LE DEEP WEB

Introduction

Avant de parler du Deep Web, il est important de bien différencier quatre mots clés : internet, web, deep web et dark internet. Internet est né dans les années 60 dans les laboratoires de la DARPA, une agence du département de la défense des Etats-Unis. C’est un réseau informatique mondial. Le Web est une application d’Internet, il est crée en 1989 au CERN à Bruxelles. A partir de là, il y a deux type de web : le web surfacique, référencé par Google, et le deep web, qui concerne l’ensemble des sites non référencés. Il existe plusieurs logiciels pour y accéder. TOR est celui le plus utilisé. Ce software existe depuis 2001 et est financé à hauteur de 60% par l’Etat américain. TOR a d’abord été créée par l’armée pour protéger ses communications avant d’être accessible au grand public. Il permet par exemple aux citoyens dans les dictatures d’accéder au contenu censuré par le gouvernement. Le deep web est souvent confondu avec le dark internet qui consiste en un réseau de pear to pear privé entre personnes de confiance.

1) Qu’est-ce que le deep web ?

a. Comment on y accède

Il est important de différencier deux types de réseaux, le deepweb et le darknet. Le premier fait partie intégrante de la toile mais concerne du contenu non référencié, soit par choix, soit car non indéxé naturellement. Les darknets constituent des réseaux privés, ce sont souvent des réseaux restreints qui fonctionnent par échanges pairs à pairs.
Pour accéder au deepweb il est nécessaire d’utiliser un réseau particulier, le TOR (« The Onion Router »). Ce réseau garantit un anonymat par l’utilisation de 3 ordinateurs relais avant d’atteindre la page web souhaitée. Ensuite un simple Firefox configuré pour le réseau Tor permet la navigation, cependant ce deepweb exploré sans précautions peut être la source de nombreux intrusions dans vos données (virus, hackers …).

b. Comment ça marche

Apparut en 2009, le bitcoin désigne deux choses, un système de paiement (comme paypal) mais aussi la monnaie utilisée dans ce système. Premier élément intéressant, le bitcoin n’est possédé par aucune autorité ou structure, il est le bien de la communauté qui s’en sert et chacun est sa propre banque. Le bitcoin s’est populariser dans le deepweb, seul moyen de paiement valable sur beaucoup de sites, et s’est démocratisé par la suite. C’est un moyen de paimement international très efficace, il est donc souvent utilisé pour payer les travaux mis en ligne. Aujourd’hui de plus en plus de sites et d’entreprise (hôtel, restaurant, …) acceptent le bitcoin comme moyen de paiement. En mars 2014 le fisc américain déclare le bitcoin imposable, cependant comme le taux de change du bitcoin évolue très rapidement, il est dur de calculer la plus value entre l’acquisition et l’imposition.

2) Le contenu du deep weeb

a. Ce que l’on trouve (aspect négatif)

Le deepweb peut inquiéter par de nombreux aspects, en effet il est possible d’y trouver une grande quantité de biens illégaux. Par exemple les drogues, en 2013, le FBI a fermé un site dénommé « The silk road » et fait emprisonné son créateur : Ross Ulbricht, par la suite une nouvelle version du site 2.0 a été fermée en Novembre dernier. Le principe du site était simple, une sorte d’Amazon de la drogue, où il est possible d’ajouter à son panier la drogue de son choix dans la quantité désirée (Cannabis, MDMA, Héroine, Cocaïne … ou du Xanax). En plus de la drogue il y a aussi des sites qui permettent d’acquérir en quelques clics diverses armes à feu, et plus inquiétant, encore d’embaucher un tueur à gage pour vous débarrasser de votre belle mère ou du prof qui vous saque.
Mais il est aussi un lieu où nombre de données importantes politiques, économiques, scientifiques sont échangées. Le groupe Anonymous se sert beaucoup de ce web pour la possibilité de plateformes virtuelles anonymes qu’il offre.
Déshumanisation des actes illégaux par la virtualisation de leur commande. Compléxité de lutter contre la cyber criminalité (Megaupload sur le web surfacique déjà compliqué …) encore plus évidente quand on considère le deepweb. Ces sites illégaux qui représentent un marché noir virtuel ne font pas partie d’un petit bout du web, mais du « grand » web.

