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Body Language

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Submitted By phili
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Je désignerai ainsi l'activité mimo-gestuelle qui est liée à la constitution de l'énoncé auquel elle s'intègre : en premier lieu par la gestualité deictique ou désignante ; comment donner sens à cette phrase " c'est celui-ci qui me plait le plus " si un geste de pointage n'est pas présent pour la contextualiser ?
À cette gestualité nécessaire, et prévue par la forme même de l'expression verbale, s'ajoute la gestualité illustrative qui mime l'action ou figure dans l'espace certaines caractéristiques de l'objet référent. Ce type de gestes est particulièrement abondant dans les descriptions de lieux; on ne peut guère évoquer l'espace sans s'appuyer sur des figurations corporelles (c'est le fameux "escalier en colimaçon" dont les enfants s'amusent à demander la définition aux adultes complaisants). Ces "spatiographiques " et les déictiques montrent à quel point le corps sert de repères spatio-temporels à l'organisation de la pensée, et de matrice à la formation du discours . Ces faits ont d'ailleurs servi à formuler la "loi de désignation du référent présent": la mention dans le discours d'un référent présent s'accompagne obligatoirement de sa désignation (soit par le pointage digital, soit au moins par le regard); par exemple : "Il était sans cravate " sera associé à un geste du parleur en direction de son propre col, "J'avais le coeur qui battait très fort" sera associé à la main posée sur la poitrine gauche, "si vous voulez mon opinion" le "mon" sera accompagné d'un geste auto-centré, etc...(cf. Cosnier et Vaysse,1992).
Enfin, il faut évidemment mentionner les gestes quasi-linguistiques qui sont des équivalents de paroles et sont parfaitement conventionnalisés selon les cultures . Ainsi le fameux "raz le bol" très spécifiquement français.
On sait que ces signes peuvent être élaborés en système assez complexe pour donner des langues avec leur répertoire et leur syntaxe; les langages gestuels des communautés de sourds en sont des exemples aujourd'hui bien connus.
2- Le Geste et le co-pilotage interactionnel
Cependant, dans le dialogue, la gestualité participe largement et efficacement à une autre fonction qui soutient la précédente, c'est la fonction coordinatrice. Il ne s'agit en effet pas seulement d'émettre des énoncés, encore faut-il s'assurer qu'ils sont reçus, évaluer la façon dont l'interlocuteur les comprend et les interprête et partager avec lui le temps de parole. Pour assurer mutuellement l'échange, existe un dispositif d'interaction auquel s'ajoute un dispositif de partage et de maintenance de la parole. Ces dispositifs sont très largement mimo-gestuels et utilisent en particulier les hochements de tête et la mobilité des regards. Ils donnent lieu à ce que l'on appelle la "synchronie interactionnelle" décrite en 1966 par Condon et Ogston qui constitue aujourd'hui une notion devenue classique.
Par un ingénieux dispositif Condon a analysé image par image des fragments d'interaction filmée. Il a pu ainsi mettre en rapport les mouvements segmentaires relevés avec le tracé oscillographique de l'émission parolière des deux interactants. Cela lui a permis de décrire les phénomènes d'autosynchronie et d'hétérosynchronie.
L'autosynchronie : désigne la synergie chez le locuteur des événements paroliers et des mouvements des divers segments corporels enregistrés.
L'hétérosynchronie : désigne la synergie chez l'allocutaire d'activités segmentaires synchrones des événements paroliers produits par son partenaire-locuteur.
Ces phénomènes réalisent une "danse des interlocuteurs" selon une métaphore très évocatrice.
Un des aspects importants et très étudiés de la coodination est l'"alternance des tours" de parole qui caractérise le dialogue. Ce phénomène mérite deux remarques.
En premier lieu, l'alternance des tours n'est pas une règle conventionnelle de nature sociale, mais simplement la conséquence d'une nécessité physiologique: les activités énonciatives sont incompatibles avec les activités réceptives ; on ne peut pas parler et écouter en même temps.
En second lieu, par contre le droit à la parole est déterminé socialement, et en cas de chevauchement, le droit de la conserver, et dans les cas de situation égalitaire, le "gagnant du tour" s'affirmera le plus souvent en utilisant des procédés non verbaux.
Ceux-ci ont été très bien décrits par Duncan et Fiske (1977).
