Free Essay

Euro Federation Ou Eclatement

In:

Submitted By nesa28
Words 7026
Pages 29
HEC – Ecole de gestion de l’Université de Liège

Travail de synthèse

Zone Euro : éclatement ou fédération
-
Michel Aglietta

Groupe 26

Année académique 2012-2013

Michel HERMANS (professeur)
Brigitte MARECHAL (assistante)
Michel HERMANS (professeur)
Brigitte MARECHAL (assistante)
Dellatolas Adonia
Kurshumlija Qendresa
Scenna Marie
3°BAC SEG

Dellatolas Adonia
Kurshumlija Qendresa
Scenna Marie
3°BAC SEG

HEC – Ecole de gestion de l’Université de Liège

Travail de synthèse

Zone Euro : éclatement ou fédération
-
Michel Aglietta

Groupe 26

Année académique 2012-2013

Michel HERMANS (professeur)
Brigitte MARECHAL (assistante)
Michel HERMANS (professeur)
Brigitte MARECHAL (assistante)
Dellatolas Adonia
Kurshumlija Qendresa
Scenna Marie
3°BAC SEG

Dellatolas Adonia
Kurshumlija Qendresa
Scenna Marie
3°BAC SEG

INTRODUCTION

Notre ouvrage, « Zone Euro : éclatement ou fédération », est apparu dans le contexte de la crise économique et d’un endettement important de certains pays de la zone euro. C’est au travers du sommet du 9 décembre 2011 que Aglietta (2010) base ses principales conclusions en remettant en cause la majorité des décisions prises par les dirigeants politiques. Dans cette ouvrage, l’auteur énonce donc les conséquences de la crise économique sur les pays de la zone euro et les diverses mesures prises par les gouvernements expliquant la situation actuelle. Entre autre, il se base sur la création de la monnaie unique et de ses fondements.
Comme nous l’indique le site du Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales, Michel Aglietta est d’origine française et est né en 1938. Il est un ancien élève de l'Ecole polytechnique et de l'ENSAE et est actuellement professeur de sciences économiques à l’université Paris-X Nanterre, consultant au CEPII et à Groupama Asset Management. Spécialiste des mécanismes de la finance moderne et théoricien de la monnaie, il est également membre du Conseil d'Analyse Economique auprès du Premier ministre, consultant à la CPR et membre de l'Institut Universitaire de France.
Il a notamment publié : « La crise : Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment s’en sortir ? » (2008) et « La crise, les voies de sortie » (2010). Ce travail parlera, dans un premier lieu, du livre et des arguments de l’auteur pour ensuite se diriger vers les concepts-clés qui y sont développés. Ensuite, nous développerons dans la troisième partie les arguments principaux de l’auteur en y analysant les avis d’autres auteurs parallèles ou divergents à ceux de Michel Aglietta. Pour conclure notre analyse, nous utiliserons un schéma thèse-antithèse-synthèse. Et enfin, la table des matières et la bibliographie fermeront ce travail de synthèse.

I. PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE A. Synthèse :
Dans ce contexte de crise du capitalisme financiarisé, Michel Aglietta relate dans son ouvrage que les principaux facteurs responsables de la situation de la zone euro sont les dérives du système financier privé et la polarisation des structures productives qui ont instauré une divergence entre les pays excédentaires et les pays déficitaires. Même si l’origine de cette crise est américaine, l’Europe a été fortement touchée à cause notamment du secteur bancaire. Les répercussions n’ont pas affecté seulement sur le secteur bancaire mais aussi sur les Etats qui se sont endettés pour éviter une dépression mondiale.
L’auteur revient sur le traité de Maastricht qui a fondé une Europe n’étant pas assez forte face aux problèmes actuels. Un des points importants à résoudre est le rôle que tient la BCE. En effet, le principe de souveraineté de la monnaie n’étant pas accompli, l’euro est considéré comme extérieur à la majorité des pays. Il semble donc primordial d’instaurer une unité politique. Ce qui impliquerait que les Etats renoncent à une part de gouvernance et qu’il y ait un changement des statuts la BCE pour qu’elle puisse devenir un prêteur en dernier ressort.
Un autre point important de la crise abordé dans cet ouvrage est le cas de la Grèce. En effet, il est utile de repenser au fait que la Grèce ne remplissait pas l’entièreté des conditions pour entrer dans l’union Européenne et par la suite dans la zone euro. Le fait qu’elle ait une structure fondamentalement différente de celle des autres pays de l’Europe et que la corruption et les dissimulations soient omniprésentes, ont entrainé les conséquences catastrophiques que nous connaissons actuellement lorsque la crise a éclaté aux Etats Unis. Deux solutions s’offrent alors à la Grèce. La première est de continuer à accepter les plans d’aide de la zone euro et accepter de faire face à des mesures d’austérité importantes pour résorber son endettement grandissant. La seconde, prenant exemple sur l’Argentine en 2001, est de déclarer faillite et sortir de la zone euro avec comme risque que les autres pays en difficultés agissent de la même manière. La finalité en serait un éclatement à terme de la zone euro ce qu’il faut éviter. L’auteur préconise comme solution radicale, de reconnaître l’insolvabilité de la Grèce et la dévalorisation de créances privées de 50%, proposée dans le plan du 27 octobre 2011.
L’Allemagne est l’un des principaux responsables dans la gestion et dans la durée de la crise. Elle a préféré accorder des prêts bilatéraux à des taux d’intérêts élevés et à refuser de changer les statuts de la BCE. En agissant de la sorte, elle impose sa doctrine fondée sur l’ordo libéralisme c.à.d. qu’aucune intervention politique n’est valable sans des règles strictes. Ensuite, l’Allemagne voudrait imposer son idéologie au reste des pays de la zone pour pouvoir retrouver leurs compétitivités. Or, cela est impossible au vu des structures différentes de chaque pays.
Après avoir identifié les problèmes de la zone euro, Michel Aglietta propose une fédéralisation forte de la zone euro. Pour y parvenir et redresser la situation de l’Europe, il suggère un ensemble de solutions à mettre en place. Premièrement, il faut faire de l’euro une monnaie complète en changeant les statuts de la BCE. Ensuite, il faut fédéraliser les dettes et créer un marché financier des Eurobonds. De plus, la régulation du système financier passerait par une agence fédérale qui évaluerait les politiques budgétaires des pays. Pour que ces solutions soient efficaces, il est nécessaire d’inverser la tendance à la polarisation des activités économiques entre le nord et le sud. Et pour terminer, la croissance à long terme reste un facteur primordial. Il suggère donc un investissement majeur dans le développement durable et l’innovation qui serait possible grâce à une taxation sur les émissions de carbone et la création d’une institution financière, le Fonds vert Européen.

