la Microfinance) en février 2009 en tant que Consultant Senior. Puis il a pris le poste de coordinateur du programme UE/ACP pour la microfinance. Diplômé de l’EDHEC, il possède un MSc en Finances du Développement de l’Université de Londres. Après dix ans dans la banque, Emmanuel a entamé une carrière

E

comme consultant en microfinance en 1997. Il a travaillé auprès de banques, d’ONG et de gouvernements dans un nombre important de pays. Il se spécialise depuis peu sur la microfinance européenne, la formation et le lobbying. Le REM a été créé en avril 2003 avec le soutien financier de l’UE et de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Ses membres fondateurs sont l’Adie en France, la nef (new econo-

mics foundation) au Royaume Uni et EVERS&JUNG en Allemagne. Le REM a le statut d’association loi 1901 et a été officiellement enregistré en mai 2003. L’objectif visé est de promouvoir la microfinance dans l’UE en tant qu’outil de lutte contre le chômage et l’exclusion sociale par le biais de la création de microentreprises.

A�i� Fn�ie�� .
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I N ITIATIVE:

Portrait : Jean-Luc Perron

J

ean-Luc Perron prend régulièrement part à des réflexions sur les thématiques de l’entrepreneuriat social, en particulier sur le lien entre finance et économie sociale. Il a forgé son expertise dans le domaine tout au long de sa riche carrière. Après avoir obtenu une licence de philosophie et une licence en droit, il entre à l’Ecole Nationale d’Administration, dont il sort diplomé en 1980 (promotion Voltaire) . Il débute alors sa carrière au ministère de l’Agriculture, au poste de chef du Bureau du budget, et devient par la suite conseiller financier auprès du ministre de l’Agriculture. C’est en 1985 qu’il entre au Crédit Agricole, alors nommée Caisse Nationale de Crédit Agricole. Il officie à plusieurs

postes de direction jusqu’en 1997 où il est promu Directeur des Participations In tern ationales. Ce poste lui a permis de devenir simultanément administrateur non executif de plusieurs banques internationales. En 2002, Jean-Luc Perron devient conseiller auprès de la Direction générale de Crédit Agricole S.A., en charge des Affaires Européennes. L’engagement de Jean-Luc Perron dans l’économie sociale se révèle en

2007 et 2008, où il oeuvre activement en faveur de la microfinance via la conception et la mise en place d’une collaboration entre le Grameen Trust et le Crédit Agricole S.A.. Celle-ci se concrétise à travers la création de la Grameen Crédit Agricole Microfinance Foundation, dont Jean-Luc Perron est nommé Délégué Général le 4 octobre 2008, poste qu’il occupe encore aujourd’hui.

Sabrina Aïch.

Portrait : Michael Cracknell

D

iplômé de l’université de Bristol en Angleterre et de l’IEP de Toulouse puis docteur en Droit International à l’Université de Toulouse en 1967, Michael Cracknell commence sa carrière en tant que spécialiste des matières premières à l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture à Rome. Il dirige ensuite pendant plus de 15 ans la Fondation Internationale des Producteurs Agricoles à Paris avant de devenir consultant pour différentes organisations des Nations Unies. C’est en 1990 qu’il co-fonda, avec sa femme tunisienne Essma Ben Hamida, l’ONG Enda Inter-Arabe dont il est l’actuel secrétaire général. Membre de la famille ENDA Tiers-

Monde basée au Sénégal, Enda Inter-Arabe a accompli 20 années d’activités en Tunisie dont 15 années dans le domaine du microcrédit. Ses premières activités ont été essen-

tiellement consacrées à des projets écologiques et de développement économique et social avant qu’elle se lance pleinement dans les années 2000 dans le microcrédit et l’appui aux micro-entrepreneurs. En juillet 2008, MicroRate lui a attribué la note A- pour ses performances financières et la mention «Excellent» pour ses performances sociales. Par ailleurs, Enda est membre fondateur du réseau de la micro-finance dans les pays arabes, Sanabel, dont la présidence du conseil d’administration était assurée par la directrice exécutive d’Enda, durant la période allant de décembre 2005 à mai 2008. Aurélien Amir.

