En conclusion il me semble important de donner mon point de vue quant à ce sujet qu’il me paraissait important d’aborder. Je suis effectivement née dans une famille chrétienne et mon éducation s’est basée sur les valeurs du christianisme.
L’adolescence ne fut pas une période évidente étant donné que c’est là que l’on se trouve réellement confronté aux valeurs défendues dans ce monde que l’on compare inévitablement à celle défendues par le christianisme. Pour moi le travail consiste à reconnaître sa véritable identité ancrée en Christ.
En effet être chrétien pour moi c’est s’engager à imiter Christ, à marcher en le prenant comme modèle.
J’ai beaucoup apprécié le point de vue de monsieur Joseph Moingt qui rejoint le mien en soutenant que finalement être chrétien se joue dans le monde. La religion a longtemps manqué de le comprendre. On est chrétien certes mais nous vivons dans le monde.
Alors comment vivre dans le monde sans pour autant s’y conformer ? Telle est la question que selon moi devrait se poser chaque chrétien. Juste avant sa crucifixion, Jésus-Christ pria Dieu le Père pour Ses disciples : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17 :15-16).
Pour comprendre cela il faut aller dans la bible c’est là que se trouve toutes les réponses que l’on cherche. La bible a effectivement elle-même permis le passage à la modernité. Dans le livre de la Genèse, on trouve le passage « Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre » (1,28). Il devient donc crucial de comprendre de quoi parle la bible.
L’auteur de l’épître aux Hébreux dit qu’après avoir parlé autrefois par les prophètes (Moïse, Elie, Esaïe, etc), Dieu a décidé d’ouvrir une nouvelle époque, une nouvelle page de l’histoire de l’humanité en choisissant de parler maintenant aux hommes par son Fils. Dieu stipule ainsi que Jésus est celui qu’il faut écouter (Hébreux 1 :1-2).
Il ne s’agit pas de rejeter l’Ancien Testament, mais la Bible dit que les écrits des prophètes de l’Ancien Testament étaient l’ombre des choses à venir. La lumière véritable, celle qui introduit la vérité est Jésus Christ.
Lors du baptême de Jésus, Dieu va confirmer qu’il ferme le temps où il parlait par les prophètes, pour désormais parler dans les derniers jours par Son propre Fils Jésus-Christ. C’est lui qu’il faudra désormais écouter (Matthieu 17 : 1-5).
Nous avons là la confirmation que Dieu nous demande d’écouter Jésus en priorité. Il ne nous dit pas de ne pas écouter Moïse et Elie, mais le Père nous explique que c’est désormais par son fils qu’il choisit de parler.
La meilleure façon d’écouter Jésus est de lire les quatre évangiles, c’est-a-dire les livres de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Lorsque nous écoutons Jésus à travers les évangiles, nous découvrons que le thème le plus abordé par Jésus dans les évangiles n’est absolument pas le thème de la religion, mais plutôt celui du Royaume de Dieu. Je dirai même que Jésus n’a jamais parlé de religion, bien qu’il eut à son époque plusieurs chefs religieux.
Lorsque l’on consulte la version « Louis Segond » de la bible, on se rend compte que le mot religion n’apparaît que quatre fois, de Genèse à Apocalypse et ce, dans un livre qui contient des milliers de pages. Jamais Dieu le Père, ni Dieu le Fils, ni Dieu le Saint-Esprit n’ont mentionné le mot religion dans toute la bible.
Pour essayer de déterminer de quoi parle un texte, il convient de faire ce que l’on appelle une étude d’occurrences, c’est-a-dire étudier le nombre de fois où un mot apparaît dans ce texte. Lorsque nous constatons que le mot religion n’apparaît que quatre fois sur les 700 000 mots, la bible n’est donc pas l’histoire d’une religion. Lorsque l’on prend le mot Satan, il apparaît 140 fois. Lorsque l’on prend le mot Dieu, il apparaît 3600 fois, le mot royaume et toutes ses déclinaisons et conjugaisons (royaume, roi, règne, etc.) ressort quant à lui 2460 fois.
Nous comprenons donc que la bible n’est pas l’histoire d’une religion mais l’histoire de Dieu et de son royaume.
Le mot « royaume » vient du Grec « basilea » et de l’hébreux « mamlakah ». Il signifie : gouvernement, empire, régime, domination, souveraineté, règne. La Bible parle donc du gouvernement de Dieu, de la souveraineté de Dieu, de son règne.