B. Thèse de l’auteur :
L’auteur affirme que les gouvernements ne font pas le bon diagnostic sur les raisons de la crise dans la zone euro en tenant pour principal facteur la mauvaise gestion des finances publiques de certains Etats et donc ne prennent que des demi-mesures depuis le début de celle-ci. Il propose donc le fédéralisme de la zone euro comme solution pour redresser la situation.

C. Les arguments principaux :
Un des principaux arguments de l’auteur est la conception erronée de la monnaie qu’à la zone euro. La monnaie est considérée comme externe par la majorité des pays. Au lieu de créer une convergence entre les pays, elle en a créé une divergence. La BCE devrait modifier ses objectifs et statuts pour instaurer une collaboration avec les gouvernements afin que le principe de souveraineté de l’euro soit assouvi ainsi qu’exercer le rôle de prêteur en dernier ressort sur les marchés de dettes publiques. Il faudrait établir une autorité budgétaire permanente et efficiente qui analysera et surveillera l’élaboration des budgets nationaux avec la collaboration de la BCE au sein de la zone Euro et ainsi fédéraliser les dettes publiques des Etats.
De plus, il faudrait faire des transferts permanents aux autres pays en difficulté et arrêter de leur imposer des règles strictes (conditionnées par l’ordo-libéralisme allemand) comme des taux d’intérêts élevés ou des politiques d’austérité qui ne font qu’enfoncer ces pays dans l’endettement.
Des politiques budgétaires tournées vers le long terme devraient être établies en investissant dans le développement, l’éducation, la formation, les services publiques pour relancer la croissance et éviter la stagnation. En effet le seul moyen d’avoir une croissance soutenable est d’investir dans l’innovation et le développement durable (en adaptant les modes de production et de consommation en conséquence des changements climatiques). Il faut créer une institution financière, le Fonds vert européen, dont le capital serait fourni par les budgets européens et augmenté par le produit d’une taxe carbone (basé sur l’actif carbone) et d’une taxe sur les transactions financières.

II. LES CONCEPTS CLÉS

Avant de passer à l’analyse individuelle des arguments, il est important de rappeler les termes importants du livre. C’est pourquoi, dans ce chapitre, nous allons analyser les concepts-clés majeurs de l’ouvrage. Pour cela, nous allons comparer leurs significations selon différentes sources : Le Petit Robert, un lexique spécialisé et enfin l’interprétation donnée par l’auteur.

A. Austérité / Rigueur :
Le dictionnaire définit l’austérité comme étant « une politique économique visant à réduire l’ensemble des revenus disponibles pour la consommation, par le recours à l’impôt, aux blocages des salaires, à l’emprunt forcé, aux restrictions de crédits et aux contrôles des investissements » (Rey-Debove J. & Rey A., 2012). Quant au lexique, il le définit comme « politique économique consistant à comprimer la demande en vue de ralentir la hausse des prix » (Jacquillat B., Levy-Garboua V., 2009, p.55). Par contre, Aglietta (2012) ne dit pas explicitement ce qu’est l’austérité mais nous le fait comprendre par des exemples tels que la diminution des salaires, l’augmentation des impôts, …

B. Actif carbone
Aucun dictionnaire de la langue française, ni lexiques économiques ne définit ce mot. En effet, ce mot est un néologisme de l’auteur. Quant à l’auteur, il le définit comme étant « l’actif générique d’un nouveau régime de croissance, en ce que sa valorisation déclenche des transformations dans tous les secteurs de l’économie, modifiant l’évaluation des rendements et des risques des investissements et donc réorientant l’allocation du capital. L’unité de volume de cet actif est la tonne CO² évitée par tout projet d’investissement qui produit cet actif en diminuant le montant de gaz à effets de serre dans l’atmosphère. Le prix de l’actif Carbonne est la valeur sociale du Carbonne instituée par la puissance publique » (Aglietta, 2012, p.135). C. Fonds vert européen :
Cette nouvelle institution a été inventée par l’auteur, elle ne figure ni dans le dictionnaire ni dans les lexiques économiques. Selon l’auteur, « le fonds vert européen serait un intermédiaire financier public de droit européen sous tutelle du parlement européen. Il serait doté d’un capital fourni par le budget européen. Le budget serait augmenté du produit d’une taxe carbone européenne, prolongement naturel de l’instauration d’une valeur sociale du carbone et d’une taxe sur les transactions financière » (Aglietta, 2012, p.138).