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L’Entrepreneuriat Social, pas assez sexy pour vous?
L’entrepreneuriat social, encore un truc de militantiste ? Imaginez Dylan Wilk, britannique et milliardaire suite au succès de son jeu Counter Strike, qui s’ennuie de pouvoir s’offrir une Porsche sans jamais trouver de sens dans ce qu’il entreprend, et qui décide alors de créer Human heart Nature! Venez écouter des personnalités qui souhaitent allier leur travail avec leur convictions. Laissez-vous convaincre par Rod Schwartz, Aurélie Duthoit, Arnaud Mourot et Aymeric Marmorat, qui seront là pour échanger leurs idées lors de cette table ronde.

tion internationale créée en 1980 présente dans 70 pays. La vision d’Ashoka : « Chacun peut être un acteur de changement ». Sa mission est de participer à la structuration et au développement du secteur de l’Entrepreneuriat Social partout dans le monde, afin qu’il amplifie son impact sur la société. Ashoka soutient dans leur initiative des entrepreneurs sociaux, des gens capables de prendre des initiatives et de lancer des projets innovants qui, à terme, apportent de nouvelles solutions, à grande échelle, à des problèmes sociaux et environnementaux. Ashoka s’est donné

A

Focus : Ashoka, Promouvoir les acteurs du changement shoka est une associa- trois objectifs complémentaires pour son action. D’abord l’association sélectionne et accompagne des Entrepreneurs Sociaux particulièrement novateurs. L’objectif est ensuite de les faire travailler ensemble en finançant des collaborations, notamment thématiques. Enfin, Ashoka contribue à l’évolution du secteur de l’entrepreneuriat social dans le monde en développant une gamme de programmes et d’initiatives (Concours IMPACT de business plans à vocation sociale, programme Jeun-E-S, Global Academy, …) Pour Arnaud Mourot, Ashoka c’est en fait du capital risque philanthropique, «investir dans des secteurs émergents et contribuer à leur croissance. La seule différence

avec les capital risqueurs classiques, c ’ e s t qu’au lieu de chercher à maximiser les profits, nous cherchons à maximiser le retour social des projets que nous finançons.»

Portrait : Arnaud Mourot

>Diplômé de l’ESCP > 1999 : Cofondateur de l’ONG Sport Sans Frontière qu’il preside encore qujourd’hui > 2005: President d’Ashoka France > Depuis 2007, dirige le développement d’Ashoka en Belgique et en Suisse.

Stanislas Riffaud 13

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DEBAT

Portrait : Rodney Schwartz
’homme «in» de la shpère du Social Business c’est lui. Rodney Schwartz est le PDG de ClearlySo, le plus grand marché en ligne pour les entreprises sociales (SBEs). Ce site permet de connecter 2000 SBEs avec des ressources clés et surtout avec des capitaux. Il est aussi le rédacteur principal du blog de la compagnie, le «Social Business Blog». Schwartz, ne limite pas ses écrits à ce blog, il publie régulièrement des articles sur la finance sociale et aborde également ce sujet en tant que conférencier à la Said Business School de l’Université d’Oxford. Rodney Schwartz est en effet multitâches, car ces nombreuses fonctions ne constituent pas la totalité de son activité. En plus de cela, il conseille les plus importantes entreprises sociales au Royaume-Uni, dont notamment le groupe HCT. Il est également

L

membre du conseil d’administration de «The Ethical Property Company» et président de «The Green Thing». Auparavant, il a été président de Justgiving (un site de levée de fonds pour les fondations) et de Shelter (une fondation pour les sans-abris), et directeur général de Lehman Brothers. Schwartz se distingue par son avis très tranché sur le Social Business. En effet, s’il salue tout le travail effectué par le Professeur Muhammad Yunus et considère ses livres comme des «Contribtutions vitales dans l’exploration du Social Business», Schwartz rompt avec sa vision de l’entrepreu-

neuriat social et critique clairement la rigidité des concepts yunusiens. Il rejète notamment l’idée d’empêcher le retour sur investissement dans les Social Business, affirmant que cela allait dissuader certains investisseurs et donc restreindre le capital disponible pour ces entreprises. La vocation de Rodney Schwatz étant d’encourager l’entrée de capital dans ce secteur, il considère l’idée de Yunus comme une trop grande limitation au développement des Social Business. Des idées claires et un objectif précis, Rodney Scwartz semble réussir à imposer peu à peu son point de vue autour de lui. Saura-t-il aussi vous convaincre ?

Sabrina Aïch.