Le parleur proposera le changement en émettant un ensemble d'indices : verbaux (complétude grammaticale, syntagmes conclusifs : voyez-vous, bien, n'est-ce pas...) vocaux (intonation descendante, syllabe prolongée) et kinésiques (regard vers le partenaire, absence de geste illustratif, éventuellement geste déictique vers l'allocataire désigné).
L'écouteur de son côté peut envoyer des indices de candidature à la parole : détournement du regard, mouvements de tête, raclement de gorge et inspirations préparatoires à la parole, geste de la main à la fois "bâton" et déictique, changement de posture etc ...
En fait, ce système de passage des tours est étroitement lié au système de maintenance des tours. Sous ce terme, nous désignons le processus sous-jacent aux échanges verbaux qui permet à chaque locuteur de gérer au mieux sa participation, c'est-à-dire d'accéder à la "félicité interactionnelle" : pouvoir expliciter sa pensée, la faire comprendre et au-delà être approuvé, partager un point de vue, faire réaliser une action, persuader etc ...
Pour ce, le parleur s'efforce d'être informé sur quatre points, que nous avons appelé les "4 questions du parleur" :
- Est-ce qu'on m'entend ?- Est-ce qu'on m'écoute ?- Est-ce qu'on me comprend ?- Qu'est-ce qu'on en pense ?
Or, la réponse à ces questions nécessite 1/ au minimum un regard du receveur 2/ des indices rétroactifs sous forme d'émissions voco-verbales et/ou kinésiques du receveur.
Ce système interactif qui sert à la régulation de l'échange se décompose ainsi en émissions du parleur (activité "phatique"), et en émissions du receveur (activité "régulatrice").
Du côté phatique, le regard constitue un des éléments majeurs de ce système d'inter- régulation et va constituer un "signal intra-tour" selon l'expression de Duncan et Fiske ("Speaker within turn signal"). Le parleur, en effet, ne regarde pas en permanence le receveur, ce qui donne à son regard quand il se produit une valeur de signal. Il l'utilise à certains moments précis de son discours, souvent à un point de complétude vocale et sémantique ou lors d'une pause brève. Ce signal intra-tour se doit d'être bref pour ne pas être pris pour une proposition de passage de tour, et peut s'appuyer sur un signal gestuel: geste ou maintien de la main dans une position active qui indique que le tour n'est pas fini.
Le signal phatique intra-tour va provoquer les signaux rétroactifs ou régulateurs du receveur ("back-channel signal" de Duncan et Fiske) qui peuvent être de plusieurs formes :
- Brèves émissions verbales ou vocales : Hum-Hum, oui, d'accord, je vois, non ?, etc ...
- Complétudes propositionnelles : "il était, comment dire...-perplexe ?_ oui perplexe..." et reformulations.
- Demandes de clarification : "Comment ça ? ...", "tu veux dire que ?..."
- Mouvements de tête : très souvent "hochement", singulier ou pluriel.
- Mimiques faciales : le sourire en est un exemple fréquent, mais il n'est pas rare d'observer des mimiques de "perplexité" ou de "doute" voire de "réprobation" dont on suppose aisément qu'elles vont influencer la suite discursive du parleur.
Le rôle essentiel du regard dans ce système régulateur a été précisé par C. Goodwin (1981) qui en a fait une étude très complète et a souligné son rôle dans l'"organisation conversationnelle". Le parleur a besoin du regard du receveur, et met en oeuvre des techniques subtiles pour le provoquer, le regard est utilisé aussi pour marquer l'engagement et le désengagement et ainsi permettre la suspension ou la reprise de la conversation, il l'est aussi pour la désignation de l'allocutaire quand l'interaction se fait à plus de deux personnes.
3- Une troisième voie: l'empathie et l'analyseur corporel
Les notions précédentes, système des tours de parole et procédure de maintenance, nous ont permis de mettre en relief quelques aspects fondamentaux de la participation des gestes à l'interaction. Mais la quatrième question du parleur ("qu'est-ce-qu'il en pense" ?) mérite d'être mieux explicitée car elle nous pousse à aborder les problèmes d'empathie et de communication affective, problèmes jusqu'ici peu abordés par les conversationnalistes, probablement parce qu'ils font justement trop appel au non verbal qui nous intéresse ici.
En branchement direct sur les échanges référentiels ou idéationnels et sur les procédures opératoires interactives mentionnées ci-dessus, se poursuit dans tout dialogue un travail sur les affects: travail d'attribution d'affects à autrui et travail d'exposition de ses propres affects.