b. Ce que l’on trouve (Aspect positif)

Le deep web est un outil technologique et, comme tout outil, sa valeur dépend de ce qu’on en fait. Les drogues, trucs illégaux représentent environ 44% du deep web. 56% concernent donc les trucs légaux cherchés par des gens qui ne font rien de mal. Reste à savoir si ce qui est illégal dans ton pays est forcément mauvais (référence aux pays en dictature). Pour comprendre, il faut revenir aux origines du deep web. La principale plate-forme du deep web est Tor, financée à plus de 60% par le gouvernement US. Leur volonté était d’abord de crypter leurs communication puis dans un second temps, ils offrèrent cet espace à la population pour leur permettre, officiellement, de communiquer dans les pays où c’est interdit. Si cela semble trop beau pour être vrai, c’est cependant le cas. Imaginez vous êtes un citoyen chinois, vous voulez voir la célèbre photo de ‘étudiant devant les tanks sur la place Tiananman, vous pouvez être sûr qu’elle ne serait pas référencée. Il faut donc entrer dans le deep web pour sortir de la propagande officielle. En Iran, les soulèvements de 2011 souvent appelés “Révolutions Twitter” sont également des “Révolutions Tor”. Les utilisateurs de la plate-forme sont passés de 7000 en 2010 à 40 000 en 2012. Parallèlement, lors du printemps arabe nombre de citoyens se sont réfugiés sur ces serveurs pour communiquer et s’organiser. En 2012, le groupe d’hacktivistes Loop a réussit à détourner l’ensemble du traffic internet syrien sur une page internet les prévenant qu’ils sont surveillé et leur expliquant comment crypter leurs informations et anonymiser leur communications. Comment utiliser Tor en gros.

L’utilisation de Tor ne se limite pas aux pays dont l’on questionne le régime politique. Edward Snowden est passé par Tor pour établir un contact avec les journalistes du Washington Post et du Guardian qui dévoileront l’espionnage massif de la NSA. Les deux journaux ont gagné un prix Pullitzer pour leurs révélations. Le deep web est un endroit pratique pour se cacher de ceux qui nous surveille. Exemple marquant : à Boston, des femmes battues et espionnées par leur compagnon se donnent rendez-vous dans des refuges grâce à Tor.

Autre grande tendance sur Tor : le partage de documents. Dans les plus de 55GB de pdf sur The Tor Library. On trouve tout, des bouquins, des bande-dessinés (bien sûr, le copyright on s’en tape mais bon sur le web surfacique aussi hein) mais également des textes politiques. Des communications entre politiciens. Les légendes disent qu’on peut même y trouver les documents originaux du FBI sur l’assassinat de Kennedy, les extra-terrestres tout ça.

3) Rapport avec l’éducation

On possède peu d’informations sur le nombre exact de personnes allant sur le deep web (encore moins les jeunes), cependant, afin de comprendre comment les jeunes peuvent s’insérer dans le dark net, il faut regarder, au préalable, ce qui se passe dans la « partie visible de l’iceberg », sur le net classique.

2 changements majeurs qui se sont opérés ces dernières années concernant internet :

* Massification de l’utilisation d’internet par les jeunes * Changement dans la pratique d’internet

MASSIFICATION

Voyons d’abord quelques chiffres sur l’utilisation du web par les jeunes :

* 30% des 6 – 8 ans utilisent déjà le web * 80% des 13 – 14 ans surfent sur la Toile * 83 % des jeunes surfent seuls

De plus en plus de jeunes, utilisent internet, et de plus en plus tôt.
Le graphique ci-dessous nous le prouve :

Dans la même étude on retrouve encore ces chiffres :

* 95 % des 12-17 ans sont internautes * 68 % d'entre eux déclarent se connecter tous les jours ou presque à Internet (Credoc, novembre 2006).

Par ailleurs les 12-17 ans surfent en moyenne 12 heures par semaine, ce qui fait environ 2h par jour.
Il y a une énorme quantité d’information que les jeunes visualisent, à travers internet, chaque jour.
Mais quelles informations ? Sur quels sites vont les jeunes ?