D. Eurobonds (euro obligation)
Le dictionnaire définit les eurobonds comme étant « des obligations libellées dans une autre monnaie que celle du pays de placement » (Rey-Debove J. & Rey A., 2012, p.957). Le lexique en donne une définition très similaire : « c’est une obligation libellée en une autre monnaie que celle du pays où elles sont placées » (Sousi-Roubi B., 2001, p.125). Par contre, l’auteur les définit comme « un marché unifié des obligations souveraines des pays de la zone euro » (Aglietta, 2012, p.122).

E. Fédéralisme
Le fédéralisme est, selon le dictionnaire, « un système politique dans lequel le gouvernement central d’un Etat (gouvernement fédéral) partage avec les gouvernements des collectivités qui forment cet Etat les diverses compétences constitutionnelles : législation, juridiction et administration » (Rey-Debove J. & Rey A., 2012, p.1022). Dans le lexique politique, on le définit comme étant « les techniques juridiques de groupement d’unités politiques dans un ensemble plus vaste doté de compétences générales, sans porté atteinte à la spécificité des composants » (Debbasch C., Bourdon J., Pontier J.-M., Ricci J.-C., 2001, p.207). Par contre, l’auteur donne une définition du fédéralisme plus spécifique à l’Union Européenne. Selon lui, le fédéralisme repose « sur trois piliers indissociables : faire de l’euro une monnaie complète en modifiant le mandat de la BCE, construire une gouvernance économique par l’élaboration des budgets faisant dialoguer le niveau européen et les instances législatives nationales, mutualiser les dettes publiques dans un puissant marché financier d’obligations communes (eurobonds) » (Aglietta, 2012, p.15).

F. L’ordo-libéralisme :
Aucune définition de ce courant n’est donné ni dans le dictionnaire de la langue français, ni dans les lexiques économique. L’auteur, quant à lui, le définit comme étant une conception allemande. Selon lui, « le juridique est hypertrophié dans la conception allemande de l’ordo-libéralisme. L’ordo-libéralisme est hérissé de règles. L’Allemagne se méfie des marches. Ceux-ci doivent être maintenus sous le contrôle de règles strictes. Dans la conception allemande de l’action politique, le pire est d’improviser dans la crise. On ne peut agir si l’on n’a pas au préalable un cadre juridique solide dans lequel on peut inscrire une procédure de crise » (Aglietta, 2012, p.88).

G. Monétarisme :
Le dictionnaire définit ce concept comme étant « un courant théorique donnant à la monnaie une place déterminante dans les explications des fluctuations économiques » (Rey-Debove J. & Rey A., 2012, p.1624). Le lexique économique en donne une définition semblable : « un courant théorique privilégiant la monnaie dans l’explication des fluctuations économiques » (Silem A., Albertini, J.M., 2010, p.560). Quant à l’auteur, il en donne une définition selon la conception européenne. Dans celle-ci, « la monnaie est neutre vis-à-vis des phénomènes économiques réels. Mais l’auteur dit que cette conception est erronée » (Aglietta, 2012, p.43).

H. Polarisation :
Le petit Robert définit la polarisation comme étant « l’action de concentré en un point (des forces, des influences) » (Rey-Debove J. & Rey A., 2012, p.1950). Quant au lexique économique, il le définit comme étant « l’effet de la concentration géographique des activités économiques. La polarisation peut être le synonyme d’effet centripète ou d’effet d’attraction des pôles déjà existants » (Broquet H., 1995, p.692). L’auteur le définit comme « un effet, au sein d’un espace géographique, par lequel on tend à agglomérer les activités les plus productives dans les mêmes pôles et à désertifier les régions qui étaient initialement les moins industrialisées » (Aglietta, 2012, p.15).