Aux règles de cadrage cognitif s'associent des règles de cadrage affectif.
La "communication affective" elle-même comprendrait (Arndt et Janney, 1991) deux aspects : émotionnel et émotif.
La communication émotionnelle correspond aux manifestation spontanées des états internes, c'est-à-dire aux symptômes psychomoteurs et végétatifs "bruts" et non contrôlés (tremblements, pâleur, sueurs, pleurs, rires etc ...).
La communication émotive correspond au résultat d'une élaboration secondaire, d'un "travail affectif" ("Emotion work" de Hochschild, 1979) qui permet la mise en scène contrôlée des affects réels ou même celle d'affects potentiels ou non réellement vécus.
C'est donc beaucoup plus fréquemment à la communication émotive qu'à la communication émotionnelle que l'on a affaire dans les interactions banales quotidiennes.
Ajoutons que l'on distingue deux types d'affects conversationnels (Cosnier, 1987) : des affects toniques, états émotionnels de base qui varient peu au cours de l'interaction (les "humeurs" : dépression, excitation ; les "dispositions" latentes : "mauvais poil", "timidité" et embarras situationnel...), et les affects phasiques, états passagers, qui fluctuent selon les moments de l'interaction et sont étroitement synchronisés avec les échanges.
En situation d'interaction, les locuteurs vont donc selon les règles de cadrage affectif gérer leurs propres sentiments, gérer l'expression de ces sentiments réels ou affichés, et s'efforcer de percevoir les mouvements analogues en cours chez leur partenaire.
L'échange informationnel et opératoire se doublera d'un échange d'indices et d'indicateurs émotionnels (nous utilisons "indices" pour la communication émotionnelle, et "indicateurs" pour la communication émotive).
La participation kinésique y est très importante dans un cas comme dans l'autre.
Les mimiques faciales en particulier sont considérées depuis Darwin (1872) comme les supports expressifs privilégiés des diverses émotions, elles indiqueraient la "qualité" de l'émotion, tandis que les autres indices corporels, gestes, postures révèleraient plutôt l'intensité émotionnelle (21), ou les affects toniques (aspect figé du déprimé, expressif de l'excité, sthénique du paranoïaque ...).
Certains types de gestes (extracommunicatifs autocentrés) seraient des indices d'embarras ou de dépression (21).
Mais au-delà de cet échange de signaux affectifs, nous avons été amenés à décrire un autre mécanisme qui relève plus du partage et utilise des processus d'identification corporelle qui peuvent parfois se repérer dans des phénomènes d'échoïsation ou de synchronie mimétique : les interlocuteurs extériorisent "en miroir" des mimiques, des gestes et des postures semblables. Le sourire et les rires appellent le sourire et les rires, les pleurs, les pleurs ou du moins une mimique compassionnelle etc ... Les "mines de circonstance" sont fréquentes, mais de plus, souvent contagieuses.
En fait, ces phénomènes d'échoïsation plus ou moins manifestes constituent un procédé d'accordage affectif et permettent des inférences émotionnelles, rappelant le modèle d'analyse par synthèse motrice proposé en ce qui concerne la perception de la voix (Halle et Stevens 1974, Liberman, 1985) : l'auditeur reproduirait intérieurement la séquence phonématique émise par le parleur et ferait à partir de cette activité des inférences sur la nature du message perçu. Ce modèle d'analyse motrice de la parole pourrait être étendu aux autres paramètres non verbaux de la communication (mimiques, gestes, postures...). Il y aurait ainsi par le biais d'une échoïsation corporelle, parfois visible, mais souvent subliminaire, une facilitation à la perception des affects d'autrui.
Nous étayons, entre autres, ce concept de l'"analyseur corporel" sur les travaux d'Ekman et al. (1983) et de Bloch (1989) qui ont montré récemment que l'adoption de mimiques, de postures et de certaines activités corporelles était susceptible de faire naître des affects spécifiques, eux-mêmes susceptibles d'induire des représentations adaptées ...
Cette "induction émotionnelle" par la reproduction des modèles effecteurs" pourrait être mise par échoïsation au service de la connaissance des affects d'autrui.