CHANGEMENT DANS LA PRATIQUE D’INTERNET

Internet est passé d’un outil d’INFORMATION à un outil de COMMUNICATION

La France, par exemple, en 2006, était le pays ou le ratio blog/internautes était le plus élevé !
Les jeunes vont davantage aller sur internet pour communiquer que pour une recherche d’informations brutes. Il iront, par exemple, sur :

* Messagerie instantanée, * Des « Chats », * Mails (plutôt une pratique ciblant les moins jeunes) ≠ Messages, chats, forums (jeunes) * Mais aussi, et de plus en plus, le Peer to peer (autoriser son ordinateur à échanger ses fichiers avec d’autres ordis du monde entier)

On rentre un peu plus dans le lien avec le Deep web :

PRATIQUE DEVIANTE
On remarque que les jeunes, en 2010, visitaient des sites qui sont considérés comme
« illégaux ».

Les 3 premiers sites, sont justement, des sites qualifiés « d’illégaux ».
Megaupload est le plus connue, car ce site a hébergé pendant des années beaucoup de donnés illégaux (notamment des films piratés)

On voit bien qu’il y a une certaine attirance pour ce qui est caché, interdit.
Selon Forrester research (entreprise indépendante qui fournit à ses clients des études de marché sur l'impact des technologies dans le monde des affaires), 1 adolescent sur 5 a déjà illégalement télécharger un film illégalement.

Pour M. Philippe Gutton, psychiatre et psychanalyste, les jeunes s'évadent via Internet dans un autre espace à la fois transgressif (eux seuls ont le sentiment de le maîtriser) et décuplant les possibles.

D’un côté :

* Internet est un espace de transgression ou les adolescents sont libre de regarder, télécharger ce qu’ils veulent. Cela est lié à la phase de l’adolescence (recherche de soi…)

Mais d’un autre côté : * Cette espace de liberté, de partage se transforme, selon plusieurs sociologues en espace d’« hypersocialisation » à domicile mais hors du cercle domestique, et favorise donc une séparation du reste de la famille.
Florence Hermelin, directrice du NRJ Lab souligne que les jeunes privilégient l'utilisation de l'écran parce qu'il préserve du regard de l'autre et libère de toute inhibition pour découvrir le monde.
Ordinateur = confident privilégié
« un paravent qui protège de tout débordement émotionnel et permet de développer sans risque un nouveau rapport aux autres. »
>> C’est par ces attirances là que les jeunes sont davantage attirés par le deeep web.

Exemple aux Etats Unis :

Un adolescent de 14 ans est aller sur le deep web et a commander de la drogue. (ectasy)
En 3 jours, la drogue est arrivé chez les parents, par la poste. Les parents n’ont rien vu.
La drogue était caché sous une pochette de DVD.
C’est une pratique de plus en plus courantes. Le fait que le deep web est assez facile d’accès fait qu’aujourd’hui, il suffit de posséder un ordinateur (ou les jeunes sont d’ailleurs les plus nombreux à en posséder) pour accéder au dark net.

Le numérique, la technologie est (et sera encore plus dans les prochaines années) un sujet au cœur de l’éducation.

M. Xavier Darcos a souhaité aborder la question des nouvelles technologies à l'école sous trois aspects : * la formation citoyenne des jeunes, * le rôle qu'elles peuvent jouer dans l'apprentissage * et les règles éthiques qui doivent encadrer leur utilisation dans le cadre scolaire

>> C’est un sujet qui doit être traité à l’école. Les jeunes doivent être sensibilisés sur les dérives d’internet.

Conclusion :

* Deep web, un outil dangereux ?

Drogue, arme, pédophilie… Quand on évoque le deep web, on évoque la dangerosité de cette pratique.

Mais ce sentiment d'étonnement, voire de peur devant la révolution numérique, doit rapidement laisser la place à une réflexion constructive sur la place de cet nouvel outil dans notre société et les bienfaits qu'ils sont susceptibles d'apporter.

* Nouveau média ?

>> Transition d’infos important par les journalistes
>> Liberté d’expression, surtout pour les pays comme la Chine, Pakistan…

« Le virtuel est ce qui nous aide à faire advenir ce que nous ne sommes pas encore. »
Philippe Quéau, Le Monde de l'éducation,
Juillet - Août 2001