III. « Les gouvernements de la zone euro ont une conception erronée du monétarisme »
Par Marie Scenna

Dans cette première partie de l’analyse des arguments de Michel Aglietta (2012), je vais tout d’abord m’attarder sur celui dans lequel l’auteur développe la vision erronée qu’ont les Etats de la zone euro quant au monétarisme ainsi que le changement d’objectif que la BCE devrait effectuer pour remédier à ce problème de souveraineté. Je présenterai ensuite différents avis scientifiques, en accord ou non, avec cette vision pour enfin conclure.
Dans son ouvrage, l’auteur met en évidence le fait que les gouvernements de la zone euro ont une conception erronée de la monnaie. En effet, ils se basent sur une conception erronée du monétarisme qui suppose une neutralité de la monnaie vis-à-vis de phénomènes économiques réels. La monnaie est considérée comme externe par la majorité des pays puisqu’ils ne sont responsables de la solvabilité de la BCE qu’à concurrence du montant engagé dans celle-ci. Au lieu de créer une convergence entre les pays, elle a créé une divergence. La BCE devrait modifier ses objectifs et instaurer une collaboration avec les gouvernements pour mettre en place un « policy mix » européen pour que le principe de souveraineté de l’euro soit assouvi.
André Orléan (2005), directeur de rechercher au CNRS et auteur de nombreux ouvrages sur la monnaie en collaboration avec Michel Aglietta (2012), abonde dans ce sens. En effet, d’après lui, la monnaie n’est en aucun cas un instrument neutre et exogène. Il ajoute également qu’elle est, à l’opposé, au cœur de luttes soutenues dans lesquelles les individus essaient de mettre en place une définition de la richesse qui sert leurs intérêts stratégiques. La compréhension des crises monétaires dépend essentiellement de cette hypothèse. « Á nos yeux, la crise monétaire se définit comme le moment où l’unanimité monétaire qui prévalait antérieurement se délite sous l’action d’intérêts antagonistes de telle sorte que la définition de la richesse sociale redevient à nouveau enjeu de luttes ouvertes » (Orléan, 2005,p. 10). De plus André Orléan (2002) insiste sur le fait de mettre l’accent sur la souveraineté, la confiance et le symbolisme de la monnaie dans son article « Essentialisme monétaire et relativisme méthodologique »
Cependant, Jacques Sapir (2012), auteur de « Faut-il sortir de l’Euro » (Italique ?) et directeur de recherche à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, n’est pas de l’avis de Michel Aglietta (2012). Il conteste l’essentialisme monétaire avancé par l’auteur qui fait de la monnaie une institution centrale et suppose que la monnaie unique est suffisante pour instaurer une homogénéisation rapide des mécanismes économiques des divers pays. Ensuite Jacques Sapir pense que l’opinion européenne n’est pas encore apte à mettre en place un budget fédéral pour résoudre le problème de la divergence au sein des pays de la zone euro (Aglietta, 2012).
Pour terminer, Jérôme Creel (2007) affirme aussi dans son article « La politique de change de la zone euro ou le hold-up tranquille de la BCE » que l’euro est n’est pas uniquement une monnaie sans Etat mais une monnaie sans souveraineté et que sans gouvernement politique, l’euro ne peut servir le projet européen. Pour contre, il défend l’idée qu’il faudrait mettre d’avantage l’accent sur le choix d’un régime de taux change ce dont la zone euro a économiquement besoin. Pour lui, la BCE est la cible d’un hold-up tranquille. Pour y remédier, il faudrait développer d’avantage l’objectif de stabilité nominale du taux de change au lieu de l’actuel objectif de stabilité des prix. Il justifie cet argument lorsque les économies nationales sont en concurrence les unes envers les autres sur le marché domestique ou mondial afin de pallier les politiques sociales néfastes à la stabilité régionale et la croissance interne.
Mcnamara & Meunier (2002) sont du même avis que Jérôme Creel (2007). Effet, les auteurs reconnaissent tout d’abord que pour que la monnaie unique, à savoir l’euro, puisse être bénéfique à l’ensemble de l’Europe, il est nécessaire que celle-ci soit représentée par une seule voie tant sur le plan régional que international. L’article aborde aussi l’importance d’un objectif sur les taux de change mais que le traité de Maastricht reste assez vague quant à l’attribution des compétences aux autorités responsables telles que la BCE.
En conclusion, je dirai que la plupart des auteurs s’accordent sur le fait que l’euro reste une monnaie incomplète et par-dessus tout sans souveraineté. Cependant les avis divergent quant aux solutions à apporter pour résoudre ce problème. Jacques Sapir (2012) ne soutient pas l’idée que la monnaie puisse être considérée comme une institution centrale et que les pays européens ne sont pas prêts à mettre en place un budget européen. Ensuite, Jérôme Creel (2007) est aussi d’avis de dire que l’euro est une monnaie sans souveraineté et que pour résoudre ce problème, il faudrait d’avantage se pencher sur une politique des taux de changes. Il est rejoint sur cet argument par Mcnamara & Meunier (2002) qui invoquent aussi le fait que la monnaie unique doit être associée à une voie unique.
Adonia Dellatolas va exposer le second argument de Michel Aglietta et le mettre en relation avec d’autres auteurs.

Bibliographie

Creel, J. et al. (2007). La politique de change de la zone euro ou le hold-up tranquille de la
BCE.
Revue de l'OFCE, 2007/1 no 100, 7-30. DOI : 10.3917/reof.100.0007. En ligne http://www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2007-1-page-7.htm

Mcnamara, K. R., & Meunier, S. S. (2002). Between national sovereignty and international power: what external voice for the euro?. International Affairs, 78(4), 849-868.

Orléan, A. (2008). Crise de la souveraineté et crise de la monnaie : l’hyperinflation allemande des années 1920. In B. Théret (Eds.), La monnaie dévoilée par ses crises. Vol. II : Crises monétaires en Russie et en Allemagne au XXème siècle (pp. 187-219). Paris : Editions de l'EHESS.

Sapir, J. (2012). Faut-il sortir de l'Euro. Paris : Le Seuil.