Elle serait un des éléments fondamentaux de la "convergence communicative" (expression positive de l'"engagement", de l'"affiliation" ou de l'"intimité") caractérisée par : le sourire et les mimiques syntones, le contact oculaire, l'orientation frontale du tronc, l'inclinaison antérieure, les hochements de tête, la gesticulation coverbale, l'ensemble portant au maximum la synchronie interactionnelle(*), tandis qu'à l'opposé la "divergence" serait marquée par l'asynchronie des mimiques et l'absence de sourire, la fréquence des extracommunicatifs autocentrés, l'inclinaison postérieure, les mouvements des jambes et l'immobilité des bras, la rareté des hochements de tête et autres régulateurs.
4 - Après le Co-texte, le contexte
Dans ce qui précède nous avons examiné les événements moteurs et leur participation à la gestion de l'interaction dialogique.
Nous avons proposé de les considérer comme "Cotextuels" (Cosnier et Brossard, 1984) c'est-à-dire intégrés à l'"énoncé total" au même titre que les unités verbales et vocales.
Mais il est d'autres éléments non verbaux qui vont intervenir dans l'interaction, "attitudes" posturales, intensité et amplitude des gestes et des mimiques, qui associées aux caractères physiques (âge-sexe) et vestimentaires créent un "climat contextuel". Certains de ces éléments font partie du "décor" et restent permanents au cours de la rencontre, mais d'autres traduisent l'accommodation situationnelle et c'est eux qui nous intéressent ici, en particulier les indicateurs de relation et les paramètres kinésiques du contrôle social.
Par contrôle social (Patterson) on désigne le processus mis en oeuvre pour réaliser une action finalisée ou/et pour influencer les réactions d'autrui dans un sens déterminé. On quitte donc ici la situation égalitaire et informelle du dialogue idéal pour aborder les situations asymétriques, telles les interactions de sites qui obéissent à des scénarios préalablement définis avec des distributions de rôles contraignantes, mais aussi les interactions faussement conversationnelles : repas d'affaires, diverses situations de séduction, de persuasion etc ...
Dans ces situations de contrôle social, on retrouvera bien sûr les différents éléments de base décrits plus haut, mais ils seront ici modalisés en fonction des statuts, de la dominance et des objectifs explicites ou cryptiques, "ouverts" ou "couverts" de la relation.
Ainsi peut-on observer les techniques de prise de contact et d'ouverture de l'interaction avec divers modes d'adresses verbales d'échanges gestuels, mimiques et tactiles : baisers, poignées de main, accolades selon la catégorie de partenaires et les statuts réciproques.
Durant la période de déroulement de la rencontre, le regard joue un rôle majeur dans la différenciation des statuts dominant-dominé (41; 22). Dans les interactions ordinaires homme-homme le fait de porter des regards prolongés est jugé plus dominants que des regards rares ou furtifs. C'est l'asymétrie de l'utilisation des regards, fréquence et durée qui est significative.
Le toucher constitue aussi un signe indicateur spécial, qui peut manifester (a) l'intimité de la relation (b) mais aussi l'emprise et la dominance et dans ce cas n'est pas réciproque (29) ; il est initié plus souvent par les hommes que par les femmes, par les plus âgés que par les plus jeunes, par les socio-économiquement plus nantis. Il en est sensiblement de même pour les sourcils froncés et la bouche non souriante (32).
Cependant plusieurs de ces indicateurs de dominance ont plus une fonction de "rappel" que de conquête : ils confirment un statut déjà établi par d'autres moyens où inhérent à la situation ("reminders" de Summerhayes et Suchner, 1978), ils peuvent aussi servir d'"affiche" et assurer deux fonctions destinées au public éventuel : affiche de relation servant à l'ostension de l'intimité aux tiers (par exemple exagération du rapprocher, des rires, du contact), affiche d'opinion, servant à exprimer au tiers l'approbation ou la désapprobation des propos émis par le partenaire (par exemple en cas d'approbation hochement de la tête ample et répétitif avec le regard non posé sur le parleur).
Ces diverses accommodations liées au contrôle social seront aussi dépendantes de ce que l'on pourrait appeler l'homéostasie de la relation : maintien d'un équilibre adéquat, c'est-à- dire supportable sinon confortable entre les deux tendances contradictoires, approche et évitement, mises en jeu dans tout rapport interindividuel.
Argyle et Dean en avaient fourni en 1965 un modèle dit de l'équilibre de l'intimité (Intimacy- equilibrium model).