Portrait : Aurélie Duthoit

A
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u r é l i e Duthoit est diplômée de l’EDHEC (promo 2005). Elle est partie pendant un an en Equateur au sein de l’ONG Heifer, spécialiste du microcrédit. Grâce à cette expérience, elle a pu mieux appréhender les changements économiques et sociaux

permis par le microcrédit : amélioration des conditions de vie, gain de confiance, prise de responsabilités, respect au sein du foyer et du village. Ainsi est née sa vocation pour la microfinance. Après son master de gestion d’entreprises en Argentine, Aurélie

Duthoit rencontre Arnaud Poissonnier lors de son passage à la Direction Développement Durable d’ABN AMRO France. Elle s’investit dans la formation en création de projets de solidarité internationale, puis intègre OXUS, l’activité micro-finance d’ACTED. Ensemble, ils créent Babyloan en 2008, premier site internet de microcrédit solidaire dont le slogan est «Micro credits, great stories ! ».

Marine Henry.

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DEBAT

Portrait : Aymeric Marmorat uoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie» écrivait Johann Wolfgang von Goethe. Aymeric Marmorat a suivi à la lettre ces écrits en co-fondant et en dirigeant Entrepreneur Sans Frontières en 2005. Mais son audace ne s’arrête pas là, il est actuellement directeur exécutif de SIFE France. Aymeric Marmorat a suivi une formation en entrepreneuriat et possède un Master d’Audit/ Finance. Il est passionné par le social business et les m é thodes d’apprentissage par l’action. En quoi consiste Entrepreneur Sans Frontières (ESF) ? (http://www.esffrance.org) Entrepreneurs Sans Frontières est une association loi 1901 qui stimule et soutien les jeunes entrepreneurs sociaux innovants à créer leur entreprise. L’association propose des programmes de formation et d’accompagnement à la création d’entreprises sociales ainsi que des parcours d’émer-

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gence pour des porteurs de projets en Ile-de-France. Par la notion de Sans Frontières, l’équipe d’ESF cherche à inspirer ses participants à aller audelà des frontières personnelles, sociales et culturelles, à pousser chacun d’eux à tirer le meilleur de lui-même et des autres. En partenariat avec le Synapse Center au Sénégal (www.synapsecenter. org), elle a développé un programme de soutien aux entrepreneurs sociaux sénégalais à travers la coopération avec des étudiants français et sénégalais. Sa mission consiste à accompagner ces jeunes entrepreneurs afin qu’ils puissent répondre aux enjeux sociaux et environnementaux à travers le développement de solutions innovantes et économiquement viables. ESF va les sensibiliser à la notion du social business et les aider à faire naitre leurs projets (experts, mise en réseau avec les financeurs…). Ainsi ESF soutient les entrepreneurs sociaux dans les processus de création, développement et suivi de structures à vocation sociale.

En quoi consiste SIFE ? (http://www. sife.org) SIFE (Students In Free Enterprise) est une ONG internationale à but non lucratif créée en 1975 aux EtatsUnis. Avec plus de 1 500 universités et grandes écoles et plus de 41 000 étudiants répartis dans 41 pays, SIFE

est le premier réseau qui regroupe le monde de l’entreprise et de l’enseignement supérieur. SIFE est un programme pour des étudiants entrepreneurs au service de la société, il rassemble des étudiants, des professeurs et des entreprises partageant la même valeur : créer un monde meilleur et durable grâce à l’entreprise. Grâce à l’implication de tous ces acteurs, le programme SIFE démontre que chaque individu peut mettre ses connaissances et sa passion pour l’entrepreneuriat au service des populations défavorisées. En quoi consiste la compétition SIFE ? Les équipes, d’un minimum de dix personnes, sont composées d’étudiants issus de l’enseignement supérieur. Toutes les équipes doivent être supervisées par un conseiller pédagogique et soutenues par un conseil consultatif de professionnels. Les projets doivent être liés à l’entrepreneuriat, tout en ayant une utilité sociale et un intérêt général. Les gagnants pourront ainsi lancer leur projet avec l’aide de SIFE. Alexandre Mandjee..

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Directrice de la publication: Sabrina Aïch Rédactrice en chef : Kiliane Jadoul Mise en page: Sabrina Aïch, Kiliane Jadoul Avec un remerciement particulier à : M��i�� He���, Aurélien Amir,
Sr��i�la� R�ff�u�, A�ex�n�r� M�n����, P D�h�� e� M��i� D����i��. .J.

Contact: �i�eu�@�e��l��-e��e�.c��

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