Le Royaume de Dieu est un gouvernement, une souveraineté de Dieu qui commence à l’intérieur de l’homme. C’est laisser Dieu nous transformer par son amour. Il s’agit en faite de laisser prévaloir en nous le sentiment d’amour pour Dieu et d’amour pour son prochain. Puisque cela sera profondément ancré en nous, il nous sera facile de manifester l’amour pour Dieu et l’amour pour son prochain.
Dans Sa dernière prière avec Ses disciples, le Christ dit à Son Père : « Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde » (Jean 17 :11).
Il ne parlait pas seulement des disciples qui L’accompagnaient de son vivant, mais de tous ses disciples – y compris vous et moi. Nous ne pouvons pas nous enfuir de ce monde, mais nous avons reçu l’ordre ne pas participer à ses mauvaises voies.
Le Royaume de Dieu, c’est l’inviter à gouverner tout notre être. C’est placer Dieu en premier dans nos pensées et nos actes, on a alors une perspective de la vie totalement différente – un point de vue et une compréhension entièrement différents. On commence ainsi à aimer notre prochain comme nous-mêmes, car on comprend que Dieu aime autant notre prochain que nous-mêmes.
Les dissensions et les querelles avec son prochain, la jalousie et la haine contre les autres, tout cela signifie qu’on n’est pas proche de Dieu.
Jean a écrit : « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » (1 Jean 4 :20).
Voilà ce qu’est être chrétien selon moi, c’est inviter Dieu à régner en nous par son Esprit Saint, lui donner la première place dans notre vie. Etre chrétien aujourd’hui semble plus difficile puisque les vices que l’on cachait autre fois, sont maintenant exposés au grand jour sans aucune gène, déguisés dans des théories qui prônent l’acceptation de tous et de tout et n’importe quoi.
Plus que jamais le chrétien doit s’attacher à son identité, c’est-à-dire fils de Dieu, imitateur de Christ. C’est lorsque que nous comprenons qui nous sommes que l’on évite de se laisser avoir par des lois, suppositions, discours qui sont totalement contraire à nos valeurs.
Pour moi, le chrétien doit toujours avoir en tête que partout où il est, on doit percevoir une différence en lui comme s’il était venu d’ailleurs. Cette distinction doit être marquée par sa façon de se tenir, de s’habiller, de parler, bref une véritable culture qui ne cessera d’étonner les personnes qui l’entourent. La culture du Royaume de Dieu est celle de l’amour.
« Un homme de Dieu eut une vision dans laquelle il se crut transporté dans un pays étranger. Là, il fut profondément étonné de voir les gens du pays sortir au-devant de lui pour lui souhaiter joyeusement la bienvenue, comme s'il avait été un frère de l'absence duquel ils souffraient, un être aimé qui revenait à eux. Il entra avec eux dans la ville et vit de magnifiques demeures richement et diversement meublées. Les propriétaires étaient sortis et en avaient laissé les portes ouvertes. L'étranger demanda aux gens qui l'accompagnaient comment de telles choses étaient possibles, et ils lui répondirent : « Il n'y a pas de voleurs ici. Tant que les habitants d'une ville ferment la porte de leur cœur à Dieu il est nécessaire d'y fermer les portes des maisons. Mais lorsque les gens ouvrent la porte de leur cœur à Dieu et qu'Il y vit, il n'est plus nécessaire de ne fermer aucune porte. Où le Royaume de Dieu est établi dans les cœurs, là est le royaume de l'amour ; tous les membres se servent l'un l'autre dans l'amour et veulent le bien les uns des autres. Il y avait une fois deux frères. Le plus jeune apprit que son aîné avait besoin de certaines choses. Il en prit une quantité et se mit en route pour la maison de son frère, afin de la lui remettre. Or, la même pensée monta à l'esprit du frère aîné qui, pensant que certaines choses devaient manquer à son cadet, se mit en route pour les lui porter. L'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre leur faisait découvrir les besoins l'un de l'autre et les obligeait à se venir mutuellement en aide. Ils se rencontrèrent en chemin et, touchés tous les deux par les marques de l'amour dont chacun d'eux faisait preuve, ils s'embrassèrent dans la joie. C'est de cette manière que nous devrions nous aimer les uns les autres et nous aider mutuellement, cherchant le bien de nos semblables. ». C’est ça qu’être chrétien depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours. », Sadhou Sundar Singh