UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

ÉTUDE EXPÉRIMENTALE VISANT
LA PRÉVENTION DES EFFETS NÉGATIFS
DES MÉDIAS SOCIAUX

TRAVAIL PRÉSENTÉ À
STÉPHANE DANDENEAU
DANS LE CADRE DU
COURS DE MÉTHODOLOGIE DE
RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE PSY-4020-10

PAR
VALÉRIE LEDUC

21 DÉCEMBRE 2015

Résumé Notre étude a cherché à approfondir notre compréhension des effets négatifs qu’ont les médias sociaux sur nos sentiments, particulièrement le sentiment d’isolement. Nous avons tenté de savoir s’il existait une corrélation entre l’utilisation des médias sociaux (Facebook étant le plus utilisé, nous avons jugé pertinent de le retenir comme source principale) et le sentiment d’isolement. Pour ce faire, nous avons opté pour le plan corrélationnel en choisissant deux échelles de type Likert : le SMUIS mesurant autant la fréquence d’utilisation de Facebook que le but de l’utilisation, et le «UCLA LONELINESS SCALE» mesurant le sentiment d’isolement. Ces deux questionnaires ont été mis en ligne à disposition de participants volontaires à l’étude. Les données recueillies ont permis d’établir une corrélation positive entre nos variables. Le coéfficient de corrélation de 0.33 nous permet de dire qu’il y a bien un lien entre les variables, mais que cette relation est faible. De nombreux facteurs n’ont pas été intégrés à l’étude tel que le type de personnalité ou le type d’activité (passive ou active) fait sur Facebook.
Introduction
Étant un phénomène relativement récent, aucun consensus n’a été émis quant aux causes réelles du sentiment d’isolement que certains utilisateurs ressentent, en lien avec leur utilisation des médias sociaux. En présumant que le sentiment d’isolement serait un des facteurs liés à l’apparition de troubles psychologiques tels la dépression ou la dépendance, il serait intéressant de démontrer qu’une baisse de la fréquence entraînerait une baisse du sentiment d’isolement, prévenant de ce fait, d’autres problèmes subséquents.
Les résultats de notre étude précédente confirment une corrélation positive entre la fréquence d’utilisation des médias-sociaux et le sentiment d’isolement, mais un coéfficient de corrélation plutôt faible porte à croire que certains facteurs concommitants à l’utilisation des médias sociaux influencent grandement les résultats sur les scores à l’échelle de sentiment d’isolement. Des facteurs tels : un type d’utilisation particulier de Facebook, à savoir une utilisation passive ou active, ou encore par exemple le fait d’être une personne extravertie ou introvertie. Selon une étude révisée, (Kraut, Kiesler, Boneva, Cummings, Helgeson, Crawford, 2002) les gens ayant une personnalité extravertie jouiraient d’effets positifs au détriment des personnes introverties qui en ressentiraient plutôt les effets négatifs. Étant conscientisés par les conséquences que le sentiment d’isolement peut entraîner, telle la dépression, comment intervenir sur la fréquence d’utilisation des médias-sociaux afin possiblement d’en minimiser les impacts sur notre bien-être ?
Je tenterai ici de démontrer qu’il serait possible de réduire sa fréquence d’utilisation par le biais d’une application qui ferait le décompte des heures passées à être connecté à Facebook, et ce, en temps réel.
Hypothèse opérationnalisée Une baisse d’utilisation des minutes d’utilisation de Facebook par semaine entraîne une baisse du score du sentiment d’isolement sur l’échelle du UCLA loneliness scale version 3.
Méthodologie
L’étude proposée serait basée sur un plan expérimental de type prétest-posttest.
En un premier temps, les participants seraient recrutés par le biais d’affiches disposées sur les babillards d’une université «x». Les affiches solliciteraient directement des utilisateurs de Facebook, car le but ici est de réduire sa fréquence d’utilisation. La mention d’une étude portant sur les impacts de médias-sociaux serait évoquée sans éveiller des soupçons quant aux vrais buts de la recherche. Un consentement serait remis aux participants et le but de l’étude leur serait révélé au débriefing. Nous leur expliquerions qu’aux fins de l’étude, nous avons dû omettre de leur dire directement que leur fréquence d’utilisation serait étudiée, car cela aurait pu interférer avec leur fréquence d’utilisation habituelle. Une rémunération leur sera attribuée.
Les instruments de mesures utilisés seraient le UCLA loneliness scale version 3 et un compteur de temps qui comptabiliseraient les minutes passées à être connecté à son compte Facebook (ce même compteur permet en tout temps à l’expérimentateur d’avoir accès au décompte des heures sans que le participant n’ait à lui envoyer ses résultats et l’option d’être vu ou non par le participant). Des instructions simples seraient remises aux participants, comme toujours se déconnecter de leur compte lorsqu’ils en ont terminé l’utilisation.
Les participants seraient divisés en deux groupes par assignation aléatoire, en tirant à pile ou face pour déterminer dans quel groupe ils seraient. Le groupe 1 serait le groupe expérimental et le groupe 2 serait notre groupe témoin, donc celui qui ne subirait pas de manipulations.
L’expérience aurait une durée de quatre semaines.
Semaine 1. Un compteur est installé dans leur ordinateur. Les participants des deux groupes sont appelés à ne rien changer à leurs habitudes en ce qui a trait à la fréquence d’utilisation de Facebook. À la fin de sept jours, l’expérimentateur recueille les données des heures de chaque participant sans le leur dire et fait passer le test du UCLA loneliness scale (version 3).
Semaine 2. En début de semaine, le groupe 2 ne subit pas de demande. Le groupe 1 quant à lui, pourra voir son décompte d’utilisation en minutes, en temps réel. Pour les deux groupes, une prise de leur fréquence en minutes est prélevée à distance.
Semaine 3. Le groupe 1 conserve le compteur à vue, et le groupe 2 n’a toujours pas de consignes. À la fin du sept jours, l’expérimentateur recueille les données des minutes d’utilisation des deux groupes.
Semaine 4. Le groupe 1 n’a plus le compteur à vue, et le groupe 2 n’a toujours pas de consignes. À la fin des sept jours, l’expérimentateur recueille les données des minutes d’utilisation des deux groupes et refait passer le test sur le sentiment d’isolement aux deux groupes également.
Une analyse de covariance pourrait nous livrer des indices intéressants à propos des liens entre les différents facteurs, ainsi qu’un test t sur la différence des scores recueillis. Conclusion Nous pouvons sans équivoque constater l’influence des technologies sur nos comportements et sentiments. Nous avons des données qui confirment une relation positive entre la fréquence d’utilisation des médias-sociaux et le sentiment d’isolement. Ce fait se révèle troublant quand l’on sait que l’isolement serait précurseur de l’apparition de troubles psychologiques tel que, par exemple, la dépression. L’objectif serait ici de trouver une solution simple au contrôle de la fréquence personnelle d’utilisation des médias-sociaux par la conscientisation de sa consommation hebdomadaire. Le fait de voir au compteur s’accumuler les heures aurait possiblement un effet dissuasif ou réducteur.
L’étude pourrait contribuer à l’avancement des connaissances en validant que le fait d’être conscient des heures passées à être connecté peut diminuer l’envie de se connecter et ainsi réduire la fréquence de son utilisation.

Références
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