IV. « Fédéralisation des dettes publiques de la zone euro et l’émission d’Eurobonds »
Par Adonia Dellatolas

Michel Aglietta (2012) suggère dans son ouvrage la fédéralisation de la zone Euro. Il soutient qu’il faudrait établir une autorité budgétaire permanente et efficiente qui analysera et surveillera l’élaboration des budgets nationaux avec la collaboration de la Banque Centrale Européenne (BCE) au sein de la zone Euro. En outre, il explique qu’un trésor, avec des moyens d’investigation et d’analyse pour concevoir un « policy mix », serait plus efficace qu’un simple conseil des ministres des finances de la zone euro se réunissant périodiquement. Dans ce sens il serait alors possible d’émettre sous forme d’obligations appelées « Eurobonds », les dettes publiques des Etats membres de la zone Euro.
Kenneth Matziorinis (2011) suggère que la crise de la dette de la zone euro pourrait être résolue par l’émission d’Eurobonds. En effet, dû aux craintes que certains pays membres soient ou deviennent insolvables, les marchés exigent actuellement une prime de risque élevée qui augmente le coût de refinancement de ces Eurobonds et diminue leur prix. L’émission d’Eurobonds diminuerait le taux d’intérêt auquel les Etats membres financent leur dette ainsi que leurs futurs déficits budgétaires. Selon l’auteur, la durabilité des niveaux de dette de la zone euro serait alors améliorée. Celle-ci favoriserait les perspectives budgétaires des Etats membres et justifierait des taux de financement inférieurs. De plus, la proportion des mesures d’austérité à court terme des Etats de la zone euro serait restreinte. Le risque de récession serait réduit et favoriserait une croissance du PIB à moyen et long terme. L’émission d’Eurobonds transformerait le marché des capitaux européens, actuellement fragmenté en obligations nationales, en un unique marché d’Eurobonds. Ce dernier serait ainsi de taille comparable au marché du Trésor américain. Un avantage déterminant car cela consoliderait le rôle de l’euro en tant que monnaie de réserve mondiale. La demande accrue de transactions d’Eurobonds diminueraient le taux d’intérêt et permettrait donc aux membres de la zone euro d’emprunter à des coûts moindres. Cet avantage est appelé seigniorage. Matziorinis estime que l’émission d’Eurobonds serait la solution la moins onéreuse pour tenter de résoudre les crises de la dette et bancaire actuelles de la zone euro. Cela serait également bénéfique aux banques européennes.
Otmar Issing (2009) s’oppose à l’introduction d’Eurobonds. Concurremment garantis, il estime qu’ils affaibliraient la discipline budgétaire en supprimant les motivations de politique budgétaire saines. En effet, ils pourraient générer des problèmes d’aléas moraux dans la zone euro où chaque Etat assumerait leur dette et n’aiderait pas les autres Etats en cas de défaillance de dette. Ces nouveaux Eurobonds empêcheraient principalement les marchés financiers de pratiquer leurs effets disciplinaires par le biais de taux d’intérêt plus élevés. En outre, l’auteur relate que l’émission d’Eurobonds causerait préjudice et impliquerait la modification de la clause de non renflouement (dite ‘no bail out’) prévue par l’article 125 du Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne. Cette clause fut un élément clé lors du consentement de certains Etats à la création de l’Euro. Les Eurobonds seraient couteux pour les pays les plus solides et porteraient particulièrement atteinte à la crédibilité de la zone euro en tant que zone financièrement stable et solide. Un autre désavantage est que l’Eurobond conforterait l’illusion qu’il est possible pour un pays de se débarrasser de ces difficultés sans avoir à engager de réformes fiscales fondamentales.
Roland Gilet (2013) explique, lors de la conférence du 25 mars 2013 à HEC-ULg, qu’il n’est pas opposé aux Eurobonds mais que leur pertinence pour réguler la crise en zone Euro est plus que limitée. En effet, il rappelle qu’il existe déjà des obligations émises par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ou le Mécanisme de Solidarité Financière (MSF). Le marché leur applique une prime de risque qui tient compte des poids respectifs des différents Etats dans le MSF ou le Fonds européen de stabilité financière (FESF). De plus, les Eurobonds émis par la BEI sont à un taux différent que les obligations allemandes. Roland Gillet précise qu’il est impératif de ne pas confondre les décisions d’investissements et de financements. De son point de vue, faire tourner la planche à billets n’améliorera pas la situation de la zone Euro. Il estime qu’il n’y a pas de solutions miracles sur le financement et qu’il faudrait faire de gros efforts pour pouvoir retrouver une Europe saine. Il souligne également le fait que les pays fragilisés de leur crise ne pourront en sortir que par des solutions de Business plans spécifiques à chacun et non pas via des politiques de financement qui ne font qu’actuellement perdre du temps. Autrement dit, il faudrait arrêter de prêter inutilement à des pays ne possédant pas un système fiscal adéquat mais au contraire les aider à se relancer en y instaurant un système fiscal approprié. Roland Gillet faisait particulièrement référence au cas de la Grèce.
En conclusion, Aglietta (2012) et Matziorinis (2011) s’accordent pour dire qu’il faudrait fédéraliser les dettes de la zone Euro par l’émission d’Eurobonds. Cependant Issing (2009) s’y oppose clairement car cela affaiblirait la discipline budgétaire et créerait des problèmes d’aléas moraux aire et Roland Gillet (2012) estiment que leur pertinence est plus que limitée.
Qendressa Kurshumlija va maintenant présenter un troisième argument de Michel Aglietta ainsi que l’analyse qui s’en suit.

BIBLIOGRAPHIE

Favero, C., & Missale, A. (2012). Sovereign spreads in the eurozone: which prospects for a
Eurobond?. Economic Policy, 27(70), 231-273. doi:10.1111/j.1468-0327.2012.00282.x

Gillet, R. (2013, mars). L’Europe a-t-elle encore les moyens de sa politique ? Conférence présentée au cours d’économie monétaire et financière des 3ème Bac Sciences économique et de gestion, HEC-ULg, Liège.

Issing, O. (2009). Why a Common Eurozone Bond Isn’t Such a Good Idea. White Paper number 3, Europe’s World, Brussels. En ligne http://www.ifk-cfs.de/fileadmin/downloads/publications/white_paper/White_Paper_No_3_2009_Final.pdf

Matziorinis, K. (2012). Is the 'Euro Bond' the answer to the euro sovereign debt crisis? What outcome can investors expect from Europe?. Journal of Wealth Management, 14(4), 11-21.

Version consolidée du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne du 30 mars 2010 tels qu'ils résultent des modifications introduites par le traité de Lisbonne signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne et entré en vigueur le 1er décembre 2009 déterminant les fondements de l’union entre les peuples européens. (2010). Journal officiel de l’Union européenne, 30 mars, p.83/99.

