Dans une civilisation qui se veut à la fois de protection et de consommation, la protection du consommateur devrait être le point de convergence de toutes les sollicitudes du législateur. Le mouvement à son origine aux Etats Unis où il suffit de l’appeler l’action entreprise par l’avocat Ralph Nader qui triompha en 1970 de la firme General Motors en dénonçant le caractère dangereux des véhicules qu’elles fabriquaient. Ce succès a été préparé par une action des pouvoirs publics. Dans son message au Congrès de 15 mars 1982, le président Kennedy s’est engagé à garantir les droits fondamentaux des consommateurs, à savoir le droit à la sécurité, le droit d’être entendu, le droit d’être informer et enfin le droit de choisir.
En France, le mouvement s’est traduit par la création de nombreuses associations de consommateurs, le législateur est également intervenu notamment dans la loi de commerce et le code de la consommation. La loi Royer en France commence par une assez surprenante déclaration en faveur des consommateurs puisqu’elle dispose dans son article 1 « le commerce et la distribution en pour vocation de satisfaire des besoins de consommateurs tant en niveau des prix que de la qualité des services et des produits offerts… ». Mais quand il s’agit de passer aux applications le consumérisme est très nuancé. Certes il améliore la répression des ventes des agressives ainsi de la publicité de nature de réduire en erreur et il permet aux associations de protection des consommateurs de se constituer parties civiles. Mais le consumérisme ne peut empêcher les ventes directes sur les grandes surfaces.
De son côté, le gouvernement a participé à cette action en créant des organismes spécialisés en France comme l’institut nationale de la consommation et le conseil national de la consommation. L’Etat français a même créé un secrétariat d’Etat. Et même un ministère chargé de la protection du consommateur au Liban, le département chargé de protéger le consommateur est certes en manque d’effectif, et ne peut assurer une bonne application de la nouvelle loi de 2005.
Les attributions et les moyens d’actions des services chargés de protéger le consommateur sont très variables puisque les objectifs du maintien et du développement des actions économiques en crise l’ont souvent emporté sur les considérations consuméristes. Les mêmes hésitations se manifestent au sein de l’Union Européen, l’article 153 du traité d’Amsterdam prévoit l’harmonisation, un niveau très élevé de protection des divers législations car le consommateur ne doit pas constater des différences de la règlementation trop sensible en passant d’un Etat à un autre ou en achetant des produits de provenance différents.
Toutes fois les résultats sont faibles, les Etats qui ne protègent que peu le consommateur sont hostiles à l’établissement de normes européens qui bouleverserait les habitudes commerciales et entravées la production. Ce sont les conditions d’évolution de l’économie qui ont rendu nécessaire la protection du consommateur. D’une part, tant qu’une économie n’est pas développée, les efforts tendent à produire pour chacun puisse consommer. D’autre part, envisagé d’un strict point de vue juridique, le consommateur est un acheteur ou un client que l’on peut présumé lucide, raisonnable et apte à faire prévaloir ses droits en face d’un professionnel ou un vendeur qui est son égal.
Le client était roi au 19º siècle et début 20º siècle. Le contrat entre le consommateur et le professionnel pouvait être qualifié égalitaire mais les techniques actuelles de ventes ont bouleversés cet équilibre notamment dans les magasins à grandes surfaces.
Le consommateur ne peut plus connaître la qualité du produit offert tout conditionné qui est de plus en plus complexe ; il n’a pas non plus toujours le temps de choisir, il ne peut surtout pas discuter le prix ou les conditions de vente. Il risque d’être victime de tout le piège de marketing et du marchandising.
Le consommateur n’est pas devenu, plus négligeant plus ignorant, que le passé, mais les conditions de ventes qui sont devenu défavorable. En plus, le développement des contrats d’adhésion (assurance, transport, banque…) {take it or leave it}, aboutit au même résultat puisque le consommateur ne peut pas discuter les clauses.
Une protection spécifique s’impose pour remplacer celle que les conditions du marché n’offre plus (l’ambignité ) du consumérisme est dû à la inégalité et la multitude des consommations. Il faut tout d’abord définir le consommateur celui-ci s’oppose au professionnel qui achète et donc qui consomme dans l’exercice de son activité habituel en effet les professionnels sont généralement mieux informé que les simples particuliers, mieux organisé et donc à même de discuter avec leur vendeur.
Le consommateur qu’il convient de protéger est le consommateur final, la personne physique qui achète des biens pour son usage professionnel ou son usage de sa famille qui se trouve seul en face d’un vendeur mieux informé que lui.