Les forces qui poussent un partenaire vers l'autre ou l'en écartent tendent à maintenir un état d'équilibre. Si cet équilibre est perturbé par une intimité trop grande dimension, par exemple regards trop appuyés, il se rétablit par une diminution sur une autre dimension, par exemple une augmentation de la distance interindividuelle. Un détournement du regard quand l'autre fixe trop longtemps est aussi un moyen fréquent de maintenir l'équilibre.
Mais la restauration de l'équilibre peut aussi se faire par un changement de position (retrait du buste, ou rapprochement) et au niveau du canal verbal par un éventuel changement de thème.
Ce modèle a fait l'objet de plusieurs vérifications. Ainsi plus la distance interpersonnelle est faible, plus le contact oculaire diminue et moins l'orientation du corps est directe (36;37). Patterson l'a complété (1975) en intégrant la prise de contact, le changement de degré d'intimité ("arousal model of interpersonal intima-cy") selon les deux alternatives : réaction émotive positive ou réaction négative.
Ces modèles sont intéressants dans la mesure où ils montrent la synergie entre les différentes activités énonciatives, et la recherche d'un équilibre consensuel à la fois compatible avec l'état affectif propre à chaque interactant, la régulation des échanges en cours et les accommodations aux contraintes contextuelles. Mais ces dernières restent déterminantes pour l'interprétation des phénomènes observés.
5-Applications cliniques et thérapeutiques.
Je ne peux ici que signaler quelques éléments qui découlent des données précédentes et sont directement utilisables en psychologie clinique et pathologique.
D'abord il convient de souligner un préalable important, comme chaque fois d'ailleurs qu'il s'agit de clinique : éviter le piège de la normativité. Il n'y a pas une "bonne manière de bouger", mais plusieurs. Nos études ont montré en effet que chacun avait son "profil interactionnel"(7,8,4,16,13): certains sont très motorisés, d'autres peu, certains ont une motricité efficace pour réguler leurs états affectifs, d'autres utilisent plutôt la parole; d'où la notion d'organisation verbo-viscero-motrice. Cette notion a un intérêt évident en psychosomatique par les rapports que l'on peut en faire avec les types comportementaux de Rosenman et les problèmes d'alexithymie.
Ceci dit, je n'insisterai pas sur la mimo-gestualité symptomatique, depuis longtemps connue, des états d'excitation et de dépression puisque aussi bien elle est un des éléments de leur diagnostic, il en est de même des mimiques discordantes des schizophrènes.
Par contre deux aspects me paraissent importants.
Le premier provient du rôle fondamental, déjà signalé plus haut, du corps dans la perception empathique : cela débouche directement sur ce qui se passe dans la relation thérapeutique et en particulier c'est sans doute la voie majeure du transfert et du contre-transfert.
Le second est l'utilisation possible du corps comme médiateur direct de l'activité thérapeutique. Il faudrait ici approfondir les notions d'énoncé et d'énonciation corporels, et passer en revue les différentes formes de thérapies à médiation corporelle, mais ceci serait une autre histoire...
En conclusion :
Je conclurai ce schématique survol par quelques remarques qui pourraient orienter de futures recherches.
1 - La mise en évidence de règles de cadrage affectif aux côtés des règles de cadrage cognitif, ainsi que les notions de travail émotionnel et de contrôle social, ouvrent des pistes intéressantes en permettant de mieux situer la participation des éléments non verbaux dans le déroulement des interactions sociales.
Cette participation paraît fondamentale dans les phénomènes décrits sous les termes divers de synchronisation, d'accordage, d'accommodation, de pilotage relationnel et permet d'introduire sous une forme concrète la notion d'empathie.
2 - Reconnaître l'importance du système de coordination devrait avoir quelques conséquences pratiques :
- En pédagogie où l'on a déjà souvent souligné combien le savoir enseigné nécessite le savoir enseigner.
- De même en formation et en psychothérapie où la pragmatique de la relation est un moteur essentiel de l'évolution et s'accomplit très largement par les canaux vocaux et kinésiques, bien souvent à l'insu des protagonistes.
- Enfin, dans les relations interculturelles, car chaque culture ayant dans ce domaine ses propres prescriptions et proscriptions, les malentendus-malvus y trouvent un terrain des plus propices à leur éclosion.
BIBLIOGRAPHIE
-(Vidéo:"Les gestes du dialogue", ARCI, 5Av. MendesFrance,69500BRON)
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Body Language