V. « Du développement durable et de l’innovation pour une croissance soutenable »
Par Qendresa Kurshumlija

Enfin sur cette dernière partie, je vais aborder l’argument dans lequel Michel Aglietta (2012) développe sa vision sur une croissance soutenable. Je présenterai ensuite les avis de divers auteurs, en accord ou pas avec cette vision.
Dans son ouvrage, l’auteur explique que la réponse à la crise de la dette est la croissance soutenable. En effet, les menaces écologiques qui existent sur la planète entière, nous oblige à revoir nos modes de consommation et de production pour qu’ils soient plus respectueux envers l’environnement. C’est pourquoi, il est indispensable d’investir dans l’innovation et le développement durable. Il propose donc la mise en place d’une institution financière publique, le Fond vert Européen dont le budget serait fourni par la taxe sur le carbone (basé sur l’actif carbone) et celle sur les transactions financières, qui investirait dans des projets verts orientés vers la réindustrialisation du Sud. L’économiste et professeur de développement durable, Jackson (2009) oriente sa réflexion dans le même sens qu’Aglietta (2012) en déclarant qu’on ne peut plus continuer à avoir un système économique en perpétuel croissance avec des ressources naturelles limitées. Il déclare qu’il est impératif de se retourner vers une solution de relance de l’économie basée sur des innovations « vertes » et des investissements dans le développement durable. Il prend pour exemple le New Deal Vert (inspirée de celui de Roosevelt dans les années 1930) qui consiste à réorienter les investissements dans les technologies vertes pour préserver l’environnement. Plusieurs pays l’ont d’ailleurs envisagé comme la Chine, les USA mais la Corée du Sud est celui ayant été le plus loin en consacrant 80% de son budget à des dépenses à vocation de développement durable. Jackson (2009) rejoint aussi Aglietta (2012) sur la taxe carbone et l’émission d’obligations d’Etat liés à des investissements ayant une faible quantité de CO2.
Cependant, plusieurs auteurs qualifient ces nouveaux concepts (croissance verte, capitalisme vert, développement durable) comme étant de purs oxymores. En effet, ces concepts associés à une économie respectant l’environnement ne peuvent coexister ensemble. Parmi eux, Latouche (1994) qualifie le développement durable comme étant « un enfer pavé de bonnes intentions » (Latouche, 1994). Selon lui, on essaye de rendre durable le développement et pas l’environnement. Car si c’était le cas ça serait incompatible avec la logique économique. Ce développement durable est un nouveau concept des pays occidentaux qui permettrait d’amener une croissance verte. Mais il avance qu’elle ne répond en rien aux problèmes écologiques et aux inégalités entre le Nord et le Sud. En réalité, elle entrainerait une dégradation globale car elle entraine un effet « rebond » c’est-à-dire que qu’une croissance perpétuelle anéantie la réduction de l’impact sur l’environnement. Il propose comme solution une décroissance conviviale.
Combes (2010) quant à lui, nous explique que cette nouvelle phase économique, qui est le « capitalisme vert », n’est qu’une façade. En effet, les investissements monstrueux en développement durable sont censés nous apporter une croissance et créer des emplois. Mais il faut se demander si ces investissements n’apportent pas qu’un effet de substitution c’est-à-dire un déplacement des emplois, de la consommation d’un secteur à un autre et donc pas de croissance réelle. Comme Latouche (1994), il assure que la probabilité d’un « effet rebond» est grande. Il rajoute que se fier au CO2 comme calcul du degré de pollution n’est pas fiable. Certaines technologies pourraient avoir une faible émission de CO2 mais pourraient très bien être nocives pour l’environnement. Enfin, on ne fait que « verdir » le capitalisme. Les caractéristiques du capitalisme que sont le profit et l’accumulation du capital, ne nous permettront pas de nous rediriger vers une économie plus verte. Il faudrait une réforme profonde des règles ou même plus une sortie du capitalisme. De plus, Tissot (2001), directeur général honoraire de l'Institut français du pétrole, déclare qu’on ne pourra pas remplacer complètement certaines énergies fossiles dans des secteurs comme celui de l’automobile. En effet, il n’y a pas énormément de substituts aux carburants dans ce secteur. Selon lui, « les solutions de remplacement restent très limitées : les voitures électriques devraient utiliser de l’électricité produites sans recours au charbon, au pétrole ou au gaz ; d’excellents carburants de substitution peuvent être produits par synthèse chimique mais le mélange utilisé pour la synthèse serait principalement produit à partir de combustibles fossiles, le charbon en premier lieu » (Tissot, 2001). Même si on arrive a trouvé des substituts, certaines énergies qui sont disponible en plus grosse quantité, seront quand même nécessaires (charbon ou nucléaire). Mais ces énergies sont fortes émettrices de CO2. Donc cela n’arrange en rien nos problèmes climatiques.
Maingault (2006) complète Tissot en disant que les énergies renouvelables n’ont pas encore atteint une maturité suffisante et ne sont donc pas encore capables de satisfaire certaines demandes en énergie. Ces deux auteurs s’accordent donc bien sur le fait qu’on ne pourra pas totalement supprimée notre consommation d’énergies fossiles.
En conclusion, il faut réagir à la crise économique et écologique qu’il y a actuellement. Selon Aglietta (2012) et Jackson (2010), on doit relancer la croissance en investissant dans l’innovation et le développement durable. Mais Latouche (1994) et Combes (2010) remettent en question cette nouvelle phase économique. De plus, Tissot (2001) et Maingault (2006) apportent, quant à eux, une certaine résistance quant à la transition complète vers les énergies renouvelables.

Bibliographie :

Combes, M. (2010). Réflexion sur le « capitalisme vert ». Mouvements, 63, 99-110. DOI :
10.3917/mouv.063.0099.

Jackson, T. (2010). Prospérité sans croissance: la transition vers une économie durable.
Bruxelles : De Boeck & Etopia.