Le consommateur type serait l’acquéreur du bien mobilier et corporel (ex. d’engrais alimentaire, appareil ménager, véhicule automobile) et le bénéficiaire des stations des services (voyages, restos, hôtelleries…) ensemble le consommateur serait à la fois un profane et un isolé c’est le client sans expérience particulière qui contracte en vue de satisfaire un besoin personnel. Des mesures spéciales de protection s’appliquent à l’acquéreur des biens immeubles en cours de construction ou les valeurs immobilières. Pour les immeubles en cours de construction, une protection légale spécialisée existe en France, au Liban elle n’existe pas.
Parce que la conception parait restrictive, il faut nécessairement des prescriptions consumérisme particulière d protection dans ce domaine très délicat. De plus, on assimile au consommateur, le professionnel qui agit en dehors de sa profession puisqu’il est aussi démuni que le consommateur lorsqu’il achète un matériel dont il ne connait pas l’usage. On se demande également si une personne morale peut être considérée comme consommateur ? La jurisprudence considère comme consommateur, la personne morale à but non lucratif.
Une conception raisonnable s’impose qui préconise une protection ciblé, intelligente et socio-protectrice. La protection est aussi tributaire des attentes diversifiés du consommateur. Certains achats sont nécessaires, d’autres satisfont seulement un besoin de représentation ou de jeu. D’un autre côté, et d’une manière plus fondamentale, la protection du consommateur peut se révéler aliénante et dangereuse.
De toute façon, toute consommation n’est pas en elle même et dans tous les cas, digne de protection ou d’encouragement. Il y a des consommations qui sont des gaspillages, d’autres qui entrainent de pollution et qui sont contraire à l’intérêt général même si la consommation est légitime, sa protection à tout prix ne parait pas souhaitable.
Le consommateur est par nature dépendant du producteur donc finalement frustré, en le protégeant comme un incapable nous risquons de favoriser encore plus sa passivité et de faire de lui un assisté ou un irresponsable qui compte sur les autres et pas sur lui même. Le droit de la consommation ne devrait pas être celui des négligents de ceux qui ne lèsent pas les contrats, on ne les comprend pas et s’ils les lisent, on oublie les stipulations, on pense que celle-ci ne le seront pas applicables or mieux vaudrait inciter le consommateur à redevenir actif et responsable comme le sont les producteurs.
D’un point de vue économique, le consommateur de la protection des consommateurs peut devenir tellement prohibitif qui l’empêche toute production de masse, ce risque de blocage s’aggrave si le droit de la consommation prend un aspect conflictuel en opposant les droits de consommateur aux obligations des producteurs toujours présumé suspect. La seule voie raisonnable est de rechercher un droit objectif consignent les intérêts des uns et les droits des autres. Le droit de la consommation devrait inciter à produire mieux mais aussi à consommer de manière plus raisonnable.
Sur un plan plus technique, le droit commun des obligations qui constituent la base de protection des consommateurs n’est cependant pas adapter et par conséquent n’est pas suffisant, il doit être adapté à des besoins spécifique à la fois pour prévenir les abus et pour en assurer une réparation efficace. En effet, le préjudice subit par un consommateur isolé et le plus souvent trop faible pour justifier une action justice contre le vendeur ou le fabricant.
Par conséquent, la protection des consommateurs au sens stricte n’est qu’un volé d’une politique plus large qui doit aussi prévoir leurs informations et favoriser leurs organisations. Le consumérisme s’est petit à petit développer dans ces deux sens (l’information et l’organisation) mais son développement a été très véritable selon les pays et les systèmes de droit. Aux Etats Unis, le développement du consumérisme s’est traduit par une multitude de législation appelé « act », en Europe le consumérisme s’est développé sur le plan national dans tous les pays d’Europe pour finalement aboutir à la () du code de la consommation européenne qui a rassemblé toutes les directions en la matière, quant au Liban les dispositions consuméristes étaient presque embryonnaire avant la communication de la droit 2005. Cette loi est certes assez évolué et protectrice mais dépourvu totalement de possibilité d’application. La structure de contrôle local n’a ni les moyens d’application ni la culture consumériste, ni l’existence de ces deux facteurs primordiaux a strictement neutralisé l’application nécessaire de cette législation très évoluée pour notre structure administrative, rudimentaire et inefficace.
Nous procéderons par deux parties ; la première partie doit nécessairement porté sur l’information du consommateur, tandis que la deuxième partie portera sur l’organisation des consommateurs et la protection par les institutions t les organisations étatique ou non gouvernemental.

Chapitre 1 L’information du consommateur