...attention. \using open fingers or having your hands held above the chin is perceived as less authoritative.    Keep Your Elbows Out Sitting with your elbows on the armrest of a chair is perceived as a position of power and conveys a strong, upright image. Humble, defeated individuals let their arms drop inside the arms of the chair and they keep their elbows close to their bodies to protect themselves. They are perceived as fearful or negative, so avoid sitting like this.    Keep Your Distance Respect the person’s personal space, which will be greatest in the opening minutes of a new meeting. If you move in too close, the person may respond by sitting back, leaning away or using gestures that reveal their irritation, such as drumming their fingers or clicking a pen. Sit closer to familiar people but further back from new ones. Sit closer to those of similar age and further back from significantly older or younger ones.    Mirror Their Body Language Mirroring the other person’s body language and speech patterns builds rapport quickly. In a new meeting with someone, mirror his sitting position, posture, body angle, gestures, facial expressions and tone of voice. Before long, they’ll start to feel that there’s something about you they like – they’ll describe you as easy to be with. When presenting to couples, watch for who mirrors whom to uncover the decision-maker. If the woman makes the initial movements and the man copies, there is little point in asking him for a decision....

Words: 311 - Pages: 2

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Body Language

...What is Body Language? Body language is the way in which we ‘express’ ourselves through the different parts of our body. It can be compared to the ordinary language we speak, known as ‘verbal language’, where we express our ideas and needs through words. Body language is communication without words; it is ‘non-verbal’ and expresses itself through the movements and gestures of our head, face, eyes, hands, legs, and so on. It is ‘language’ in the sense that just as verbal language is guided by ‘grammar’ and ‘styles’, that is, rules and patterns of speaking and writing, which are universally accepted, so does body language. Body language is the way people unconsciously telegraph their private thoughts and emotions through body movements—the manner in which they fold their arms, cross their legs, sit, stand, walk, use their hips, eyes, and even in the subtle way they move their lips. Certain gestures like touching the nose, rubbing the eye, clearing the throat, pausing while speaking, even the clothes and scent one wears ‘speak louder’ than words. Body Language and why it’s important Mehrabian (1971) conducted a study on the relationships among the three main elements of communication: the verbal, the vocal, and the visual. His findings concluded the following: Total Liking = 7% Verbal Liking (words) + 38% Vocal Liking (tone of voice, inflection) + 55% Facial Liking (non-verbal physical behaviour). It is safe to say that body language is a vital ingredient in effective communication...

Words: 762 - Pages: 4

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Get Better Fluency in (Body) Language!

...Get better fluency in (body) language! Nineteen years ago, a smooth-talking salesman walked into my office. My first impression of him was that he was probably an untrustworthy person. In the time we spent together, we became better acquainted. I began to trust him more. He spoke eloquently and shared a business plan with me. Taken in by its promise of handsome rewards, I begged him to let me be a part of it. In less than an hour and a half, he had persuaded me to invest RM40,000. I never saw my money again. Sometimes we say: “I have a strange feeling about this person”, or “I sense something is not right”, or “I have this intuition about this”. It is usually because we are picking up subtle but revealing body language and emotional signals from people that help us form an impression of them. Learning how to read body language will enable you to interpret these signals or accurately conclude what these mean. Signs of deceit Many common body gestures can tell you if a person is lying. For example, he avoids eye contact, rubs his nose or plays with keys or other items in his pocket. These are basic signs that suggest that a person may be lying. However, a serial liar might be able to conceal such obvious signs through his experience and boldness. A trained body-language practitioner will be able to skilfully pose questions and retrieve both verbal and non-verbal clues. If, for example, a person is suspected of stealing from the office cash box, he can be cleverly questioned...

Words: 710 - Pages: 3

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Body Language

...LITERATURE REVIEW Topic: An investigation on situation of HUST Technical students using hand gestures in English presentation. Group 5: Bùi Thu Hằng, Đặng Thị Thu Thắm, Nguyễn Thị Hải Yến, Ong Thị Hằng Nowadays, presentation skill recieves more and more attention not only in universities but also in companies and organizations. Many individuals and groups thoroughly studied on this field, especially on hand gestures. Although the literature covers a wide variety of such research, this review focuses on four major themes which emerge repeatedly throughout the literature reviewed. These themes are definition, classification, functions of hand gestures and mistakes while using hand gestures. Although the literature presents these themes in a variety of contexts, this study concentrates on the HUST Technical students. Presentation is an important part in learning as well as in study. The writer defined presentation in “what is presentation?” on skillsyouneed.com website as means of communication which can be adapted to various speaking situations, such as talking to a group, addressing a meeting or briefing a team. Dr. Steve Brooks defined it simpler in “love 2 speak” that presentation is the process of showing and explaining the content of a topic to an audience. In general, presentation shows what you want to talk about a topic or a study in public. In order to get a good presentation, presenters must have presentation skill. Dr. Steve Brooks also stated in his study about the...