Latouche, S. (1994). Développement durable, un concept alibi. Tiers-Monde, 35 (137), 77-94.
En ligne. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1994_num_35_137_4851

Maingault, P. (2006). Une croissance économique écologiquement soutenable est-elle possible ? Ecologie & politique, 32, 121-139. DOI : 10.3917/ecopo.032.0121

Tissot, B. (2001). Quel avenir pour les combustibles fossiles ? Les avancées scientifiques et technologiques permettront-elles la poursuite d'un développement soutenable avec les énergies carbonées ? Académie des Sciences, 333(12), 787–796. DOI : 10.1016/S1251-8050(01)01692-5

VI. SYNTHÈSE CRITIQUE

Après cette analyse complète de l’ouvrage, nous pouvons étayer les visions de l’auteur. Selon lui, les gouvernements ne font pas le bon diagnostic sur les raisons de la crise dans la zone euro et donc ne prennent que des demi-mesures depuis le début de celle-ci. Ces erreurs menacent de faire éclater la zone euro. En continuant ainsi, les pays fortement affectés par la crise comme la Grèce risquent de voir comme solution une sortie de la zone euro. En opposition à cette issue, Aglietta (2012) recommande le fédéralisme pour une Europe plus solidaire. Pour ce faire, il faut assouvir la souveraineté de l’euro en changeant les statuts de la BCE qui lui permettrait notamment de mettre en place une politique budgétaire. De plus, il défend la mutualisation des dettes par l’émission d’eurobonds et prône une orientation vers un nouveau régime de croissance qui tient compte des menaces climatiques actuelles en créant une nouvelle institution financière, le Fond Vert Européen, qui aurait pour but de financer cette croissance en la dirigeant vers la ré industrialisation des pays du sud. Dans son idée, Aglietta (2012) est soutenu par plusieurs auteurs dans son idée.
Tout d’abord, Aglietta dénonce la vision erronée de la monnaie qu’ont les gouvernements européens ainsi l’absence de souveraineté de l’euro. Orléan (2005) abonde dans ce sens. En effet, la monnaie est tout sauf un instrument neutre et exogène et pour lui c’est un facteur essentiel à la compréhension de toutes crises monétaires. De plus, il met l’accent sur l’importance d’établir la souveraineté, la confiance et le symbolisme de la monnaie.
Ensuite Aglietta (2012) propose une émission d’Eurobonds. Matzionis (2011) avance que cette idée pourrait être la solution à la crise de la dette. Il énonce plusieurs avantages de l’émission d’Eurobonds tels que la diminution du taux d’intérêt auquel les Etats membres financent leurs dettes ainsi que la diminution de leurs futurs déficits. Il souligne également que les mesures d’austérités à court terme des Etats membres seraient moindres grâce à l’émission d’Eurobonds. Par ailleurs, il estime que les eurobonds seraient la solution la moins couteuse pour tenter de résoudre la crise de la dette.
Enfin, Aglietta (2012) affirme qu’une nouvelle forme de croissance respectueuse de l’environnement est indispensable. Jackson (2010) est de cet avis. Il nous explique qu’on doit se réorienter vers des investissements verts. Il prend notamment comme exemple le New Deal Vert. Il rejoint Aglietta (2012) aussi sur la taxe carbone et l’institution financière.
Après lecture de livres et d’articles l’antithèse qui suit nous semble la plus appropriée : Aglietta développe une Union Européenne utopique sans donner de réels signes d’améliorations. Dans le système économique actuel, les solutions qu’il propose ne sont pas réalisables facilement. En effet, nous avons une Europe avec des cultures différentes et qui n’éprouve pas ce sentiment de solidarité dont on aurait besoin pour mettre en place un fédéralisme fort. Une politique plus forte au niveau de la monnaie ou l’émission d’Eurobonds ne peut effacer ces divergences. Les pays les plus solides ne veulent pas rassembler les dettes car ils estiment qu’ils ne sont pas responsables pour les dettes des pays qui, d’après eux, n’ont pas géré leur déficit convenablement et qui n’ont pas de système fiscal adéquat. De plus, une croissance verte n’est pas la meilleure des solutions aux problèmes actuels et n’est pas conforme avec la logique économique qui est mise en place, le capitalisme. Ces caractéristiques fondamentales ne permettent pas de faire des progrès au niveau de l’environnement et d’amener de la croissance à long terme.
Le premier argument qui nous a permis de construire notre antithèse est celui de Sapir (2012). En effet, l’auteur est contre l’idée selon laquelle la monnaie doit être considérée comme une institution centrale de l’économie puisqu’elle ne permet pas, selon lui, de résoudre le problème des divergences qu’il existe entre les Etats européens. Ensuite, il juge que le projet visant à mettre en place un budget européen, n’est pas réalisable vu l’état d’esprit actuel des différents membres de l’union européenne. Ensuite Creel (2007) et Mcnamara & Meunier (2002) sont du même avis et avancent tous trois qu’il est d’avantage nécessaire de mettre l’accent sur une politique des taux de change.
Ensuite, c’est Issing (2009) qui s’oppose à la fédéralisation des dettes par l’introduction d’eurobonds. Il considère qu’ils affaiblissent la discipline budgétaire et génèrerait des problèmes d’aléas moraux au sein de la zone euro. En effet, tel que l’énonce l’article 125 du Traité sur le fondement de l’Union Européenne, chaque état membre est responsable de sa propre dette. Quant à Gillet (2012) lui n’est pas opposé mais remet en question leur pertinence qui à son gout, est plus que limitée.
Enfin, Combes (2010) et Latouche (1994) remettent en question les nouvelles théories basées sur un respect de l’environnement. En effet, ils nous expliquent qu’une économie verte ne peut exister parallèlement avec le système économique actuel. Pour éviter les problèmes climatiques et les inégalités, on doit se poser des questions sur les principes qui dominent notre économie. Latouche (1994) avance que la croissance n’arrangera rien et qu’il faut une décroissance tandis que Combes est pour une réforme du capitalisme entier ou une sortie de celui-ci. De plus, Tissot (2001) et Maingault (2006) nous disent que malgré les efforts en matière environnementales, nos économies sont fortement dépendantes des énergies fossiles et que cela va être très dures de pouvoir s’en passer entièrement.
En ce qui nous concerne, nous partageons l’avis de l’auteur de manière générale. En effet, l’Europe a besoin de solutions fortes afin de sortir de cette crise qui l’étouffe depuis 2008. Il est impossible de nier que si les gourvements continuent dans cette direction en se rejettant la responsabilité les uns sur les autres, la zone euro court à la catastrophe. De plus, il est tout aussi indéniable que l’euro manque cruellement de souveraineté.
Ces solutions semblent tellement plausibles que nous ne comprennons pas pourquoi les gouvernements ne les ont pas encore toutes appliquées. Ce qui est dans leur intérêt général. Dès lors Michel Aglietta nous proposerait-il une utopie ?
Les auteurs que nous avons analysés arrivent dans l’ensemble aux mêmes résultats quant à la situation que vit actuellement l’Europe. Mais les solutions qu’ils avancent sont toutes fortmement nuancées sans pour autant être totalement opposées.
-------------------------------------------------

VII. VIII. BIBLIOGRAPHIE

Broquet, H. (1995). Vocabulaire de l’économie en Belgique. Bruxelles : Editions Vie
Ouvrière.
Combes, M. (2010). Réflexion sur le « capitalisme vert ». Mouvements, 63, 99-110. DOI :
10.3917/mouv.063.0099.

CEPII (2012). Site du Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales. En ligne http://www.cepii.fr (consulté le 16 novembre 2012)
Debbasch, C., Bourdon, J., Pontier, J.-M., & Ricci, J.-C. (2001). Lexique de politique. Paris :
Dalloz.
Favero, C., & Missale, A. (2012). Sovereign spreads in the eurozone: which prospects for a
Eurobond?. Economic Policy, 27(70), 231-273. doi:10.1111/j.1468-0327.2012.00282.x

Gillet, R. (2013, mars). L’Europe a-t-elle encore les moyens de sa politique ? Conférence présentée au cours d’économie monétaire et financière des 3ème Bac Sciences économique et de gestion, HEC-ULg, Liège.

Issing, O. (2009). Why a Common Eurozone Bond Isn’t Such a Good Idea. White Paper number 3, Europe’s World, Brussels. En ligne http://www.ifk-cfs.de/fileadmin/downloads/publications/white_paper/White_Paper_No_3_2009_Final.pdf

Jackson, T. (2010). Prospérité sans croissance: la transition vers une économie durable.
Bruxelles : De Boeck & Etopia.
Jacquillat, B., & Levy-Garboua, V. (2009). Les 100 mots de la crise financière. Paris : Presse
Universitaire de France.

Latouche, S. (1994). Développement durable, un concept alibi. Tiers-Monde, 35 (137), 77-94.
En ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1994_num_35_137_4851

Maingault, P. (2006). Une croissance économique écologiquement soutenable est-elle possible ? Ecologie & politique, 32, 121-139. DOI : 10.3917/ecopo.032.0121
Matziorinis, K. (2012). Is the 'Euro Bond' the answer to the euro sovereign debt crisis? What outcome can investors expect from Europe?. Journal of Wealth Management, 14(4), 11-21.
Michalon (2012). Site des Editions Michalon. En ligne http://www.michalon.fr (consulté le
16 novembre 2012).
Rey-Debove, J., & Rey, A. (2012). Le Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris : Le Robert.
Russel, J. (2010). Dictionary of Banking and Finance. London: A & C Black.
Silem, A., & Albertini, J.M. (Eds). (2010). Lexique d’économie. Paris : Dalloz.
Sousi-Roubi, B. (2001). Lexique de la banque et des marchés financiers. Paris : Dalloz.
Tissot, B. (2001). Quel avenir pour les combustibles fossiles ? Les avancées scientifiques et technologiques permettront-elles la poursuite d'un développement soutenable avec les énergies carbonées ? Académie des Sciences, 333(12), 787–796. DOI : 10.1016/S1251-8050(01)01692-5
Version consolidée du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne du 30 mars 2010 tels qu'ils résultent des modifications introduites par le traité de Lisbonne signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne et entré en vigueur le 1er décembre 2009 déterminant les fondements de l’union entre les peuples européens. (2010). Journal officiel de l’Union européenne, 30 mars, p.83/99.

Table des matières Introduction 1 I. Présentation de l’ouvrage 1 A. Synthèse 1 B. Thèse de l’auteur 2 C. Arguments de l’auteur 3 II. Les concepts-clés 4 A. Austérité / Rigueur 4 B. Actif Carbon 4 C. Fonds Vert Européen 5 D. Eurobonds (Euro Obligations) 5 E. Fédéralisme 5 F. Ordo Libéralisme 5 G. Monétarisme 6 F. Polarisation 6 III. « Les gouvernements de la zone euro ont une conception erronée du monétarisme » 7 Par Marie Scenna 7 1. Bibliographie 9 Iv. « Fédéralisation des dettes publiques de la zone euro et l’émission d’Eurobonds » 10 Par Adonia Dellatolas 10 1. Bibliographie 12 v. « Du développement durable et de l’innovation pour une croissance soutenable» 13 Par Qendresa Kurshumlija 13 1. Bibliographie 15 Vi. Conclusion 16 Bibliographie

--------------------------------------------
[ 1 ]. Cet article interdit à un Etat membre d’être tenu responsable ou d’assumer les obligations de la dette d’un autre gouvernement, autrement dit de porter une assistance financière à un pays en difficulté de la zone euro.

Similar Documents