Words: 1276 - Pages: 6

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The Effectiveness of Body Language in Communication

...The Effectiveness of Body Language In communication. Body language refers to various forms of nonverbal communication, where in a person may reveal clues as to some unspoken intention or feeling through their physical behaviour. These behaviours include (but are not limited to) facial expressions, body posture, gestures, eye movement, touch and the use of space. Body language exists in both animals and humans, but this article focuses on interpretations of human body language. It is also known as kinesics. Body language must not be confused with sign language, as sign languages are full languages like spoken languages and have their own complex grammar systems, as well as being able to exhibit the fundamental properties that exist in all languages. Body language, on the other hand, does not have a grammar and must be interpreted broadly, instead of having an absolute meaning corresponding with a certain movement, so it is not a language like sign language, and is simply termed as a "language" due to popular culture. Body language, a subset of nonverbal communication, complements verbal communication in social interaction. In fact some researchers conclude that nonverbal communication accounts for the majority of information transmitted during interpersonal interactions.  Body language is a part of communication that very few actually study yet it makes up most of what we use to communicate and is generally much more accurate a judge of meaning than are the words we use...

Words: 1065 - Pages: 5

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The Importance and Meaning of Body Language

...Meaning of Body Language Customer Relations and Servicing - 4 Week 4 Julie Roberts Instructor: Hal Kingsley Monday, April 30, 2012 “Body language is just one element of nonverbal communication while other elements include voice tone, the environment, touch, and appearance.”(Thompson, 2012) Introduction Definition of “Body Language”: “Non-verbal communication cues that send powerful messages though gestures, vocal qualities, manner of dress, grooming, and many other cues.” The importance of body language is in part because we as humans need each other. We are social beings. In other words “We need people”. Body language is a language without spoken words and is therefore called non verbal communication. We use body language all the time, for instance looking someone in the eyes means something different than not looking someone in the eyes. Body language is usually occurs unconsciously, yet the body language we use can decide to a large extent the quality of our communication. However we can learn to control and read our body language and use it for a purpose. Body language is interlinked with spoken language and a whole pattern of behavior from a person. Example: The way a person’s facial expressions are given, excited (eyes lit up and a huge smile), boredom (a frown, listlessness, and posture) and the list goes on. Being aware of your expressions is a key to having positive body language. Body language is not only through the use of jesters with the body, but also...

Words: 332 - Pages: 2

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Body Language for Professional Success

...BODY LANGUAGE FOR PROFESSIONAL SUCCESS Prepared for Michael Newman By DREW NICKELL OCTOBER 7TH, 2015   CONTENTS Executive Summary……………………………………………………………………………….4 Introduction………………………………………………………………………………………..5 The Five Major Channels of Communication…….………………………………………………5 Body Angle………………………………………………………………………………..5 Face………………………………………………………………………………………..5 Arms……………………………………………………………………………………….5 Hands……………………………………………………………………………………...6 Legs………………………………………………………………………………………..6 Mirroring, Matching, and Building Rapport………………………………………………………6 Matching…………………………………………………………………………………..6 Mirroring…………………………………………………………………………………..7 Personal Selling Power……………………………………………………………………………7 Closing a Negotiation……………………………………………………………………..7 Rules of Nonverbal Selling Power………………………………………………………..7 Conclusion………………………………………………………………………………………...8 EXECUTIVE SUMMARY This report provides a summary of the information contained within the book Strictly Business Body Language: Using Nonverbal Communication for Power and Success by Jan Hargrave. This summary attempts to identify the most useful topics for professional accountants to master. Included in this topic list are such items as: The Five Major Channels of Communication, Mirroring, Matching, and Building Rapport, and Personal Selling Power. Body language is critical to professional success, and any accounting professional must be armed with a basic framework of understanding...

Words: 2114 - Pages: 9

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Body Language

...Maestro: Gaddi Avila Body language essay Presentan: Oscar Lira 8664 Ensenada, B.C., September 18 del 2015. Body language is a form of non-verbal communication, consisting of body pose, gestures, and eye movements. Humans send and interpret such signals subconsciously. To better understand others, control our own body language to help us improve our communication skills. Words are used primarily for conveying information, while body language is used for negotiating interpersonal attitudes and as a substitute for verbal messages. For example nonverbal signals, the signal “OK” we do with the fingers have different significates, its depends the country your it’s the meaning of the signal. We also have basic positions, for example OPEN/FORWARD the person is actively accepting. This is the time to close the sale, ask for agreement, and demand a concession. This basic positions are very important when you are a business person because a big deal can close when you know the basic positions. Next we know the more common body language “THE UNIVERSAL GESTURE”, we know we can used this universal gesture when you are in a different country and you want something to do or something to eat , etc. We notice this universal gesture in the politician discourse. A curious data, why kids are easy to read? , because an example when a child lie, they covers the mouth with one or both hands they have less muscle tone in the face. When men lie their body language can be obvious, women...

Words: 546 - Pages: 3

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The Importance and Meaning of Body Language

...Meaning of Body Language Customer Relations and Servicing - 4 Week 4 Julie Roberts Instructor: Hal Kingsley Monday, April 30, 2012 “Body language is just one element of nonverbal communication while other elements include voice tone, the environment, touch, and appearance.”(Thompson, 2012) Introduction Definition of “Body Language”: “Non-verbal communication cues that send powerful messages though gestures, vocal qualities, manner of dress, grooming, and many other cues.” The importance of body language is in part because we as humans need each other. We are social beings. In other words “We need people”. Body language is a language without spoken words and is therefore called non verbal communication. We use body language all the time, for instance looking someone in the eyes means something different than not looking someone in the eyes. Body language is usually occurs unconsciously, yet the body language we use can decide to a large extent the quality of our communication. However we can learn to control and read our body language and use it for a purpose. Body language is interlinked with spoken language and a whole pattern of behavior from a person. Example: The way a person’s facial expressions are given, excited (eyes lit up and a huge smile), boredom (a frown, listlessness, and posture) and the list goes on. Being aware of your expressions is a key to having positive body language. Body language is not only through the use of jesters with the body, but also...

Words: 390 - Pages: 2

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Body Language

...Effective communication occurs with non-verbal and verbal tools. In this study the body language as non-verbal communication tool is taken to be examined, and teachers' opinions about the use and importance of body language in education are surveyed. Eight open-ended questions are asked to 100 teachers. As a result, it is shown that teachers realize the importance of body language in education, and that they feel the lack of not having body language training in the university, especially in the early years of their career. Keywords: Body language; education; teachers Communication between individuals is divided as verbal and nonverbal communication. Body language is a comprehension and communication tool via physical movements and changes tshow a person's feelings, thoughts, and attitudes about other persons and things. According to Kasikci (2003,p. 26) body language is a form of non-verbal communication that support (as an amplifier, booster of) verbal communication. According to Baltas and Baltas (2002), humans used body language before they developed verbal language. People through body language, share with other people their feelings, thoughts, desires, and needs (p. 11). Body language gives very important clues about people's feelings, attitudes and thoughts, and it helps us to understand their behavior according to their appearance at the point of decision. These clues are important in understanding and assessing both ourselves and other people. According to İzgören...

Words: 2800 - Pages: 12

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Body Language

...Body Language It is a widely held belief that humans are social animals that are naturally oriented towards each other. Along with other needs humans holds, one of the most important one is the need to communicate and socialize. It is impossible for people to live without each other and be able communicate effectively. This need of communication is satisfied almost immediately we come into contact with others. Our actions, words, gestures sends subtle messages to the other party about our intentions to form or seize the relationship. Out of all the ways, the most effective form of communication is the one without words. It defines the boundaries and relationship between parties involved. It also serves as an interpreter of the spoken message. Since, this form of communication occurs unconsciously, to a large extent it defines the quality of the relationship. In order to strengthen my argument, I observed an individual I meet every day and tried to find cues that will help me understand their relation. My younger brother. As his older sibling, it is very important for him to show respect to me when I communicate with him. He shouldn’t be looking the other way, rolling his eyes, staying quiet when I need an answer to a question, or speak when I expect him to be silent. While communicating with him, I observe all these gestures and whether or not he is doing them in order to be sure that I am getting my point across to him regardless of what it is. Body language is of...

Words: 328 - Pages: 2

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Falsification of Body Language

...Time to Pretend (When do people falsify their body language?) Introduction I remembered a funny story about two men who found a big deep hole while walking through the woods. Afterwards they tried to find out how deep the hole was and threw a few little rocks. There was no sound. Next time, they threw a big rock into the hole, but still they heard nothing. Later one of them said that there was a railway sleeper in the woods and it definitely should make a noise. They dragged that heavy railway sleeper over to the hole and tossed it. After a few seconds they saw a goat which ran out of the woods and was moving with the speed of wind. The goat rushed towards the two men and disappeared into the hole, passing between those two men. Their jaws dropped when they saw what happened in the twinkling of an eye. Farmer who was walking out of woods asked those two men whether they saw his goat. Of course, they began to tell about the strange goat which leaped into the hole, but farmer stopped them, convinced that this goat was not his, because his goat was chained to a railway sleeper. Then those two pondered and decided that this goat did not belong to the farmer, but it was crazy one which was wandering in the woods and leaped into the hole. So, for me personally, moral of the story means that all things are not what they seem. Most people, however, only see the things that they think they are seeing. It’s about matching the things that you see and hear in the environment. By the way...

Words: 1158 - Pages: 5